𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟑 : 𝐑𝐞𝐬𝐭𝐞𝐫 𝐞𝐧𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞

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Ses paupières se soulevèrent faiblement. Son sommeil n'a pas été dérangé. Elle venait juste de se réveiller naturellement.

Ses paupières étaient lourdes comme des haltères. Elle vint se souvenir de ce qui s'était passé avant de s'endormir et elle se rappela que Inupi lui avait conseillé de dormir et qu'il allait rester ici.

Ses yeux se promenèrent dans sa chambre à la recherche d'une trace de l'homme aux cheveux blonds tournesol, vu qu'il lui avait averti qu'il resterait ici. Sauf que, aucun Inupi ne rôdait dans cette pièce.

Sa vision s'élargit et un pincement au cœur traversa sa poitrine.

Pourquoi je fais la choquer ? Je l'ai mérité. Il a eu totalement raison de me laisser.

Des larmes étaient sur le point de descendre de leur barrière mais quand un toquement de porte fit soudainement écho dans la chambre éclairé par la lumière du jour de la jeune femme, une barricade s'écrasa sur ses débuts de sanglots. Lui empêchant de laisser couler le liquide salé.

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle était persuadée que la personne qui se cachait derrière cette porte en bois, était Inui. Elle avait reconnu la douce frappe des phalanges aux rythmes réguliers. L'étape se répétait trois fois, histoire d'être sûr qu'il est franchit l'entrée de la politesse et du respect.

Enfin... c'était ce qu'elle comprenait dans ses mouvements. C'était logique mais peut-être que ce n'était pas comme cela qu'il pensait. Ou peut-être même que Emina se trompait totalement et que derrière cette barrière, c'était quelqu'un d'autre.

Mais... qui ça pourrait bien être ?

Emina n'avait pas vraiment d'ami. En tout cas, la plupart étaient partis vivre loin et les autres ne savaient même pas où elle habitait.

Tous sauf... Inui.

Il y a une grande probabilité que cela soit lui mais, pourquoi serait-il rester ?

— Oui ? Dit-elle assez fort pour que cette personne l'entende de l'autre côté du mur avec un ton méfiant.

— Emina, tu es réveillé ?

Son cœur rata un battement. Cette voix, cette voix n'était autre que celle de Seishu Inui. Alors il était vraiment resté. Il l'avait attendu. Pendant combien de temps ? Dans quel but ?

Ces questions, Emina les chassa de sa tête et vint courir vers la sortie de sa chambre en ouvrant avec fracas la porte qui séparait les deux être incrédules.

Ses yeux avaient presque faillit sortir de leurs orbites en voyant l'homme à la cicatrice, un regard d'incompréhension sur le visage et sa main présenté dans le vide car il voulait sûrement ouvrir lui-même cette porte.

— Inui ? Qu'est-ce que tu fais là ? Réussit-elle à demander.

Après tout, c'était la seule chose qu'elle pouvait dire. À part rester planter ici comme un arbre a observé le tournesol qui s'offrait à elle...

— Hein ? Je t'ai dit que j'allais rester jusqu'à ce que tu me dise de partir, expliqua-t-il. Tu veux que je m'en aille ?

Elle secoua la tête pour se remettre de ses émotions et vint directement lui répondre :

— Non, non, non ! Tu peux encore rester. Ça ne me dérange pas que tu sois encore ici...

Le ton de sa voix s'était baissé à la dernière phrase. Elle venait d'avouer quelque chose qui lui avait échappé de son cœur et c'était pour cela qu'elle paraissait étrangement timide.

— D'accord. Tu as faim ?

Il le sait, elle le sait, ils le savent... Emina était une vraie gourmande. Elle adorait manger. C'était presque devenu une de ses passions à force. La prise de poids n'existait pas sur son corps. Ce qui était plutôt avantageux mais évidemment, cela avait tout de même des inconvénients. Mais bon, cela n'avait pas l'air de déranger cette dernière alors, aucune inquiétude à porter sur cette information.

Sans y réfléchir car son caractère en prenait un coup, elle acquiesça.

Alors ils se dirigèrent ensemble vers la cuisine. Emina sautait comme un kangourou tellement elle était folle de joie actuellement. Les moments tragiques d'il y a quelques heures avaient déjà disparu de ses pensées.

— Tu veux quelque chose en particulier ? Lui demanda-t-il.

Elle sembla réfléchir en posant un doigt sur son menton et elle vint soudainement répondre avec une voix euphorique :

— Des crêpes !

Son excitation créa un sourire sur les lèvres de Inupi et il vint chercher le matériel de cuisine dans les placards de cette dernière. 


Voilà quelques minutes qui étaient passées et Emina dégustait avec faim la crêpe chaude enrobée de pâtes à tartiner et de bananes découpées.

C'était un mélange qu'elle adorait : chocolat et banane. C'était son frère qui lui avait fait découvrir cette saveur et depuis, elle ne s'en ai plus jamais séparé.

La texture moelleuse du fruit, le liquide maronner fondant dans sa bouche. Elle appréciait chaque bouchée de son déjeuner.

La blanquette observa un instant le tas de crêpes qui se dressait sur une assiette en verre blanche. Elle constata que son ami en avait déjà cuit beaucoup et que le bol de la pâte était sûrement presque vide. Elle était heureuse de se dire qu'il lui resterai de quoi se goinfrer avec ce désert basique et, savoir qu'il a été fait par l'homme qu'elle aimait, donner plus d'arrières goûts à sa nourriture.

Il y a une citation qui dit : « Si on mange un repas fait par la personne qu'on aime, la nourriture paraîtra meilleure ». Eh bien, c'était vrai pour cette jeune femme assise sur une chaise en bois de la table de la cuisine de sa mère.

Ses yeux passèrent sur la silhouette retournée de Inupi. Sa main droite tournait la poêle grâce au manche de celle-ci et son autre main était doucement posée sur le rebord du plan de travail. Emina se souvint soudainement des événements d'hier soir et le sourire qu'elle avait arborée sur son visage disparu.

Le moment qu'elle passait avec lui, risquerai certainement d'être le dernier.

— Inui ? L'appela-t-elle avec une pointe de dégoût.

Il se tourna rapidement, les sourcils froncés.

— J'ai raté ma pâte ? Je suis désolé. C'est la première fois que j'en fais.

Elle allait riposter mais en entendant la dernière phrase, Emina se figea.

Quoi ? Impossible que ça soit la première fois qu'il cuisine des crêpes. Elles sont divines ! Pensa-t-elle.

— Non ! Ce n'est pas pour ça... Réussit-elle à articuler en baissant la tête vers ses pieds posés verticalement au sol.

— Qu'est-ce qui ne va pas, alors ?

La jeune femme plana dans un nuage, à la recherche d'une réponse concrète à dire. Il fallait bien qu'elle parvint à bien formuler sa phrase.

— Pour tout ce que je t'ai dit hier... Sache que je n'attends pas que tu acceptes mes excuses, je te demande juste de les comprendre et si tu ne veux plus me parler, libre à toi. Je comprendrai totalement...

C'était dégoûtant. Tout ce qu'elle disait était dégoûtant. Enfin... c'était ce qu'elle ressentait car son estomac commençait à remonter la nourriture qu'elle venait d'avaler.

Pourquoi cela la dégoûtait ? Parce qu'elle n'accepterait pas qu'il parte. Elle ne l'acceptera sûrement jamais. Elle avait beau l'avoir rencontrée il y a quelques mois, elle ne pouvait pas imaginer sa vie avancée sans lui. Elle s'était attaché à lui encore plus vite qu'il n'y paraît et maintenant, elle va devoir détacher cette ceinture qui les unis.

— Emina, dit-il.

Sa voix était à une proximité du visage de cette dernière et elle comprit qu'il s'était avancé. La concerner tourna la tête vers son interlocuteur et elle ne fut pas étonnée de le voir à quelque mètres d'elle. Sa main droite posée sur la table comme elle y était précédemment sur le plan de travail et son regard qui représentait du sérieux absorbait les yeux givrés de celle-ci.

— Il n'y a aucune bonne raison de faire croire que nous pourrions jamais exister à nouveau.

À suivre...

𝙏𝙖𝙠𝙚 𝙖 𝙬𝙖𝙡𝙠 ⸢Seishu Inui/Inupi x OC⸥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant