La princesse au petit pois - Halloween

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Réécriture du conte La Princesse au Petit Pois : selon les significations que je lui apporte.

Résumé du conte original :

Dans un lointain royaume, un prince est à la recherche de la princesse parfaite. Il veut épouser ce qu'il appelle une « vraie princesse ». Bien qu'on lui présente des princesses, aucune n'est assez bien à ses yeux, car aucune ne lui semble être une « vraie princesse ».

Une nuit d'orage, une jeune femme trempée et en piètre état, qui dit être une princesse se présente à la porte du château pour demander l'hospitalité. La reine, décidée à trouver une épouse digne de son fils, l'accueille et la fait dormir sur une pile de 20 matelas et de 20 édredons en plumes d'eider (espèce de canard), sous laquelle elle a auparavant placé un petit pois pour tester la sensibilité de la fille qui se dit princesse.

Le lendemain matin, lorsque la reine demande à la princesse si elle a bien dormi, celle-ci lui répond qu'elle a passé une nuit très agitée, gênée qu'elle a été par la présence de quelque chose de si dur que son corps est couvert d'hématomes. Une peau aussi sensible ne peut être que celle d'une authentique princesse. Persuadé alors de sa délicatesse, le prince l'épouse et le petit pois devient une des pièces principales du musée royal, exposé sous une coupole en verre.

 Significations (d'après moi) :

Le petit pois -> incarnation de l'agression / violence (verbale ou pas) envers une femme / princesse -> cliché fragile.

Le prince -> patriarcat, qui se veut 67 (6-cisgenre 7-hétérosexuel) et recherche une femme à l'allure juvénile / imberbe / de petite taille (une enfant au final).

La Reine -> "aide" du patriarcat, personne vieux jeux, contre le progrès, bourgeoisie conservatrice.

Aussi, le fait qu'il pleuve, pour signifier la tristesse de la fille ? De plus, les matelas / édredons sont les "c'est pas si grave" ou ce genre de réflexions, qui ne changent en rien la douleur procurée par le petit pois.

Réécriture :

Il était une fois, dans une belle maison bordée d'arbres fleurissants et en bonne santé et d'un joli ruisseau qui était tellement limpide dont on en distinguait le fond, se lamentait un jeune homme, la vingtaine et des poussières, à propos de son avenir. Il est vrai que le domaine familial perdait un peu plus de ses revenues chaque année et que la situation de l'entreprise deviendrait critique si ils ne subvenaient pas à leurs besoins. Après plusieurs idées infructueuses, l'une d'elle s'est imposée comme une évidence, déclamée par le père de la famille au court d'un dîner et vite oubliée, pourquoi ne pas épouser une fille de riche ? Il en existait des dizaines après tout, et selon la tradition, ils pourraient demander une dot.

Après ça, la famille se mit à rechercher activement une prétendante, et elles ne manquaient pas, grâce à leurs pères pressés de les vendre à une ancienne famille fortunée qui souhaitait retrouver sa dorure passée. Car, normalement, l'argent de la dot pourrait aider à reconstruire le domaine et ils ne s'en tireraient que plus riches encore. Mais, fidèles aux traditions, aucune fille ne convenait au fils, soit trop grandes, trop pâles - ou pas assez -, cheveux trop courts, dents de travers, mauvais goûts vestimentaires. Enfin, tout ce qu'un homme pouvait reprocher à quelqu'un sans se faire réprimander, de plus ces filles étaient venues là pour l'épouser, ce qui lui donnait le droit de les critiquer.

Au bout d'une semaine et ayant écumées pratiquement toutes les familles de bourges qu'ils aient pus trouver, ils décidèrent d'attendre que la femme parfaite se présente à eux. Bien sur, les aspirantes épouses continuaient d'affluer et de piétiner le jardin verdoyant. Toutes aussi imparfaites les unes que les autres. Une semaine de plus s'était écoulée, et aucune ne leur convenait, la question resta en suspens encore un mois et l'idée fut rangée dans un tiroir, abandonnée dans la poussière.

Un soir d'orage, alors que la famille perdait toujours plus de biens financiers comme matériels et, que ses membres désespéraient, la sonnerie tinta dans le grand hall et la mère alla ouvrir la grande porte, pensant voir un de ces fouineurs de voisins et de concurrents qui souhaitaient, peu importe le moyen, obtenir leurs propriétés et richesses. Mais au lieu de cela, se trouvait sur le perron une jeune femme trempée. Ses cheveux dégoulinaient sur ses vêtements et son beau visage fin. La pluie avait rendu son chemisier blanc presque transparent et elle ne portait pas de veste. Ses lèvres étaient pratiquement bleue, elle tremblait tant qu'on se serait demandé si elle n'allait pas mourir d'hypothermie dans les prochaines minutes.

La mère, affolée par l'apparence de la jeune femme et la modestie de sa tenue par rapport à l'orage en cours, la fit rentrer immédiatement. Des vêtements épais ainsi qu'un chocolat chaud lui furent donnés en urgence. Ces gens étaient peu être superficiel, mais pas au point de laisser une jeune femme de cette beauté et de cette condition dehors un soir d'orage si peu vêtue.

Après être rentrée dans la demeure, on lui fit immédiatement boire un chocolat chaud et prendre un bain qui la réchauffèrent définitivement. Il s'avéra ensuite qu'en dessous la peau de tristesse que l'orage lui avait affublée se trouvais une très belle jeune femme, correspondant à tous les égards aux critères du garçon en mal d'amour.

Très vite la mère remarqua son potentiel et une idée lui vint, pourquoi ne pas lui faire subir les pires tortures doucereuses auxquelles seule une femme digne de ce nom pourrait résister ? On lui prépara alors un lit garni d'un matelas posé sur un sommier recouvert de caillou et les objets les plus inconfortables furent mis dans la chambre. Mais, pire que tout, tout était censé la déranger durant cette nuit. Notamment le fils avec qui elle fut obligée de dormir, sous le prétexte qu'il n'y avait apparemment pas de chambre disponible.

Durant le reste de la nuit et les jours qui suivirent, ses yeux se vidaient un peu plus de leur vie, peu à peu elle se ternissait et devenait progressivement une coquille vide. On aurait dit un automate, pâle et silencieuse, tendue et nerveuse, n'osant plus désobéir. Car, oui, elle était au goût du jeune homme, et par ce fait, les nuits qu'elle passa avec lui furent plutôt, voir extrêmement désagréable. Réveillée par ses pulsions masculines, il la secouait automatiquement dans sa chemise de nuit.

Elle se laissa faire une semaine, puis deux, jusqu'à ce que son corps plein de bleus, son corps blafard, les poches violettes sous ses yeux et sa taille mince devenue maigre réclament libération. De tout cela, elle avait honte. Honte de son corps qui ne supportait plus assez les assauts. Honte de son tempérament soumis et obéissant par peur de subir plus. Honte des souillures commises sur elle.

Alors, un matin, encore dans sa légère chemise de nuit blanche, elle s'envola. Telle la colombe tâchée de sang qu'elle devint. Elle aurait voulu s'enfuir, mais n'en avait plus la force. Son corps était maintenant étendu sur l'allée gravillonneuse devant la maison. Son visage était serein, un léger sourire éclairait son visage, des larmes, à moins que ce soit de la rosée, brillaient sur ses cils.

Il est impossible que cette histoire puisse réellement avoir lieu, du moins la première partie.

Prenez soin de vous <3

Et j'emmerde le patriarcat

1 217 mots.

Mes mots en désordre, HalloweenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant