.chapitre 7. Super-marché

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Je deteste les super-marchés. Y a vraiment de la nourriture partout. Des tentations qui se confondent. Tellement de couleur différentes sur les emballages. On se perd en chemin. De toute façon c'est toujours pareil, t'y vas pour faire des petites courses et puis tu y ressors avec deux sacs de courses pleins à craqué, la carte bleue au bord de l'agonie.
C'est les marques merdiques qui poussent à la surconsommation. Je sais je sais, je fais ma demago à la con, mais soyons réaliste. Est ce que l'on a vraiment besoin de gâteaux au chocolat a trois balles le paquet qui font monter le pourcentage d'obésité de notre population de pigeon? Non, je crois pas.

Je regarde les étagères pleine de couleur vives, surtout du rouge et du jaune. Apparemment elles stimulent l'appétit et attire plus facilement l'œil. J'avais lu ça dans un article.

Je ne sais même plus quels gâteaux j'aime. Je ne me rappelle plus du goût des biscuits chocolaté. Les petits princes par exemple. Je crois que ça s'émiettent quand on croque dedans. Ça fait plein de miettes? Ouais, c'est vrai parce que je me rappelle de ma mère qui gueule en disant que je fais ma cochonne et que je ne sais pas manger proprement.

Le chocolat est sec, je crois, ouais, les petits princes sont des gâteaux secs, pas très gourmands. Je crois que je les trouvais pas ouf. Une Déception de mon enfance avec un grand D. Ma.mere les achetait parce que sur le paquet il y avait le nutriscore et qu'il était B.

Donc non pas eux. Mon regard se porte sur les petits barquettes au chocolat. Ça je sais que c'est pas mal. Le chocolat est fondant, et le biscuit est hyper moelleux. Je sais que, petite je me délectais (oui je sais c'est un mot fort) du chocolat.
Je m'empare du paquet. Avec une grimace. Merde et si je craque et les bouffe ? Y va se passer quoi ? Je vais me faire vomir?
Les larmes me viennent. Je déteste m'arracher la gorge. A chaque fois je chiale ma race. Et Je déteste Victor.

Je déteste son défi de merde et sa conviction qu'il peut m'aider. FUCK. Je fronce les sourcils et me dirige vers la caisse. Je crois que tout le monde voit à quel point je suis en colère. Je martèle le sol de mes pieds avec le peu de force qu'il me reste.

- C'est pas ton jour, hein? Demande la caissière en machouillant un chewing-gum. C'est pas le mien non plus, si ça peut te rassurer.

Son maquillage à bavé aux coins de ses yeux. Ses paupières tombantes sont crayonnés de khôl noires. Du masquara pâteux colore ses cils. Et sur sa bouche, du rouge à lèvres violet est appliqué. Il s'efface aux comissures de sa bouche.

- je crois que de toute façon, c'est le jour de personne dans le monde. 2 euro 30, ma belle.

Je lui lance un sourire maladroit qui ne monte pas jusque dans mes yeux. Un sourire poli sans montrer les dents.

- tenez.

- vous savez, la vie c'est vraiment une plaie...

Je tourne les talons sans lui répondre. Au fond je ne sais pas quoi lui dire. Sauf peut être de ne pas tenir ce discours devant des gosses. Au risque de les dégoûter de la vie et de leur retirer leur innocence dont les adultes auraient bien besoin aujourd'hui.

L'air froid me pique les joues. Je vois Victor qui m'attend, adossé au mur d'en face. Il fume une clope. Je vois ses cheveux retomber sur son front, camouflant ses yeux tristes. Je regarde le paquet de gâteaux dans un soupir.

- pardon d'avoir mis autant de temps, m'excuse-je.

- pas grave , j'ai que ça du temps. T'as pris quoi ?

Je lui montre les gâteaux avec un sourire. Je me désespère, Vraiment je ne sais même plus sourire. C'est juste une grimace avec mes lèvres qui essayent vainement de remonter vers le haut.

- tes préférés ? Demande-t-il.

-je crois, ouais.

- décrit les moi, ordonne-t-il.

Surprise, je hausses les sourcils.

- dans ta tête, ils ont quel goût?

- noisette, chocolat, le gâteau est moelleux, ça fond en bouche. J'en mangeais pas beaucoup quand j'étais petite, juste exceptionnellement alors....

- tu les dégustais, finit-il avant de tirer sur sa clope.

-plus maintenant.

- si tu veux me remercier correctement, tu dois croquer dans une barquette

- quoi?

Il me regarde, sérieux. Il sait que c,est impossible. Mon cœur fait un sprint dans ma poitrine. Il court si vite qu'il manque de quitter mon corps. Littéralement.

- tu n'est pas obligée d'avaler. Tu croques juste.

-ah.

-je sais pas, dis-je ensuite.

- t'as pas vraiment le choix.

- alors pourquoi tu fais comme si je l'avais?

- parce que. Passe moi les barquettes.

Je les lui tends d'une main molle dans un soupire tremblant. Je sens que ca va mal se passer. Je frémis quand j'entends le froissement du papier.
Il en sort une, la coupe en deux. Je me rappelle plus de combien de calories c'est une barquette...

- vas-y, croque, après tu craches, dit-il en me tendant une des moitiés

Et puis je me dis qu'après ça il me foutra enfin la paix. Je suis une partisane du " plus vite s'est fait, mieux s'est"

Donc c'est pourquoi je croque rapidement dedans et sans même mâcher je recrache: le cœur aux bords des lèvres. Le chocolat n'a même Pas eu le temps de fondre dans ma bouche.

Il hausse un sourcil.
- putain, je pensais que tu me dirais non...souffle-t-il.

- je m'étonne moi même, marmonnais-je en cherchant de l'eau dans mon sac.

- c'est vrai, tu es étonnante, constate-t-il et il me regarde vraiment. Il me fixe avec ses grands yeux.

Et je suis terrifiée par ce que je ressens. Que mon estomac est encore plus retourner qu'après la test de la barquette.

Fuck. Merde. Shit. Et dans toutes les langues

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 23, 2022 ⏰

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