Vide de sens

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Le soleil est parti
La poussière dans l'appart'
Y a encore cet introverti
Qui depuis n'est plus sorti
Le chaos dans la tête
Il ne connaît pas la fête
Le chaos sans cesse
Il ne fuis plus la laisse
Dans sa chambre désespoir
Consumée son histoir'
Lassé des hommes
Il compte plus les tomes
De sa vie monotone sonne
Comme un trop vieux sonotone
Nuit et silence ombrent les murs
Seule indolence lui sert d'armure
Quand il soulève le rideau
Et derrière les carreaux
Se joue la scène
De l'humanité obscène
Il voit toute la fureur
De chairs sans chaleur
Il voit toute la terreur
Des être sans couleurs
Il quitte vite cette angoisse
Il évite toute cette poisse
Le jour l'effraie trop
Il veut plus s'lever tôt
Le monde dans le rétro
Le vide en stéréo
Le vide en stéréo
Le vide en stéréo
Le vide en stéréo
Le vide en T zéro

Il médite sur sa peine
Elle qui nourrit sa haine
Sa haine de lui même
Sa haine du système
Tout n'est que rien
Rien ne vaut rien
Toujours pareil
Même conclu qu'la veille
Il dénie son espèce
Il renie leur bassesse
Hermite rebelle
Coincé dans sa poubelle
Il leur pardonnera jamais
Le dernier arbre coupé
Générateurs à oxygène
Comme respirateurs exogènes
Destructeurs planétaires
Préfèrent valeur monétaire
A valeurs humanitaires
Avaleurs actionnaires
Dégoûté de ces gens immondes
Il rêve pas de quitter ce monde
Mais rêve que ce monde l'acquitte
Soldat déserteur de sa quête
Caché sous ses draps
A abandonné son contrat
Engagement pour sa patrie
Défaire la suprématie
Sur la nature punie
Mais le vide l'a soumis
Le vide l'a soumis
Le vide l'a soumis
Le vide l'a soumis
Le vide l'assouvi

Bouillon de rage
Souillon en cage
Animal d'élevage
Fuyard du courage
Dans le noir de ses yeux
Ne brille plus aucun vœu
Dans le noir désarroi
Ne brille plus qu'un effroi
Une larme parfois survit
Mais même elle le fuit
Sourire n'est plus qu'un souvenir
Fantasme qui ne fait plus frémir
Dans ce néant d'émotions
Son seul but l'inaction
Son seul doute l'existence
Adieu le temps de l'insouciance
Bombe à retardement
Il sombre béatement
Il se complaît de sa crasse
Sur toute sa surface
Il se complaît de ses écueils
Du vide qui l'accueille
Du vide qui l'accueille
Du vide qui l'accueille
Du vide qui l'accueille
Du vide qui le cueille

Le souffle insipide
Le souffle vide
Le vide opprimant
Livide déprimant
Son existence dévidée
Son évidence désistée
Finira vide de sens
Sans finir avide d'opulence
Le souffle insipide
Le souffle vide
Le vide opprimant
Livide déprimant
Son existence dévidée
Son évidence désistée
Finira vide de sens
Finira vite je pense

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