— Allez, on ne te voit jamais avec personne et quand une fille d'ici veut te toucher et te faire plaisir, tu t'enfuis comme si on t'avait brulé, nous pensions tous que tu étais gay. Pour preuve, la fois où l'on t'a dit en rigolant qu'on pouvait inviter des putes avec une bite si tu préférais, on plaisantait, mais pas totalement. Si tu préférais les hommes on s'en foutait nous, mais apparemment, on s'est trompé avec la gonzesse que tu as ramené hier soir. Je l'ai entendu crier en tout cas, bravo mon gars, j'ai adoré, j'ai baisé Mélanie toute la nuit après.
Comme si les détails m'intéressaient. Je n'ai toujours pas ouvert la bouche et attends qu'il en rajoute. Mais Floki me sourit et tape sur son bureau.
— D'habitude ça ne me gêne pas que tu ne parles presque pas, mais là c'est chiant. On a une réunion dans 10 minutes, si tu te dépêches, tu as le temps de te vider les couilles avant.
Je me lève et sors de son bureau, je monte dans ma chambre et frappe encore une fois, j'entre, ferme et pars m'asseoir sur la chaise. Je veux lui parler avant la folie de ma journée.
— Tu veux que je te ramène chez toi ?
Elle ferme les yeux.
— Tu sais que tu ne peux pas rester ici indéfiniment ? Ou du moins pas en te cachant dans ma chambre.
Elle a toujours les yeux fermés et ne réagit pas.
— Putain, mais pourquoi je t'ai récupéré moi, j'aurais dû te laisser sur la route à te faire ramasser par un autre.
Elle se remet à pleurer.
— C'est bon arrête de chialer.
Je ne sais pas quoi faire, je suis coincé avec elle, je ne peux pas la foutre dehors sans être sûr qu'elle ait bien un endroit où vivre, je ne l'ai pas aidé pour la dégager maintenant, même si c'est le mieux à faire, je ne le ferai pas. Un viol, ça peut vous détruire au-delà de tout, même si ça me gonfle qu'elle soit ici, je suis bien placé pour comprendre ce qu'elle vit. C'est pour ça que j'ai pitié d'elle, je sais ce qu'elle ressent, ce qu'elle endure d'avoir été souillée ainsi.
— Tu peux rester ici le temps que tu ailles mieux, quelques jours, pas plus, après il faudra que tu partes ou que tu descendes satisfaire les autres en bas pour qu'on te garde ici.
Je me lève, prends mon flingue et me dirige vers la salle de réunion. Les autres continuent leurs gamineries, pendant que moi, je me pose plein de questions. Sur le coup, j'avais qu'une seule envie qu'on parte de cet endroit, sur la route, non pas pour moi, mais je ne voulais pas qu'elle se fasse écraser, mais maintenant, je me demande qui est cette inconnue. La réunion parle de la livraison qu'on réceptionne ce soir, de l'équipe qui ira et de l'autre qui surveillera les environs. Moi, je suis toujours en première ligne, Floki ne s'occupe pas des livraisons extérieures, juste de celle du club, sûrement de peur qu'on ne le tue. Je ne comprends pas ces présidents qui ne se battent même pas auprès de leurs soi-disant frères.
— Ice, tu pars avec Jason et Gripsou à la collecte.
Je fais un oui de la tête, me lève et me dirige vers ma moto. Je n'attends pas les deux glandus et démarre, j'arrive à notre première destination. Je rentre dans une ruelle et attrape notre type. Il a peur, tremble, mais me sort de suite ce que je suis venu chercher. Sans un mot, ils comprennent tous ce que je veux. Les deux connards arrivent enfin et me voient remonter sur ma moto. Je prends le chemin de l'épicerie du coin. Je rentre comme si c'était chez moi. Gripsou entre à son tour et part directement chercher une bière en canette qu'il ouvre et boit. L'épicier regarde ce que mon « frère » fait, mais n'a toujours pas sorti l'argent, je n'ai pas de patience, je n'aime pas attendre, alors je fous un coup de pied sur un présentoir sur le côté pour attirer son attention.
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The Road Fuckers
RomanceJe ne supporte pas qu'on me touche, je parle à peine. Les filles, le sexe, tout ça ne m'apporte que du dégoût. C'est assez particulier pour un biker, surtout dans un club dans lequel le sexe est comme une religion. Un soir, en faisant un tour de mot...