Je suis au milieu de la salle, on accroche mes mains sur les cordes, à la hauteur prévue pour ça. Elles en ont vu tellement de mains qu'elles sont encore toutes sanglantes.
— Tu sais pourquoi tu es là aujourd'hui ?
Je ne réponds pas, quand je ne suis pas en tort, je ne réponds jamais. Il ne prend pas ça pour un affront, mais juste moi qui parle très peu.
— Allez-y.
Ils se mettent tous en file indienne, le premier qui vient devant moi, était avec moi quand c'est arrivé, il sait parfaitement, comme sûrement tout le monde, que je n'y suis pour rien, que je ne sers que de bouc émissaire. Mais vu qu'on l'oblige, il frappe dans mon ventre. Une douleur irradie tout mon épiderme, je souffle un bon coup et retiens mon cri de douleur. Ils passent les uns derrière les autres, j'ai mal, mais je dois continuer à faire comme si tout allait bien, sinon ça sera pire. Quand l'avant-dernier arrive, je sais que c'est bientôt la fin et je suis soulagé. Je n'en peux plus, je suis à deux doigts de m'évanouir tellement j'ai mal. Il passe et Floki se place devant moi. Il me frappe, mais pas une fois, non, plusieurs fois, de toutes ses forces, jusqu'à ce que je m'évanouisse. Je suis réveillé par des cris de terreur, j'ouvre un œil et je vois Floki coucher Milda sur une table, elle est tenue par d'autres de mes frères. Floki commence à enlever son pantalon. Non, non, non, il n'a pas le droit de faire ça. Il m'a dit que par amitié, il me la laissait une semaine.
— Non !!!
Ils se retournent tous vers moi, Floki me fait un grand sourire et déboutonne son propre pantalon.
— Tu n'as pas le droit de la garder pour toi seul, tu connais les règles, c'est la suite de ta punition, ça m'arrange que tu sois réveillé pour assister à ça.
Milda tourne sa tête ses yeux ravagés par les larmes, je ne peux pas le laisser faire ça, ça me fait encore plus mal que les coups que j'ai reçus de la voir comme ça.
— C'est ma régulière. Tu ne peux pas.
Et voilà, je l'ai dit, ce n'est pas ce que je voulais, elle est maintenant coincée avec moi ici, mais au moins elle sera en sécurité.
— Quoi ?
— Je lui ai demandé d'être ma régulière et elle a dit oui. Laisse-la s'en aller.
Il regarde Milda avec étonnement.
— C'est vrai ce qu'il raconte ?
Elle fait un oui de la tête, je suis soulagée, une des règles les plus importantes d'ici, c'est qu'on peut baiser toutes les salopes, sauf les régulières, qui ont un statut bien à part, elle appartient à un seul biker et à vie. Le jour où tu n'en veux plus, tu dois la tuer. Elle n'a pas le droit de partir et doit rester avec son régulier. Je sais que ce que je lui impose n'est pas l'idéal, mais au moins elle aura un toit et personne ne lui fera plus de mal. Il remonte son pantalon et l'aide à descendre de la table.
— Habille-toi.
Je vois dans son regard que ça ne lui plait pas du tout que je les ai arrêtés au meilleur moment, mais je m'en fiche. Milda court vers moi, ce à quoi je ne m'attendais pas du tout. On me relâche et mon corps lourd et meurtri tombe par terre. Elle se met à genoux à côté de moi et attrape ma main, elle sait que c'est le seul endroit que j'accepte qu'elle touche, pourtant je me vois faire un geste avant même de réfléchir, ma main se dirige jusqu'à ses cheveux que je caresse.
— Ça va ?
— Oui.
Entendre sa voix de nouveau me fait sourire.
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The Road Fuckers
RomanceJe ne supporte pas qu'on me touche, je parle à peine. Les filles, le sexe, tout ça ne m'apporte que du dégoût. C'est assez particulier pour un biker, surtout dans un club dans lequel le sexe est comme une religion. Un soir, en faisant un tour de mot...