Mardi 9 novembre
Je n'avais pas ma montre, je n'avais rien sur moi. Je ne voyais rien non plus. Je remarquais bien ce moment sombre et ennuyeux d'un lundi soir ou d'un mardi matin . Peu importait le moment, je ne vivais pas le paradis.
Je me sentais stupide d'avoir oublié d'amener un pull. Portant mon uniforme, je n'avais en aucun cas une version pour le mois de novembre. Je devais forcément mettre quelque chose en dehors ce que j'avais alors oublié.
Il faisait clairement plus froid que dans mes estimations et dormir à l'extérieur pointait le contraire d'un endroit chaud avec un radiateur. L'argent servait en effet dans ces cas-là.
Mais j'avais aussi mon propre égo, devoir utiliser l'argent de mon père pour rester dans un hôtel quelconque serait lui dire que j'étais bel et bien un incapable. J'avais la nausée des pensées de mon père qui me sous-estimait sans arrêt.
Ma personne ne savait pas où exactement elle avait fini par dormir. Je me sentais en hauteur. Mes yeux n'étaient pas encore habitués au noir, ils essayèrent de déchiffrer leur entourage pendant un moment.
– On est à l'école, souffla quelqu'un dans mon dos.
Je sursautai, terrifié à l'idée qu'on m'avait surpris en train de dormir dehors.
La personne alluma la lampe de son téléphone et je réussis alors à distinguer ses traits.
– La fille du zoo ? m'étonnais-je.
– Que faites-vous dehors, en t-shirt, à cette heure-ci ?
– Quelle heure est-il?
– Tôt le matin, répondit-elle. Mais certainement moins tôt que vous pouvez le croire. Il est 4h26 pour être exacte.
Je fus surpris de savoir que l'heure ne se rapprochait pas autant de minuit que je le croyais. Mais entre-temps, je me posais des centaines de questions. Surtout, que faisait-elle ici ?
Il faisait sombre, je ne la voyais presque pas.
– Pourquoi es-tu là ? demanda-t-elle.
Elle s'approcha d'une barrière. Près d'une délimitation. Etions nous en hauteur ? Certainement sur un toit d'un bâtiment plat, une terrasse. Elle ne mis pas de côté, et préféra profiter de l'air. Contrairement à moi, elle semblait loin de geler. Personne n'aurait froid avec son pull après tout.
– J'aime profiter de l'air du matin et regarder le soleil s'élever dans le ciel, chuchota-t-elle tout bas.
Ses paroles semblaient toujours aussi éphémères que lors de notre première rencontre. La même apparence et le même comportement. Pourtant, je m'étonnais de voir qu'elle ne me demandait rien.
Était-ce classique de voir quelqu'un sur le balcon de l'école aux aurores ?
Je me levai de ma position allongée pour m'asseoir en tailleur. Elle ne se retourna pas et continua à fixer le ciel. Les étoiles étaient-elles vraiment belles ?
Mon père avait construit la maison afin que même dans un jour nuageux, les étoiles restent visibles. Je n'en avais jamais profité.
– Tu vois souvent des gens ici ?
Je crus la voir sourire.
– Je ne suis là que depuis le début de ma scolarité au collège.
Et alors ?
– Je ne peux pas employer le mot « souvent ». En revanche, il faut dire que j'ai rarement vu des gens venir.
Tu viens justement de répondre à ma question, sérieux...
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Bouquet final
Teen Fiction« Que ferais-tu si je n'avais plus qu'une cinquantaine de jours à vivre ? » Kazune est un garçon gentil, populaire, intelligent, fort en sport etc... Il profitait bien de sa vie en compagnie de son meilleur ami Dai. Pourtant, des évènements firent...