Père, personne non présente

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Ne riez pas. Je vous entends déjà avec vos remarques... Quoi ? Ça ne sert à rien de se venger sur vous ? Ce n'est pas tout à fait faux. Je le sais bien : je n'aurais pas du ramasser ses deux photos, je n'aurais pas dû les amener dans ma chambre. Je n'aurais pas non plus dû les regarder. Ce n'était pas tes affaires... Me direz vous. Eh bien si ! Se sont mes affaires ! Mais... Je ne suis pas sûr dans vouloir de ces affaires. Mon regard se posa une nouvelle fois sur ces maudites photos. Sur l'une, ma mère enlaçait un grand elfe argenté. Un sourire éclairait son visage. Elle semblait heureuse. Sur l'autre photo, on pouvait voir le même elfe en tenu de détenu porté une plaque d'immatriculation «T'andil Salavare - 7085561». Allez riez, foutez vous de moi... Non vous ne vous moquez pas ? Dommage. Je ne pourrais pas passer pour un martyr. Je range les photos dans mon tiroir. Je ne veux plus les voir. C'est lâche. Ce n'est pas grave. Tout le monde aurait fait ça.
Oui mais comme je suis le fils de la première ministre je suis au-dessus de ce tout le monde. Oui mais je suis aussi le fils d'une créature... Et si les autorités l'apprenaient ? Me jetteraient-ils dans les cités réservés aux créatures ? Ils me mettrons avec ses monstres ! A l'aide ! Au secours !
OK il faut que je me calme...
***
L'eau s'écoulait rapidement de mon dos. Elle était froide. On m'a toujours dit que l'eau froide nous gardait au calme. Eh bien le prochain qui me dit ça, je m'arrangerais pour que sa mort soit la plus lente et douloureuse possible. Croyez-moi. Non je ne suis pas du tout en train de me venger sur une personne innocente. Un soupir exaspéré franchit mes lèvres. Pourquoi est ce que ma mère ne me la pas dit ? Parce que tu ne l'aurais pas accepté gentillement et les rares fois vous êtes ensembles, elle a sans doute envie de parler d'autres choses. Me répondit ma conscience sarcastique. Oui il y a plus sarcastique que moi sur cette terre. Bref ! Ma mère, si accaparée par son travail, avait-elle honte de moi ? Non. Sinon elle ne m'aurait pas gardé. Quoique... Un rien pouvait briser une carrière politique. Je me sentais complètement vide. C'était comme si ce qui m'arrivait, était le problème d'une autre personne. Que pouvais-je faire ? Je pourrais faire semblant d'être le même. Rien ne se serait passé mais un doute persistait. Je n'avais pas de père. Enfin si... Mais pas comme les autres. Je pourrais au moins le voir. Pas par sentiment ! Qu'est-ce que j'en ai faire de cet elfe terroriste qui croupie en prison ? Rien. Mais ce n'est pas juste s'il n'y a que moi qui souffre...

Coeur de cristal, esprit d'encreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant