Pas noyé, Potter ?

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De la même manière qu'avant l'épreuve du dragon, le temps filait à toute vitesse comme si on avait ensorcelé montres et pendules pour qu'elles tournent plus vite. Il restait une semaine avant le 24 février (Harry avait encore du temps)... puis il ne resta plus que cinq jours (il fallait très vite trouver quelque chose)... plus que trois jours (oh, s'il vous plaît, faites que je trouve quelque chose... s'il vous plaît...).

Deux jours avant, Harry fut à nouveau incapable de manger. La seule bonne nouvelle, pendant le petit déjeuner du lundi, fut le retour du hibou qu'il avait envoyé à Sirius. Il détacha le parchemin, le déroula et lut le mot le plus court que Sirius lui eût jamais écrit :

Fais-moi savoir la date du prochain week-end à Pré-au-Lard par retour de hibou.

Harry retourna le parchemin mais rien d'autre n'était écrit au verso.

– C'est le week-end après celui qui vient, murmura Hermione, qui avait lu par-dessus son épaule. Tiens, prends ma plume et renvoie-lui immédiatement ce hibou.

Harry griffonna la date au dos du parchemin. Il l'attacha à nouveau à la patte du hibou et le regarda s'envoler. A quoi s'était-il attendu ? A un conseil pour lui indiquer comment respirer sous l'eau ? Il s'était tellement appliqué à raconter à Sirius tout ce qui s'était passé entre lui et Seth, puis la discussion houleuse surprise entre Rogue et Maugrey qu'il avait complètement oublié de lui parler de l'œuf d'or.

– Pourquoi est-ce qu'il veut connaître la date du prochain week-end à Pré-au-Lard ? s'étonna Ron.

– Sais pas, répondit Harry, l'air abattu.

Le moment de bonheur qu'il avait ressenti en voyant arriver le hibou s'était évanoui.

– Venez, dit-il, on a un cours de soins aux créatures magiques.

Les Serpentard ne bougèrent de leur table seulement après le deuxième coups de cloche. On disait que Hagrid serait de retour et ça n'enchantait personne.

Hagrid voulait-il se faire pardonner la dernière séance avec les Scroutts à pétard — qui, d'ailleurs, n'étaient plus que deux — ou bien essayait-il de prouver qu'il pouvait faire aussi bien que le professeur Gobe-Planche, Harry n'en savait rien mais, en tout cas, depuis qu'il avait recommencé à travailler, il avait poursuivi le cours sur les licornes. Il apparut très vite que Hagrid en savait autant à leur sujet que sur les monstres, même s'il semblait regretter qu'elles soient dépourvues de crochets venimeux.

Ce jour-là, il avait réussi à capturer deux poulains de licorne. À la différence des licornes adultes, ils avaient une couleur d'or pur. Parvati et Lavande éprouvèrent un véritable ravissement en les voyant et même Pansy Parkinson dut faire de sérieux efforts pour ne pas montrer à quel point elle les trouvait adorables.

– Les petits sont plus faciles à repérer que les adultes, expliqua Hagrid. Les licornes prennent une couleur argentée vers l'âge de deux ans et il leur pousse une corne vers quatre ans. Elles ne deviennent complètement blanches qu'à l'âge adulte, c'est-à-dire aux environs de sept ans. Elles sont un peu plus confiantes quand elles sont toutes petites-mais elles n'aiment pas beaucoup les garçons... Venez, approchez-vous, vous pouvez les caresser si vous voulez... Donnez-leur ces morceaux de sucre...

Seth retenait surtout le « plus facile à approcher car confiantes » et que ça aimait le sucre. Il se glissa vers Harry à la fin du cours, lui offrant un sourire amical, mais ses yeux brillants de malice.

— Alors, toujours pas coulé ? Dit-il.

— Qu'est-ce que tu veux, à part trouver un moyen pour m'empoisonner ?

Le Serpent de la RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant