𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝐈𝐈𝐈

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MEYLINE


5 mois plus tard

20 mars 2024


— Mademoiselle... Vous m'entendez ?

J'émerge doucement en entendant vaguement les voix autour de moi. Je me demande où je suis. Au vu de tous ces fils qui sont sur mon corps, je dirai que je suis à l'hôpital. Je ne sais ni pourquoi, ni comment je me suis retrouvée dans cet hôpital. Tout mon corps me fait mal, et mes yeux peinent à s'ouvrir. J'ai la gorge sèche à cause du tube qui me maintient en vie.

Je me demande combien de temps je suis restée endormie.

— Si vous m'entendez serrer ma main, me dit le médecin.

Je réunis le peu de force qu'il me reste pour entourer sa main de mes doigts. Un infime sourire s'étire sur les lèvres de ce dernier. Comme un sourire de soulagement.

— Je ne sais pas si vous retrouverez l'usage de la parole, me dit-il. C'est un miracle que vous soyez encore en vie. Ça fait un peu moins de six mois que vous êtes dans le coma. Vous avez sans aucun doute perdu la mémoire, mais je tenais quand même à vous dire que vos amis se sont beaucoup inquiétés durant ces derniers mois. Je sais que certains patients amnésiques ne veulent pas revoir des gens qui ne reconnaissent plus. Mais je vous le demande tout de même. Est-ce que vous voulez que je les prévienne ?

Ça peut paraître bizarre, mais sur le coup, je ne tiens pas à voir les personnes qui se sont inquiétées pour moi. Voir le mal-être dans leurs yeux. Sans doute aussi la joie de me retrouver, mais la peine d'avoir perdu la personne qu'il connaissait avant. Car même s'ils se souviennent de moi, moi, je n'en ai aucun souvenir. Je leur suis infiniment reconnaissante de s'être autant investis dans leurs visites à l'hôpital, etc., mais je ne veux pas qu'ils souffrent plus. Alors, je me tourne difficilement vers le médecin et je tourne tant bien que mal ma tête de gauche à droite.

C'est fini.

Je recommence ma vie de zéro. Et qui sait, peut-être qu'un jour je les verrai. Ne serait-ce qu'avec un souvenir, je pourrais les reconnaître ? Peut-être même que je retrouverai mes souvenirs. En tout cas pour le moment, je suis tellement épuisée qu'il me faut beaucoup de repos. Audacieux pour une personne qui vient de se réveiller de six mois de coma, non ?


***


Un mois plus tard

20 avril 2024

Ce n'est pas dans mes habitudes de me laisser abattre. Et j'ai pris une décision radicale. Changer de vie. Je ne vais pas rester dans une ville, un quartier dans lequel potentiellement la plupart des gens se connaissent. Hier soir, après de longues minutes de réflexion, j'ai décidé de quitter Los Angeles pour New York. J'ai décidé d'arrêter mes études de criminologie — le médecin m'a quand même rappelé un peu l'essentiel de qui j'étais avant mon accident – du moins en présentiel. Je les ferai à distance et en même temps, je me suis trouvé un job dans un restaurant en attendant de trouver mieux. Encore une fois, grâce à mon médecin, j'ai pu retrouver mes anciens bulletins et mon ancien compte rendu de stage pour prouver ma motivation à l'entreprise. Et à l'entretien, j'y suis allée au culot, car je ne vais pas mentir, mon niveau en termes de restauration s'arrête... non, il n'a même pas commencé en fait.

En ce qui concerne le logement, je suis dans une coloc de cinq étudiants. Ils se sont pris une espèce d'appart avec un rooftop hyper sympa et étant donné le prix, il valait mieux pour eux d'être beaucoup. Pour moi, c'est simple, c'est un nouveau départ et je compte bien reprendre ma vie en main.

AMNÉSIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant