Comme un air de déjà vu(Tome 2)[En Pause]

Chapitre 11 : Je suis de retour.

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25 novembre X790

Cela fait maintenant plusieurs jours que nous sommes ici avec les garçons, d'après le maître, nous attendrons encore un peu avant de repartir ailleurs. Je ne sais même pas où nous sommes, tout ce dont je me souviens, c'est que je m'appelle Lynn, que je suis mage et que je suis dans cette guilde depuis plus de trois ans, pourtant je n'arrive pas à me souvenirs du passé.

Les garçons sont très gentils avec moi, je m'entends avec eux comme s'ils étaient mes frères, je les aimes de tout cœur, mais quelque chose me dérange. Quand je me suis réveillée dans cette cave et que le maître m'a annoncé que j'avais un peu perdu la mémoire à cause d'un accident, je ne l'avais pas senti tout de suite, c'est comme si je n'avais pas ce collier sur moi, et pourtant, maintenant, je le sens, et je le sais, j'ai ce collier, avec ces deux photos d'inconnus dessus.

Yoann m'a répété un nombre incalculable de fois que c'était l'un de ses cadeaux et que les deux personnes présentent dessus étaient d'anciens camarades de guilde qui sont décédés il y a peu. Pourtant, et j'ignore pourquoi, j'ai comme l'impression que c'est un mensonge. Ces deux personnes m'ont l'air familière, et j'ai comme l'étrange impression que ce n'est pas Yoann qui me l'a offert...

Je leur en ai parlé plusieurs fois, mais à chaque fois, ils me disent que je me fais des illusions, que je vais devenir folle à force de penser n'importe quoi.

Hier soir, le maître m'a disputé parce que j'ai de nouveau lancé le sujet, il m'a hurlé dessus pour la première fois et j'en ai eu tellement peur que je me suis réfugié dans ma chambre, mais quelques minutes après la dispute, il est revenu vers moi, et m'a embrassé pour me réconforter.

J'ai d'abord ressentit du dégoût quand j'ai senti ses lèvres contre les miennes, ayant la nette intuition que ce n'était pas le bon homme à embrasser, que j'en aimait un autre, pourtant, je ne connais personne d'autre ici. Il n'y a pas de ville à proximité, et pour manger, on va souvent chercher des champignons pour que je fasse la soupe le soir.

Aujourd'hui, nous retournons de nouveau dans la forêt, et sans vraiment savoir pourquoi je le veux, je tente à plusieurs reprises de m'éloigner de tout le monde pour « récupérer des champignons ».

Après la dispute d'hier soir, et le geste du maître, je n'arrête pas de me dire que je dois partir, qu'il ne faut pas que je reste ici, que je ne suis pas en sécurité. J'ai l'impression de devenir réellement folle...

– Lynn, ne t'éloigne pas trop ma chérie, il y a parfois des monstres dans le coin, et tu es bien trop faible pour les vaincre ma puce.

– Oui maître, ne vous en faites pas je fais attention ! Hurlais-je au loin.

Je m'éloigne de plus en plus, et je sais que je vais me faire disputer, mais bizarrement, ici, il y a trois fois plus de champignons, et ils ont tous l'air d'être comestible.

Muni de mon panier, je me baisse pour les ramasser, sans oublier mon but principal en venant dans cette forêt : trouver une sortie.

Ma robe me dérange énormément, c'est le style de robe qui montre qu'ici, je suis la bonne à tout faire. Entre le ménage, faire à manger, étendre le linge, et même soigner les quelques blessures de mes camarades quand ils reviennent d'une petite expédition, je suis cette femme qui se conduit comme une machine que l'on aurait programmé pour les tâches ménagères et rien d'autre. Je n'ai jamais mon mot à dire, toujours celle qui doit se taire au risque de se faire disputer, celle qui doit sourire pour faire plaisir aux hommes qui sont toujours à me regarder perversement.