Chapitre 5

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J'ouvre à nouveau les yeux, je suis éblouie par un flash bleu, je touche ma tête, elle me fait horriblement mal. Un liquide chaud couvre mes mains, tandis que l'entièreté de mon corps est de glace. Ça ne ressemble pas à la vision que j'avais du paradis. J'ai échoué à ma propre mort, je ne suis même pas capable de ça. 

On m'ébloui avait une lumière blanche, des bribes de conversation me parviennent.

- Elle est réveillée ? 

- ...respire plus... oxygène vite...

- ...elle repart...

Bip...bip...bip...bip...

J'ouvre les yeux, cette fois une lumière blanche m'éblouie, c'est quoi cette manie d'agresser les gens avec de la lumière à leur réveil ? Je marmonne quelque chose, je ne sais même pas quoi. J'entends un cri, des pleurs.

- Ma chérie, ma chérie c'est maman tout va bien !

Elle pleure, je vois flou, mais j'entends parfaitement ses sanglots étouffés dans sa gorge. J'ai vraiment foiré mon coup.  Je passe ma main dans mes cheveux, un bandage sur ma tête, quand j'appuie ça me fait mal. 

- Heureusement que ton ami t'a vu tomber du pont... il t'a sauvé. 

Je marmonne encore un je ne sais quoi parfaitement inaudible, ma vision se clarifie petit à petit. Je suis à l'hôpital, étonnant après de telles cascades. Mais j'y pense, quel ami ? Ami ou amie ? Je n'ai aucun des deux de toute façon, mais la question me taraude.  J'arrive à baragouiner quelque chose avec beaucoup de mal. 

- Quel... ami...?

Ma mère soupire, à croire que j'ai posé une question maudite. 

- Leny je crois, il va bien ne t'en fais pas. Grâce à lui tu vas bien.

Mon sang ne fait qu'un tour, elle a bien dit ce que j'ai entendu ? 

- Leny ? 

Je demande, la voix étranglée par les sanglots qui m'ont pris d'un coup. Je me mets à trembler. 

- Ma chérie, il va bien ne t'en fais pas, repose-toi. Je vais prévenir les médecins que tu es réveillée.

Elle m'embrasse sur le front avant de se lever du bord de mon lit et de sortir de la pièce. Je parcours lentement ma chambre des yeux, je pleure encore. A ma droite il y a un autre lit,  c'est... Leny? Il est assis en tailleur sur le lit, ses airpods dans les oreilles, en train de pianoter sur son téléphone. Comment c'est possible ? Pourquoi aurait-il fait ça ? Je pleure de plus belle, je ne comprends pas. 

Soudain la porte s'ouvre à la volée, je reconnaîtrais cette chevelure rousse entre mille, c'est Lisa. Elle court et se jette sur moi, elle essaie de me frapper, elle débranche le moniteur cardiaque, et d'autres choses auxquelles j'étais reliée. Deux infirmières et un infirmier entre dans la pièce. Je suis pétrifiée. Les deux infirmières attrapent Lisa et le tire hors de la chambre. Elle m'insulte de toute ses forces.  J'ai mal à la lèvre, à la tête aussi, ma main saigne. 

- Mademoiselle ? Mademoiselle ça va ? Mince ! 

Il crie à un collègue qui passait dans le couloir d'aller lui chercher des compresses. 

- Mademoiselle, on vous a arraché violemment la transfusion qui était à votre main, ce n'est pas joli à voir mais ce n'est rien de grave, je vais m'occuper de ça, ça va aller.

Sa voix est douce, il est gentil. Je m'étonne de sa douceur lorsqu'il s'occupe de mes plaies, je ne sens presque rien. Après une dizaine de minutes, je vais mieux, on est venu me prévenir que Lisa avait été évacuée de l'hôpital. Je pleure à nouveau. L'infirmier à la voix douce quitte ma chambre, et celle de mon horrible colocataire donc, en me souriant gentiment. 

- Reposez-vous mademoiselle, c'est important. 

A peine la porte fermée, j'entends un rire à ma droite, puis un toussotement. 

- Hannah, tu ne croyais pas que j'allais te laisser sauter de ce pont sans obtenir ce que je voulais de toi quand même ?

L'ombre de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant