Chapitre 4: Retour (partie 2/2)

13 2 0
                                    

Citadoine se réveilla, frigorifiée, les yeux collés et la joue fripée par une feuille agglutinée à sa peau. La louve, qui s'était collée à elle pour la chaleur, redressa la tête. Citadoine émergea et vit que Divoyanna n'était plus là. La jument et les autres loups non plus. Suite à la conversation étrange de l'après-midi et la longue marche nocturne, Citadoine avait supplié Divoyanna de s'arrêter pour dormir. Il semblerait qu'elle fut la seule à profiter de ce court moment. Loin, au levant, le soleil caché par les Confins suivait avec peine l'aube qui baignait déjà le ciel.


Malgré le fait que Divoyanna la retenait contre son gré, se retrouver seule dans cette forêt, en compagnie de cette louve qui la dévisageait, ne la rassurait pas. Elle devait retrouver cette femme pour qu'elle l'emmène ensuite jusqu'à son village.


Citadoine se leva et sentit du sang couler sur ses cuisses. Une douleur lui transperça le bas du ventre. Elle se recroquevilla et avança, à pas menus, dans la couche épaisse de feuilles mortes gelées. Les arbres nus mais denses l'empêchaient d'y voir clair. Elle devait prendre de la hauteur pour capter la lumière. Elle se savait agile, mais jamais elle n'avait grimpé sur un arbre, bien que les palissades du village aient été son terrain de jeu favori, après les livres.


La douleur de ses règles était forte, mais elle saisit une branche basse et se hissa en posant son pied contre le tronc noueux. Tant bien que mal, elle s'assit sur cette large branche et souffla un instant avant de reprendre son ascension. La louve en contre-bas tournait frénétiquement autour de l'arbre.


Citadoine tenta de percer du regard le mur de branche de la forêt pour repérer la meute et la jument. Son blanc éclatant aurait dû se détacher dans la pénombre du matin hivernal.


Retrouver cette femme acariâtre était son seul objectif. Elle n'avait pas de direction, rien à manger, elle frissonna. Citadoine n'était pas frileuse en temps normal, mais la fatigue accentuait le froid mordant de la forêt.


Posée sur sa branche, soufflant pour se réchauffer les mains, Citadoine perçue une énergie nouvelle monter en elle. A moins que cette vague de chaleur ne soit le précurseur d'un malaise dû à l'anxiété.


Non, c'était autre chose. Cela faisait quelques temps qu'elle percevait une connexion particulière avec cette louve. Et le fait de s'en être éloignée un instant lui fit un sentiment étrange.


Ses yeux se posèrent sur l'animal agité. Elle devinait les mécanismes de ses mouvements, elle voyait ses muscles se mouvoir de façon complexe. Elle voyait à l'intérieur de lui, couche après couche, comme si son squelette lui apparaissait net par delà la fourrure épaisse. En profondeur. Et bien plus que cela.


Un bruit de sabots, déchirant la terre au galop, la surprit. La cavalière, suivie de près par la meute, arrivait à toute allure vers elle. Quelque chose clochait.


Elle mit ses mains en porte voix et s'apprêta à demander à Divoyanna la raison de sa course. Mais à peine eut elle esquissé son mouvement, qu'une lumière aveuglante, venant de la femme, éblouit Citadoine.


Descends vite de là, on doit partir, tout de suite!


Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 11, 2022 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Les Chroniques de Dégué - Premier Corps - CuirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant