Nous portons parfaitement bien notre nom, nous baisons la route autant que les femmes, enfin sauf moi, leurs gonzesses je les laisse. Les lois, on les brise aussi parfois, enfin mêmes souvent. Rien ne nous arrête. Le danger est notre adrénaline. Il n'y a rien au monde qu'on aime plus que tout ça. Chacun est ici par choix, personne n'oblige à rien, mais quand tu décides de porter le blouson, c'est à la vie à la mort. On ne peut sortir de notre club que les pieds devant. Je suis le second du président, mon père l'était aussi, il aurait tellement aimé avant sa mort qu'un de mes frères reprennent le flambeau, nous sommes les chiens-chiens des présidents depuis plusieurs générations et d'ailleurs si celui actuel, n'était pas mon meilleur ami d'enfance, jamais je ne serai resté ici. Je n'aime pas l'autorité et il faut dire que Floki notre président est un gros connard, sauf avec moi qui reste assez libre de mes mouvements, amitié oblige je suppose. Ce brouhaha me donne mal à la tête, je prends mon arme et tire en l'air, enfin ces connards s'arrêtent de piailler comme des poules.
— On peut en venir aux faits.
Je voudrais que cette réunion se termine au plus vite, je n'aime pas le monde et être obligé de les supporter à chaque réunion, tous en même temps, c'est la pire des punitions. Ils se taisent tous et écoutent enfin ce que Floki a à leur dire, je regarde le plafond avec le sourire, il est troué de balle. On pourrait reboucher tout ça, mais c'est bien plus drôle, il y a juste le toit qui est réparé à chacune de mes folies, pour éviter que l'eau ne coule sur nous. Moi je dis qu'ils devraient aussi ne pas le colmater, ces connards, sous le froid et la pluie se dépêcheraient peut-être.
— Tu nous écoutes Ice ?
— Pas du tout.
Floki souffle et me lance un regard qui veut tout dire. Écoute si tu ne veux pas que je te foute une balle entre les deux yeux. J'essaie de me concentrer, mais je m'en fous de ce qu'il raconte tous, je suis le second, je sais déjà tout ce qu'il se passe avec nos business. Je surveille toujours tout, je gère presque tout. Quand enfin nous sommes libérés, je me lève et pars avant que quelqu'un ne me parle ou ne me demande de rester une minute de plus. Je passe à travers la foule de putes qui attendent que leurs bikers chéris sortent de là. Comme nous, aucune d'elles n'est obligée de rester ici, si elles sont là, c'est juste qu'elles n'ont nulle part où aller pour la plupart et leur seul objectif d'avenir est de devenir des régulières, ce qui n'arrive que très rarement et encore, je n'envie pas leur place. Aucun des bikers ici n'est fidèle, ils baisent tous, toutes les salopes qui gravitent autour d'eux, devant leur femme. Je m'en fous de ce qu'elles doivent supporter, ils ont raison et si elles ne sont pas contentes la porte est ouverte. J'arrive enfin dehors, je lève les bras au ciel et souffle un bon coup. La nuit, le calme enfin. Quand j'entends les premiers fumeurs me rejoindre, je me dépêche vite de récupérer ma moto pour une balade nocturne. Floki va encore gueuler, il n'aime pas que je parte seul, sans personne pour me chaperonner. Il pense qu'un jour je pourrai me faire tuer, c'est possible et si c'est le cas, je prendrai cette mort à bras ouvert. Je roule comme un dingue, comme d'habitude, sans casque. Sentant l'adrénaline du danger me traverser. Mes phares éclairent d'un coup, ce qui me paraît être une personne marchant sur le bas-côté. Les gens sont tellement imprudents parfois. C'est une route complètement isolée et il fait nuit noire. Je passe à côté à toute vitesse, mais quelque chose m'interpelle. Un peu plus loin je ralentis et je me dis qu'il faut que je sois sûr de ce que j'ai vu. Je fais demi-tour et retourne où j'ai croisé cette fille. Je m'arrête juste derrière elle. Non, je n'ai pas rêvé, elle est à moitié nue, ses vêtements déchirés et surtout elle n'a pas de chaussures. Je ne devrais pas, ce n'est pas du tout mon genre, mais j'ai quand même besoin de savoir si elle va bien et surtout ce qu'elle fait ici dans cette tenue. Je pose ma moto sur la béquille et lui court après. Elle a du mal à se déplacer, d'un coup je me demande si ce n'est pas un zombie, elle marche comme dans les films d'horreur. Un autre que moi, aurait flippé, mais moi je rigole de mes idées débiles. Je passe devant elle et la stoppe. Je ferme les yeux et souffle en voyant son visage et son corps, ça me rappelle des souvenirs, dont je n'ai pas envie qu'ils remontent à la surface.
— Ça va ?
Elle regarde dans le vide et ne me répond pas. J'essaie de la secouer, mais c'était une mauvaise idée, car elle se met à hurler comme si c'est moi qui lui avait fait du mal, elle se débat en pleurant. Merde qu'est-ce que je fous là moi. Je me recule et commence à remonter sur ma moto et puis quand je la vois s'effondrer à terre, je sais que je suis foutu et que je ne peux pas la laisser là. Je la rejoins une nouvelle fois et me mets à genoux devant elle.
— Je ne veux pas te faire de mal d'accord, je veux juste t'aider.
Aucune réaction à ce que je dis. Une voiture passe à côté de nous, c'est dangereux pour nous d'être sur le bas côté comme ça. Malgré les phares de ma moto qui nous éclairent, on risque de l'écraser. Bon sang, je ne sais pas quoi faire. Je me relève et passe la main dans mes cheveux.
— Je peux te raccompagner si tu veux.
Jamais personne n'est monté derrière moi, rien que de penser qu'elle va devoir me toucher pour que je la conduise, j'ai envie de dégueuler, mais je ne peux clairement pas la laisser ici. Je me doute de ce qu'elle a vécu, je sais ce qu'elle ressent et même si je ne suis pas du genre à aider qui que ce soit, j'ai ce quelque chose en moi qui me pousse à le faire.
— Il faut que tu te lèves, je vais te ramener chez toi d'accord ?
Je l'aide à se mettre debout, mais elle ne me parle toujours pas.
— Je peux savoir où tu crèches ou pas, là tu me gonfles merde !!
J'ai crié trop fort ce qui l'a fait trembler de tous ses membres
— Excuse, ça va, c'est juste que je ne sais pas où te ramener, je ne vais rien te faire, je t'ai dit.
Elle lève la tête et ses yeux restent dans le vague, je pense qu'elle ne me dira rien, alors je prends une décision unique pour moi.
— Je vais te ramener chez moi, tu pourras prendre une douche et te reposer si tu veux avant de repartir chez toi.
Je vais la ramener au club, je sais déjà comment ça va se passer là-bas, enfin pour moi, car pour elle personne n'osera l'emmerder. Je n'ai pas le choix, on ne peut pas rester ici, et si elle ne me dit pas où elle habite, elle a peut-être une raison.
— Je suis à moto, tu vas savoir monter derrière moi ?
Je lui prends la main et l'emmène jusqu'à ma bécane et moi qui pensais qu'elle n'allait pas se laisser faire, c'est tout le contraire. J'ai des sueurs froides, rien que de sentir sa main sur la mienne, je me demande comment je vais moi aussi supporter le voyage.
— Tu es déjà montée en moto ?
Toujours aucune réaction, je monte et attends de voir si elle va me suivre, quand je sens son corps commencer à se mouler au mien j'arrête de respirer, son contact est comme une brûlure, je sers mon guidon tellement fort que je me fais mal aux mains. Je respire de plus en plus vite, je ne me sens pas bien, putain Ice, prends sur toi merde. Je mets ma moto en route et repars vers le club à toute vitesse, quand j'arrive devant, j'attends qu'elle descende et quand enfin je ne la sens plus aussi proche de moi, je peux de nouveau respirer. Elle n'a même pas mis ses mains autour de moi et heureusement qu'elle a eu la bonne idée de les mettre à l'arrière, sinon je ne sais pas si on serait arrivés vivants. Je descends à mon tour et m'approche d'elle.
— Je suis un Biker, je fais partie du club des The road fuckers, j'en suis le vice-président, personne ne te fera rien d'accord. Je vais t'emmener dans ma chambre et tu y seras tranquille.
J'enlève mon gilet puis mon tee-shirt et lui mets sur elle, je ne sais pas pourquoi, je n'y ai pas pensé avant, au lieu de la laisser faire de la moto nue. Une fois qu'elle est décente avec mon haut qui lui fait une robe tellement elle est petite et menue, je remets mon gilet puis, avance vers l'entrée, mais elle ne me suit pas, alors je repars la chercher et lui prends la main.
— Je sais que c'est difficile pour toi, mais fais-moi confiance, tu es en sécurité ici.
Elle me suit à l'intérieur de mon antre, on ne se connait pas, pourtant elle m'accompagne dans un endroit qu'elle ne connaît pas non plus, je lui tiens la main, alors que je n'ai pas touché quelqu'un volontairement depuis des années. Moi qui voulais faire une balade tranquille, me voilà à essayer de sauver une fille que j'ai trouvée dans la rue.
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The Road Fuckers
RomanceJe ne supporte pas qu'on me touche, je parle à peine. Les filles, le sexe, tout ça ne m'apporte que du dégoût. C'est assez particulier pour un biker, surtout dans un club dans lequel le sexe est comme une religion. Un soir, en faisant un tour de mot...