Harry

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Jeudi 5 janvier

-Vas-y Harry la touche finale, un peu plus par là le morceau de fraise...oui très bien maintenant allume les bougies.
J'attrape le briquer d'argent que me tend Ange la cuisinière, mes mains tremblent, je n'ai jamais allumé un gâteau de ma vie et je veux que ce sois parfait. Une fois que j'ai terminé je redonne le faiseur d'étincelles à ma complice. Ange m'a aidé à faire le gâteau, elle en a fait la majeure partie pour être honnête et il est superbe. Aujourd'hui c'était l'anniversaire de Thomas, j'avais envie de lui faire une surprise, il a 19 ans désormais. Il fait tant pour moi chaque jour que je voulais lui faire plaisir. Les cantinières sont bien sûr dans la confidence, je sais qu'elles adorent ce genre de choses, elles étaient plus excitées que moi lorsque je leur ai parlé de mon idée.
-Aller Harry mon grand prend ce gâteau et va le lui servir.
J'inspire un grand coup soudain très stressé. Et si Thomas n'aimait pas ma surprise ? Après tout je ne sais pas si il est le genre de personne à aimer fêter son anniversaire, on en a jamais parlé et aujourd'hui était plutôt tranquille malgré ce jour spécial. J'espère vraiment que ce que j'ai préparé ce soir le touchera.
-Oui c'est parti.
Mes mains se glissent sous le plat et délicatement je me redresse pour rejoindre le garçon qui fait battre mon cœur sous le yeux impatients de ces cuisinières de génies. Je l'ai fait attendre dans le réfectoire à une table loin des cuisines. La lumière est tamisée, car j'ai installé de fausses bougies roses et rouges pour seul éclairage et à cet heure la nuit est tombée depuis longtemps. Au moment où je sors des cuisines pour pénétrer dans le réfectoire j'ai des sueurs froides. Thomas ne m'a pas encore repéré. J'aperçois le moment exact ou il le fait. Ses yeux s'arrondissent, et passent du gâteau à moi, je ne regarde que lui, j'en oublie de vérifier si le gâteau est bien stable. Enfin j'arrive à notre table.
-Joyeux anniversaire Thomas, dis-je avec tout l'amour dont je suis capable.
Il ne dit rien, je pose maladroitement le gâteau sur la table et vais m'asseoir en face de lui sur la banquette. Il ne dit toujours rien et se contente de me regarder. Est-ce qu'il est content ?
On reste encore quelques secondes comme ça et je lui demande.
-Alors, tu n'aimes pas les gâteaux à la fraise ? C'est tout ce que j'ai trouvé à dire.
-Il y avait bien longtemps que tu n'avais pas été comme ça en ma présence, dit-il.
-Comme ça quoi ?
-Nerveux. Depuis ce soir sur la plage où on s'est rencontrés.
Je ne comprends pas si il aime sa surprise ou non, pourquoi me fait-il remarquer ma nervosité ?
-Ça ne te fais pas plaisir, je suis désolé je croyais que...
-Harry...
Il se lève brusquement et vient s'assoir à côté de moi et me fait face.
-Arrête de toujours t'excuser, d'accord ?
Je reste perplexe, voyant ma mine son visage se fend en un sourire merveilleux.
-Merci pour tout ça mon ange souffle-t-il avant de poser ses lèvres sur les miennes avec toute la douceur du monde.
Je lui rend son baiser avec un soulagement manifeste, je fond lorsqu'il  colle son front au miens et me regarde avec des yeux brûlants d'amour et me redit que je suis un ange.
J'aperçois du coin de l'œil des ombres qui s'éloignent et je sais que nous avons été espionné mais je ne m'en soucis pas. À cet instant je ne vois que lui, ses yeux bleus comme la nuit, ses lèvres douces comme un nuage. Il me prend dans ses bras et me sert fort.
-Désolé de ne pas avoir réagit sur le coup, ça me touche beaucoup ce que tu m'as préparé, je t'aime tellement Harry, j'ai tellement de chance de t'avoir. Je t'aime.
-Moi aussi je t'aime, tu m'as fais peur quand même.
Pour toute réponse il me sert encore plus fort contre son cœur. Je veux rester comme ça pour toujours. Pour l'éternité. Je ne désire plus que ça en ce monde.
Nous finissons la soirée en discutant dans les bras de l'autre. On se raconte des anecdotes, des souvenirs heureux. À un moment on se dit qu'on aimerait bien le goûter ce gâteau et on se rend compte que j'ai oublié les assiettes à dessert et les petites cuillères, mais Thomas en trouve deux déjà prêtes sur le contoir. On rit en sachant bien qui a eu cette attention de dernière minute. On rit si fort qu'un des surveillants passe sa lampe torche dans le réfectoire, il a du entendre du bruit pendant sa ronde, on se cache derrière la banquette en se retetant de rire, les yeux dans les yeux, plus heureux que jamais. On ne se fait pas prendre. Rien ni personne ne vient gâcher notre bonheur.

Kris AcadémieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant