𝙏𝙖𝙠𝙚 𝙖 𝙬𝙖𝙡𝙠 ⸢Seishu Inui/Inupi x OC⸥

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟓 : 𝐁𝐫𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐬𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞

Le regard ailleurs, Emina mordait sa lèvre inférieure par gêne. Elle n'osait même pas poser ses yeux sur Inui qui était assis juste devant elle. Ils ne disaient rien, ils se contentèrent juste d'attendre leur commande.

Il y a deux heures...

Je m'ennuyais. L'émission télévisait devant mes yeux ne me divertissait même pas. Je soupirai avant d'éteindre l'écran et l'ampli puis, je restai un instant, les mains dans les poches, en plein milieu du salon, en train de réfléchir à ce que je pourrais faire.

Honnêtement, cela fait quelques jours que j'y pense, mais j'aimerais faire comme Toma, pensais-je. Je pense que cela me ferrait du bien de changer d'air et de m'éloigner des personnes que j'ai blessées.

Je sortis de mon nuage quand la porte d'entrée émet un toquement. Je restai là, à froncer les sourcils en me demandant qui cela pouvait bien être, mais si je voulais répondre à cette question, il fallait que j'ouvre cette porte.

Quand j'ouvris la porte, je fus extrêmement surprise de voir Inui, ici, sur le pas de ma porte et surtout, habiller de sa tenu de travail.

— Inui ? 

— Salut...

On était tous les deux dans l'incompréhension. Lui, il ne savait sûrement pas pourquoi il était là et moi, je ne comprenais pas pourquoi il ressentait cela.

— Je peux entrer...? Me demanda-t-il d'une petite voix.

Je fronçai les sourcils, incrédule avant de me décalait de la porte et de lui acquiescer.

Il entra avec lenteur dans la maison et je refermai la porte derrière nous, mon regard interrogateur fixé sur lui. 

On avait l'impression qu'il était gêné d'être ici alors qu'il était venu par ses propres moyens, j'avais vu sa moto garer devant le portail.

— Tu as besoin de quelque chose ? L'interrogeais-je alors qu'il était debout sur le genkan et moi hors de celui-ci.

Il racla sa gorge. Sa tête était baissée sur le sol et je ne pouvais pas voir les expressions de son visage à cause de ses cheveux qui cachait sa vue.

— Heu... Tu veux aller au restau ?

À sa demande inattendue. J'élargis mes yeux.

— Tu es sûr que ça va ? Lui demandais-je, car il n'était vraiment pas comme d'habitude.

Il tourna la tête vers l'horloge murale du salon et mit enfin son attention sur moi. 

Je ne sais pas pourquoi, mais, moi aussi, j'ai penché la tête pour savoir l'heure. Je ne réagis pas en voyant qu'il était dix-huit heures du soir et reviens vers le blond.

— Si, ça va, murmura-t-il.

Un silence régna. J'étais totalement perdu. 

Mais qu'est-ce qu'il se passe ? 

— Du coup... pour ma question ? Reprit-il au bout de quelques secondes en se grattant l'arrière du crâne.

Ah, oui, j'avais complétement oublié.

— Si tu veux ? Enfin, pourquoi tu me demandes ça si soudainement ? Est-ce que tu as passé une mauvaise journée ?

Ma question était certes idiote, sauf qu'en général, quand les gens passent des mauvaises journées, ils veulent toujours bien la finir en se faisant un petit plaisir. Afin de dire que ce n'était pas trop une mauvaise journée.

— Ah non, juste, comme ça, me répondit-il.

— Ho, d'accord, lui souris-je. Tu veux y aller quand ?

— Maintenant.

Je le fixai un instant, encore surprise et affirmai :

— Ok, je vais aller me préparer.

Il avait timidement hoché la tête et je me dirigeai vers ma chambre afin de trouver quelque chose à me mettre.

Voilà où ils en sont, à présent. Avant d'aller au restaurant, Inui et Emina étaient repassés chez le jeune homme afin qu'il se change. Il avait opté pour un t-shirt noir qu'il avait rentré dans son pantalon noir suivit d'une ceinture noire et carrée, argenté sur la plaquette. Tandis que Emina s'était habillé d'une robe noire aux manches dentelles avec des converses hautes blanches.

Une fois leurs plats servit, ils commencèrent directement à manger en silence avant d'avoir dit bon appétit. 

Le blond avait commandé un bol de donburi* et la blanquette des tempura*. 

【*Le donburi est un plat traditionnel de la cuisine japonaise composé d'un grand bol de riz sur lequel on dispose toutes sortes de garnitures.】

【*Les tempura sont des beignets de légumes, crustacés, poissons... très légers et très populaires au Japon.】

Les baguettes en mains, Inui repensait à leur discutions avec Emina pour en être arrivé jusqu'ici. En réalité, le blond ne s'attendait absolument pas à ce que cette fille accepte aussi facilement sa demande, car, au Japon, il est rare d'inviter quelqu'un au restaurant et quand c'était le cas, c'étaient toujours des couples ou même des mariés qui y allaient.

Le jeune homme leva enfin les yeux vers son invité. Il l'a vu engloutir ses beignets de légumes avec ses baguettes, ce qui a fait sourire ce dernier.

Emina, j'hésite entre tout te dire, ou garder le silence, pensa-t-il.

La jeune femme avait senti que quelqu'un la fixer, alors elle releva les yeux vers Inui, une queue de crevette dépassant de sa bouche.

Ils s'observèrent chacun dans l'iris de l'autre, une expression éperdu sur leur visage.

— Oui ? Interagit-elle, la bouche pleine.

À cette vue, Inui ne pu s'empêcher de lâcher un léger sourire qu'il n'avait pas eu le temps de cacher. 

Revoir Emina avec cette même altitude envers la nourriture le rend heureux sans aucune raison, alors il dit :

— Rien, je te trouve marrante comme ça.

La concerner sentit la chaleur monter jusqu'à ses joues et aspira le reste de sa crevette qui était toujours entre ses lèvres.

C'est vraiment le seul à me faire cet effet-là... Pensa-t-elle. Mais, ce n'est pas de l'amour, je l'aime juste parce que j'étais en manque d'attention. Enfin, maintenant, c'est mon ami. On ne peut pas être plus, je ne suis pas une bonne personne pour lui. Il y a encore quelques jours, je l'utilisais pour faire mon deuil. Je ne peux pas me permettre d'avoir des sentiments pour lui après tout ça, ça serrait le culot incarné. 

— Emina ?

Elle semblait ailleurs avant que le jeune homme appel son prénom. 

— Oui ? S'enquit-elle.

Il marqua une pause, puis proposa :

— Allons à la plage du coucher, après. J'aurai quelque chose à te dire.

À suivre...