J'ai eu envie de la frapper jusqu'à ce qu'elle meure sous mes coups, mais elle m'a raconté son histoire et je me suis calmé.
— Qui me dit que c'est vrai ce que tu me racontes ?
— Vous êtes en contact avec Arès non ? Il te le dira, il a toujours aimé se vanter de tout ce qu'il me faisait.
Non, nous ne sommes pas en contact avec, c'est une des brebis d'ici qui vient de ce foutu club qui l'a dit à Floki, il s'est bien sûr dépêché de me le raconter de suite, trop fier de m'annoncer que je me suis fait avoir. Je m'assois sur le lit, je la crois, c'est ça le pire, je connais Arès et c'est totalement le genre à faire ça. En fait, je ne suis même pas étonné qu'il ait fait tout ça à sa régulière, je suis plutôt étonnée qu'elle soit encore vivante. Il a voulu la détruire mentalement, avant.
— On doit partir.
— Quoi ?
— On doit quitter le Club et partir loin.
Je ne veux pas la quitter, et elle, elle irait où ? Je crois à son histoire et ça change tout. Je voulais qu'elle parte après ce qu'elle m'a fait, je pensais qu'elle m'avait trahi, après lui avoir offert tellement de moi, mais maintenant que je sais, Floki n'acceptera jamais qu'elle reste ici, il faut qu'on s'enfuît loin et qu'on ne nous retrouve jamais. On sera toujours obligé de se cacher, mais quand je la regarde, je sais que ça vaut le coup. Je n'ai pas envie de rester ici de toute façon, je pense qu'après tout ce qu'il s'est passé entre moi et Floki, il est temps que je parte et que je fasse ma vie ailleurs. Je ne suis plus attaché à ce club autant qu'avant, maintenant je fais ce qu'on me dit, mais ça s'arrête là, je n'ai pas d'amis, même pas celui que je pensais être mon meilleur. Il m'a trahi et je n'aurais aucune pitié à le trahir à mon tour.
— Je ne veux pas t'obliger à faire ça, je ne veux pas que tu quittes tout pour moi, tout ce que je veux c'est te voir au moins de temps en temps, s'il faut je peux aller habiter ailleurs, me cacher et qu'on se voit quand tu pourras.
— Je me demande si tu es vraiment sérieuse ou si tu te moques de moi.
— Ton club, c'est toute ta vie, je ne veux pas t'obliger à sacrifier quelque chose pour moi.
Je ne l'écoute plus, ma décision est prise, on part. Ça m'arrange moi aussi. Je pars juste récupérer mon arme et ma carte bleue, si je prends autre chose, je sais qu'il va le voir. J'emporte aussi le collier de ma mère que j'ai gardé à sa mort. Je lui tire la main et on sort d'ici, je fais l'homme énervé et la traîne jusqu'en bas, je passe devant Floki qui me regarde. Passe devant tout le monde en sachant que c'est la dernière fois que je les verrais, est-ce que je suis triste de ça ? Pas du tout, je monte sur ma moto et attends qu'elle fasse de même.
— Ice.
Je regarde sur le côté et vois Floki courir vers nous, putain, j'espère qu'il ne va pas m'empêcher de partir.
— Qu'est-ce que tu fais ? Tu la vires en dehors des grilles et basta.
— Je la ramène jusqu'à un arrêt de bus.
— Tu es vraiment trop gentil, tu devrais la laisser crever.
— Je ne peux pas la garder, elle m'a trahi, nous sommes d'accord là-dessus, mais je l'aime toujours Floki, je ne peux pas la laisser comme ça sans être sûr qu'elle soit au moins en sécurité. S'il te plait, laisse-moi faire. J'ai besoin de lui dire au revoir comme ça, pour oublier.
Bien sûr tout est faux, mon jeu d'acteur est à son plus haut niveau-là. Je ne me suis jamais autant ouvert à qui que ce soit, j'ai fait exprès et ça fonctionne, il recule et me fait un signe de tête d'y aller. Je démarre et passe les grilles avant de prendre la route, je vais à fond sur l'autoroute, je ne sais pas où on va, le plus loin d'ici, là où on ne nous retrouvera pas. Je n'ai pas pris mon téléphone de peur qu'il y ait un mouchard dessus, j'espère ne pas avoir de soucis en route, car je ne pourrai même pas appeler une dépanneuse. Je roule jusqu'à ce que je n'en puisse plus, je sais qu'on a changé plusieurs fois d'état, on ne s'est arrêté que pour mettre de l'essence et manger un truc vite fait. Je sens derrière moi Mila qui est morte de fatigue. Oui, je ne l'appelle plus par le nom que lui a donné un autre. Je m'arrête enfin à un motel. Je prends une chambre pour la nuit, à peine sommes-nous allongés que nous nous endormons toujours habillés.
Je me lève en ayant des courbatures partout.
— Ça va Mila tu vas pouvoir continuer la route ?
— Je suis fatiguée Seth.
— Je sais mais on va bientôt arriver.
— Mais arriver où ?
— Tu verras.
Non, je ne sais pas, je roule moi c'est tout. Elle se lève avec difficulté et part dans la salle de bain. Je la rejoins et me colle à elle sous la douche.
— On sera tranquille et heureux après, je te le promets, on va recommencer à zéro. Ne sois pas triste comme ça.
— Je suis triste pour toi, je sais que la vie de bikers va te manquer et que c'est de ma faute.
Je me penche et l'embrasse, putain que j'aime cette femme, je m'en fous complètement de tout quitter, tant qu'elle reste à mes côtés. J'ai eu tellement peur d'avoir été pris pour un con, j'ai su exactement à ce moment-là, que je l'aimais plus que tout. Plus que ma vie passée, plus que les bikers, plus que Floki qui m'a trahi, je m'en fous de tout tant qu'elle reste avec moi, tant qu'elle reste en sécurité. J'ai envie d'essayer de lui faire encore l'amour, mais je ne suis pas à l'aise de le faire autre part que dans notre lit pour le moment, alors j'éteins la douche et l'emmène encore mouillée jusqu'à lui. Je l'allonge et me mets sur elle, je la regarde dans les yeux et vois la même chose que j'ai dans les miens, l'amour.
— À partir de maintenant, tu es la personne la plus importante pour moi, ce qu'on a vécu avant on va l'oublier, les bikers on va les effacer de notre tête et on va vivre une vie normale ou du moins on va essayer de continuer à se reconstruire ensemble.
Elle lève un peu la tête pour m'embrasser, c'est le signal que j'attendais pour continuer, j'entre en elle doucement, j'attends la nausée, le dégoût, mais rien, je regarde si Mila va bien elle aussi, elle me sourit, donc je continue jusqu'à arriver à ma garde, une fois en elle je commence mes va-et-vient. Je trouve ça dingue que j'aime faire ça avec elle, moi qui ne voulais aucun contact sexuel avec personne, avec elle j'adore. J'espère qu'avec le temps, je serai assez fort pour varier les plaisirs, pour l'instant c'est déjà un miracle de pouvoir faire tout ce qu'on a commencer. On fait l'amour lentement, doucement, sans se presser. On finit par jouir tous les deux et je suis très content de lui avoir fait plaisir autant qu'à moi. Je me lève et m'habille, il faudra vraiment acheter des vêtements sur la route, on ne peut pas rester avec ceux-là indéfiniment. Une fois sur la moto, je sais déjà qu'on va souffrir, j'ai mal partout malgré l'habitude d'en faire, quand arrive le soir, on dort comme la nuit d'avant et on fait ça pendant 3 jours, jusqu'à arriver dans un coin magnifique, je le vois de suite dans les yeux de Mila que c'est là qu'il faut qu'on pose nos valises, elle court sur la plage en rigolant, elle est heureuse et c'est la seule chose que je voulais, après ce qu'elle a vécu et ce que j'ai vécu, on l'a mérité. Elle court vers moi et me saute dans les bras, c'est avec bonheur que je l'attrape et l'embrasse avant de lui dire à quel point je l'aime.
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The Road Fuckers
RomanceJe ne supporte pas qu'on me touche, je parle à peine. Les filles, le sexe, tout ça ne m'apporte que du dégoût. C'est assez particulier pour un biker, surtout dans un club dans lequel le sexe est comme une religion. Un soir, en faisant un tour de mot...