10 décembre.

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Hier, après le départ d'Alan, Clarisse m'a soignée. Ce n'est rien de grave en réalité. Le sang s'est arrêté tout seul, elle a désinfecté et pansé la plaie. On ne s'est pas beaucoup parlé et j'ai fait comme si la discussion sur ses fesses n'avait pas existé. Je lui ai proposé qu'on se voit aujourd'hui pour que l'on puisse avoir la conversation que je repousse depuis un moment. Et j'espère que ça se passe si bien pour que je puisse retourner chez moi définitivement et retrouver la femme que j'aime.

Je n'ai rien fait de ma matinée, trop stressée pour pouvoir faire quoi que ce soit. Ce n'est qu'en début d'après-midi que j'ai rejoint mon appartement. Sans surprise, Clarisse m'y attendait.

Nous nous sommes saluées poliment, et servie un thé puis nous nous sommes installées dans le salon.

"Tu me manques. Me dit-elle pour briser le silence pesant.

- Tu m'as blessée et je ne sais pas comment réagir. Je dis pour entamer le sujet.

- Je sais, et je comprends que tu m'en veuilles. J'aurais jamais dû et je l'ai regretté au moment même où je t'ai mentis. Je n'ai aucune excuse. Je te fais confiance et tu me faisais confiance. J'ai agis sans réfléchir. J'espère sincèrement que tu arriveras à me pardonner pour ça.

- Je n'arrive pas à te pardonner. J'essaie, mais je n'arrive plus à te faire confiance. Même si je suis convaincue que tu es quelqu'un de bien et que je peux te faire confiance, il y aura toujours cette petite partie de moi qui se méfiera. On ne peut se permettre de douter de l'autre. La confiance est aussi, voir plus importante, que la communication dans un couple.

- Qu'est-ce que tu essaie de me dire là ?

- Je te fais juste part de mon ressenti.

- Je n'ai jamais rien fait dans le but de te faire du mal. Ça n'a jamais été mon intention et je suis désolée pour le mal que je t'ai fait.

- Je sais.. Un silence s'installe.

- Tu reviens quand à la maison?

- Je ne sais pas. 

- J'ai appelé mes parents, je vais les voir le week-end prochain. Voyant que je ne réponds pas, elle continue. Je vais leur dire et comme ça tu pourras venir avec moi au réveillon.

- Clarisse... Je ne viendrais pas. Tu peux même leur dire dans la seconde, je ne changerai pas d'avis. Je ne viendrais pas.

- Tu ne voulais pas venir parce que tu ne voulais pas être le sujet de conversation. 

- Je ne veux pas venir parce que je ne suis pas le mec que tu voulais présenter. 

- Il n'a jamais été question de ça. Je veux leur dire, je veux leur présenter la femme que j'aime. C'est important pour moi. Elle pose sa tasse sur la table basse pour se concentrer sur moi.

- Je ne viendrais pas. Je fais de même.

- Ça t'arrange bien.

- Pardon?

- Tu n'as jamais été enchantée à l'idée de rencontrer ma famille parce que tu as trop peur de l'engagement. Elle dit en se levant.

- Ne mélange pas tout. J'avais hâte de les rencontrer, enfin. Tu as tout fait foirer. Je me lève aussi. 

- C'est toi qui ne veux pas venir.

- Arrêtes Clarisse.. Ne retourne pas la situation. Tu sais très bien que si on en est là c'est parce que tu as été trop lâche et que tu m'as menti. Les mots sont sortis tout seuls, je les regrette déjà. Elle me regarde blessée, puis outrée. Elle rigole faussement et je vois qu'elle se retient de réagir.

- C'est ce que tu penses de moi?

- Non.. C'est pas ce que j'ai voulu dire..

- C'est ça.. Tu sais quoi? Retourne chez l'autre, c'est bien mieux comme ça. Avant que je ne réagisse, elle se dirige vers l'entrée. Tu fermeras en partant, tu as toujours les clés au moins? Ou ça aussi tu les as jeté comme une merde.." Puis elle est partie me laissant seule dans l'appartement.

Les larmes ont envahis mon visage. Je me suis faite mal en criant de rage et de désespoir en m'asseyant à terre. 

Je suis restée comme ça un moment. J'avais évacué toutes les larmes cumulées des derniers jours. C'est le vibreur de mon téléphone qui m'a fait revenir dans ce monde affreux et déprimant. Je décide de répondre malgré mon état lamentable.

"Salut la gueuse! 

- Bonjour Elisa. Je réponds à ma petite sœur.

- Comment tu vas?

- Ça va bien et toi? Je lui mens.

- Bien bien. Dis-moi, j'ai eu Marion au téléphone. Elle arrive la semaine prochaine dans la région et on s'est dit que ça pourrait être cool de se faire une journée entre sœur. Comme tu travailles la semaine, ça te permettra de profiter de la voir, pour une fois qu'elle vient. Et pour me voir aussi, puisqu'on se voit pas forcément plus alors qu'on habite à moins de 10km.

- Dis-moi juste le jour, on se verra. Et on se voit une fois par mois au minimum, c'est déjà bien non?

- Oui, mais depuis que tu es partie de la maison c'est plus pareil.

- Tu es majeur, tu as le permis donc tu peux venir me voir quand tu veux, tu le sais.

- Oui, c'est vrai. Mais j'aurais espéré que ça vienne de toi, tu vois. Je fais toujours le premier pas.

- Je vais faire des efforts, je te le promets.

- Je te fais confiance. Bon, passe une bonne journée, je te rappellerai pour la date.

- D'accord, bonne journée à toi aussi. Bisous, je t'aime.

- Je t'aime." Et elle a raccroché.

Je ne vais pas mentir, lui parler m'a fait du bien. Il est vrai que j'ai du mal à prendre des nouvelles des personnes que j'aime. J'ai toujours été comme ça et je sais que c'est un défaut de ma part. J'essaie de faire des efforts parce que je les aime plus que tout.

Je n'ai même pas le temps de bouger que mon téléphone vibre de nouveau. Cette fois-ci, c'est ma grande sœur Marion. Je réponds à son appel.

"Salut toi. Me dit-elle.

- Salut, comment tu vas?

- Bien et toi ?

- Ça va, tranquille. Je mens encore.

- T'es sûr ?

- Bah oui.

- Laisses tomber, Elisa m'a appelée.

- Et donc?

- Et donc elle m'a dit qu'elle s'inquiétait pour toi.

- N'importe quoi.

- Elle a pas osé te le dire. Tu paraissais différente et j'suis assez d'accord avec elle.

- Je vais bien.

- Lune, tu connais l'intuition d'Elisa autant que moi. Et je te connais.

- D'accord. J'avoue vaincue. C'est vrai, mais j'ai pas envie d'en parler.

- Ça te ferait du bien pourtant.

- Pas maintenant. Je te promets de t'en parler mais pas maintenant.

- Très bien. Quand tu en auras envie et besoin, tu sais que je serai là.

- Merci.

- De rien petite sœur. Je dois te laisser, mais tu sais que je t'aime, prends soin de toi et n'hésites pas à m'appeler si besoin. On se voit la semaine prochaine.

- Oui à bientôt, bisous. Je t'aime."

24 Jours - Christmas Love StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant