Chapitre 11 Une route inattendue (1/2)

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Les lieux empreints de pouvoir et de puissance peuvent être traîtres pour leurs habitants. Bien souvent, ces derniers ont oublié comment vivre normalement sans l'aide constante qui peut être trouvé. A la suite de la dernière guerre antique, un grand nombre de personnes durent tout réapprendre tels des nouveau-nés. Nombre de centres de pouvoir tombèrent en ruines et de nouveaux édifices furent érigés pour les remplacer. Des bribes de savoir furent transmises mais l'âge d'or de l'Empire fut bien révolu.

Thèse d'anthropologie de l'université de Victoria, année 1867 du nouvel âge.

Ce fut les chants des oiseaux qui le sortirent de sa torpeur, une grimace tordit le visage d'Altimas tandis qu'il essayait d'ouvrir les yeux. Il se maudit intérieurement d'être tombé dans les limbes par deux fois sans avoir de réels souvenirs de ce qu'il s'était passé.

Doucement, il tenta de se tourner sur le côté pour pouvoir prendre appui pour se lever. Au moment de le faire, un grognement étouffé lui parvint. A une dizaine de mètres en contrebas, le général tentait lui aussi de se redresser en trahissant une grimace de douleur. Lui aussi n'avait aucune idée de comment il était arrivé en ce lieu. Son flan gauche lui fait mal ainsi que son bras. Toutefois, sa main gauche tenait fermement les deux bagues que l'impératrice tenait à leur transmettre. Les deux bagues étaient d'épais anneaux argentés avec une pierre de taille moyenne incrustée dedans. L'une était Noire et l'autre Rouge.

Il prit une profonde inspiration et réussit à se lever. En regardant les alentours, il vit son jeune compagnon faire de même avec des interrogations dans le regard. Le général ne pouvait pas dire où il se trouvait. Toutefois, il tenta de faire le vide dans son esprit, tentant de trouver des indices sur le lieu de leur réveil.

En prenant une grande inspiration, il ferma les yeux. Son esprit se mit à parcourir des lieues à la recherche d'un indice ou bien d'un moyen de rentrer. A son grand malheur, son don n'était pas aussi aiguisé qu'Altimas, à étendre son esprit très loin. Cependant il ne voulait pas faire forcer l'esprit de son compagnon après les derniers événements sous peine de devenir le porter pendant une partie de la route.

- Où sommes-nous ? finit par demander Altimas, s'étant relevé et approché de lui en claudiquant un peu.

- Aussi étonnant que cela puisse paraitre, nous serions à plus de cinquante lieues de l'ancienne capitale impériale. De ce que je peux sentir, nous avons deux cercles de transport à notre portée. Le premier serait à environ à vingt lieues d'ici et le deuxième à vingt lieues plus loin vers Lettois. Si nous tenons un bon rythme, deux ou trois jours de marche devrait nous suffire, finit par annoncer le général.

Altimas poussa un profond soupir en s'appuyant sur ses genoux. Ses deux jambes le faisaient souffrir et il ressentait encore les effets de la possession du puissant fantôme qu'était l'impératrice. Au cas où il devait sortir ses armes, il n'était pas sûr de pouvoir se battre au mieux de ses capacités. Il doutait de tenir l'estimation de marche de son général sans conséquences.

- Toutefois, je tiens à te prévenir, continua-t-il, qu'il se peut que le cercle ne fonctionne pas. Alors il nous faudra aller au suivant.

- Comment cela, ne fonctionne pas ? Demanda le jeune soldat.

- Normalement, nous sommes au nord du continent des treize royaumes. Cette partie a connu une longue période d'instabilité. Il ne reste presque plus rien de toutes les installations. Il n'est pas sûr que les cercles de transports soient tous encore en état de fonctionner.

Tout en disant cela, le général rangea les bagues dans une poche intérieure de sa tunique puis examina ses bras et ses jambes. Il concéda après avoir également examiné Altimas, ils ne seraient pas aussi rapides que prévu.

Le trône empoisonnéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant