14. Alyanna

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Je me réveille en sursaut, j'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose, mais quoi?
Je sors de mon lit, me dirige vers ma penderie afin de mettre quelque chose de confortable aujourd'hui.
Je regarde, dans mon pyjama, pendant près de 20 minutes ma garde-robe, quand on frappe à la porte.

- Entre!
- Je venais voir si tu étais réveillée, me dit une voix rauque que je reconnais sans même regarder dans sa direction.
- Non, je dors encore. Je suis somnambule, ça m'étonne que je ne me sois pas encore réveillée dans ton lit à cause de cela, tiens,  dis-je sarcastiquement.

Du coin de l'œil, je le vois sourire et rougir.

- Je sens que tu te fou de moi? me demanda-t-il toujours le sourire aux lèvres.
- MOI! Je n'oserais jamais petit cœur! dis-je innocemment.
- Mouais, on va dire. Qu'est ce que tu fais à regarder ton armoire?
- Je cherche l'entrée vers Narnia!
- AH AH AH fou toi de ma gueule et tu ne sais pas ce qui va t'attendre! me répond-il plus sévèrement.
- Je cherche un training à mettre, mais j'en ai trop.

Il s'approche de moi, me regarde puis se retourne vers ma penderie grande ouverte. Il tend les bras après quelques secondes d'observation et me sort un training rouge et blanc.

- Tiens, celui-ci devrait aller ce matin, me dit-il nonchalamment en me regardant de haut en bas.
- Hum... merci?
- Bon je t'attend en bas, ta mère est déjà partie, nous déjeunons ensemble aujourd'hui.
- D'accord, je suis prête dans 5 minutes.
- 5 minutes horloge ou 5 minutes de femme, me dit-il.
- Merci le sexisme! Dégages! dis-je fâché.

5 minutes (horloge) plus tard, je descends pour le rejoindre, il est assis dos à moi sur l'îlot de la cuisine.
J'essaie de ne pas faire de bruit afin de pouvoir le contempler encore quelques minutes.

- Ça va, la vue te plaît? me dit-il sans se retourner.
- Je ne te regardais pas, ne prends pas tes rêves pour une réalité mon cœur!
- Ne sois pas vulgaire avec ton prof/petit ami, comme ça.
- Qui t'a dit que nous étions en couple? dis-je sur un ton agressif mais doux.
- J'avais cru qu'avec nos baisers, nos rencontres secrètes, tu m'aimais un tant soit peu... me répond-il tout penaud.
- Jamais dit que je t'aimais!
- Si tu me l'a dit?
- Ah oui, et quand? demandais-je en me mettant à côté de lui.
- Au début que je suis arrivé ici, nous avons couché ensemble un soir après ta remédiation.
- Oui et ?
- Ce soir-là, tu t'es endormie et tu as parlé.
- Ce n'est pas parce que je parles que je te dis forcément que je t'aime.
- Tu te trompes. Tu m'as dit, et je cite: "Est-ce que j'étais la seule pour toi aussi? Tu m'aimes?".
- Je t'ai demandé si tu m'aimais, je ne te l'ai jamais dit. dis-je assez heureuse de ne pas être cramé. Cependant, toi, tu m'as déjà dit m'aimer, dis-je en allant m'asseoir sur ma chaise en face de lui.
- Mais tu m'aimes, je le sais, je le vois à ta façon de me regarder à l'école, pendant les heures de rattrapage, là, à l'instant. Et puis tu as dit aimer ton prof de math il y a un mois quand nous étudiions. A ce que sache c'est moi, donc tu m'aimes.

Je détourne le regard.
*BIP BIP*
Sauvée par le téléphone, je regarde la notification, c'est les résultats. Je deviens instantanément blanche. Thyago semble le remarquer et lève la tête.

- Alyanna? Qu'est-ce qu'il y a?

Je ne parle pas, le regard toujours sur mon téléphone.
Toujours sans lever les yeux, j'appuie, une fenêtre s'affiche.

" DÉCISION DE FIN D'ANNÉE,
En cette fin d'année, le conseil de classe:
Délivre à Alyanna Dupont l'attestation de réussite sans restriction (attestation d'orientation A): l'élève est admise en classe supérieure."

Passion interditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant