LE ZOO FAIRY (T3) : Comen et ses secrets

19 - Une lueur d'espoir

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Désormais ils se dirigeaient silencieusement vers Pillowan. Perdue dans ses vagues pensées, Calya ne pouvait s'empêcher d'imaginer le combat à venir.

Marchant à ses côtés, Fanaelyss l'observait timidement. Il ne se souvenait pas de l'avoir vu aussi déterminée. Gentiment il se penchait vers elle, la sortant tristement de ses angoisses.

— Te sens-tu prête à y retourner ? lui demanda-t-il, d'une voix inquiète.

— Ai-je vraiment le choix ? Si je le fais, c'est uniquement pour Oryon. Je ne peux pas l'abandonner.

— Ton courage est salutaire, car j'appréhende de me retrouver de nouveau dans cet endroit lugubre, lui confia-t-il.

À l'entente de ses mots, pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté Ellyscrys, elle orientait enfin son regard gris dans sa direction. Les épaules affaissées, l'air drôlement contrarié, les yeux remplis d'une anxiété olympienne, Fanaelyss reprenait prestement la parole.

— Pour rien au monde, je ne souhaite croiser mes bourreaux... ni même revoir ceux qui ont tué Thydias devant nos yeux impuissants.

​Immédiatement le cœur de la jeune femme se serrait. Aussitôt un sentiment de haine venait de naître dans son estomac et se répandait peu à peu dans chacun de ses organes. Pour la première fois depuis son sauvetage de la capitale Humaine, Calya pouvait de nouveau sentir ce feu ardent brûler ses entrailles. Plus que jamais elle souhaitait se battre pour ses amis tués sans raison par les Humains. Dès à présent, elle voulait leur rendre justice ainsi qu'un dernier hommage.

​Jetant un rapide coup d'œil en direction de son ami, la rousse se rapprochait légèrement de lui. Sans attendre elle prenait gentiment la parole.

— Tu n'es pas tout seul, Fanae. Nous sommes là pour nous battre tous ensemble, pour défendre la même cause. Je te promets de rendre justice à Thydias et d'honorer sa mémoire.

— Je resterai à tes côtés durant le combat, souffla-t-il, en plongeant ses iris translucides dans les siennes. Tu n'as pas d'inquiétudes à avoir.

Le remerciant d'un simple sourire, muette, Calya poursuivait son chemin tandis que la nuit commençait à s'anuiter sous les étoiles Lucifères.

​Bientôt Pillowan et ses tristes pierres finissait par se dessiner devant leurs regards vengeurs. Envahie d'une vague de haine des plus proéminentes, inconsciemment Calya serrait les poings.

Níniel se rapprochait d'elle en priant discrètement pour ne pas qu'elle se laisse aveugler par son immense rancune envers le peuple des Humains.

​Visiblement Calya n'était point la seule déterminée à passer à l'action. En effet à quelques pas plus loin d'elle, Aravena se frottait bruyamment les mains. Agacée, les sourcils froncés et les lèvres pincées, elle tapait fermement du pied avant de se tourner vers Kamma et Thalion. Ces deux derniers ne semblaient plus vouloir se quitter depuis qu'ils s'étaient retrouvés.

​— Qu'attendons-nous au juste pour passer à l'action ? leur demanda-t-elle, d'une voix pressée.

​Cessant de marcher, la Reine prenait une grande inspiration en joignant ses mains.

— Purk ousk nosk vallaks ! s'écria-t-elle « Pour tous nos morts ! »

Contre toute attente, Aravena, Asaelle, Hippolyte, Cassiopée, Arseyne et Fanaelyss se tournaient hâtivement vers elle. D'un simple geste parfaitement synchronisé, ils posaient chacun un genou à terre avant de baisser la tête en direction du sol boueux.