Chapitre 14

6 1 0
                                    

Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, la lumière du soleil passe à travers les rideaux et éclaire la pièce. Je regarde mon téléphone, on est dimanche. Je l'allume et vais sur la conversation avec maman pour voir ce qu'Adam lui a envoyé : " Coucou, je suis sortie prendre l'air cette nuit, j'ai croisé une vieille amie du collège, je passe la fin du week-end chez elle ça me fera du bien. Je ne sais pas si je vais aussi rester chez elle genre jusque pendant la semaine, je te tiens au courant, t'en fais pas pour mes affaires, il y a de quoi faire chez elle.". Pas mal, je sais pas si j'aurais écrit un truc du genre mais c'est pas mal, en tout cas la réponse de maman est moins pire que ce que je pensais : " D'accord ma chérie, de toute façon les vacances sont le week-end prochain, tu peux passer la semaine avec ton amie et ne pas aller en cours, il faut que tu te reposes. La prochaine fois préviens nous par contre, on s'inquiète... Bisous.".

Je repose mon téléphone, je ne m'étais pas rendue compte mais je suis encore dans les bras d'Adam, il dort encore. Je crois que je ne regrette pas de lui avoir parlé cette nuit, ça m'a fait du bien, sa présence m'a fait du bien. J'espère juste qu'il ne m'en veut pas. Attend mais qu'est-ce que je raconte ? Pourquoi il m'en voudrait ? Je suis vraiment stupide.

Bref.

J'ai toujours du mal à croire qu'on se connaisse depuis si longtemps, on était dans le même lycée et je ne m'en suis même pas rendu compte, dire que j'ai eu peur de lui. Bon en même temps il deal, dealait en tout cas, forcément ça n'aide pas. Mon esprit divague, c'est ça le traumatisme ? Il faut croire, j'espère ne pas devenir complètement barge, ne pas me noyer dans cette douleur. Mais je crois que j'ai trouvé ma bouée de secours, j'en ai tout l'impression en tout cas.

Je me perds à le regarder, ses cheveux noirs ébouriffés, son visage fin, ses lèvres... il est vraiment beau. Je me blotti à nouveau dans ses bras, je vais en profiter tant qu'il dort, ce serait un peu gênant sinon. Je sens son étreinte se resserrer autour de moi, soit il me prend pour son doudou, soit il ne dort plus. J'espère que c'est la première option. Il soupire. Bon, il est réveillé.

- Hannah ? Tu es réveillée ?

Je fais semblant de me réveiller, je m'étire et me redresse.

-Oui oui.

Il me regarde avec un mince sourire, je crois qu'il est mal à l'aise, moi aussi à vrai dire. J'amorce :

- Ecoute pour cette nuit je... je suis désolée, tu dois être hyper mal à l'aise et je ne veux pas te mettre dans une position inconfortable. Je suis désolée de t'avoir mêlé à cette histoire, on ne se connait plus vraiment et je me permets de faire ça je... pardon.

J'ai parlé vite, je crois que je suis écarlate. Je me lève et commence à mettre mes chaussures. Je sens son regard insistant dans mon dos, pourtant il ne dit rien. Je me retourne, en effet il me regarde, son visage reste impassible.

-Je suis désolée.

Je commence à marcher vers la porte, j'entends des bruits de pas précipités derrière moi.

- Tu es sûre de vouloir partir ? Pourquoi tu t'excuse ? Tu as eu raison de me parler, ça ne me dérange pas, je suis soulagé au contraire, de savoir que tu n'es plus seule à porter ce lourd secret.

Je fais volte-face et le regarde à nouveau, je sens que mes yeux se remplissent de larmes, mais Adam ne bouge pas, il a l'air inquiet. Les larmes commencent à couler sur mes joues.

- Est-ce que... je peux rester ?

Je lui demande la voix tremblante. Il acquiesce, l'homme pose un genou au sol et commence à défaire mes lacets, je ne sais pas si c'est affreusement cliché ou juste gentil, mais je crois que j'apprécie. Je ne le pensais pas aussi délicat, visiblement son côté badboy s'arrête juste à sa manière de s'habiller.

- Je peux ?

Il pointe du doigt ma main, je ne comprends pas mais je lâche un "oui" timide. Adam enlève mes chaussures, puis me prend la main, un peu comme dans un film, il m'emmène avec douceur vers le matelas posé au sol, c'est plutôt amusant. Je m'assieds au bord du "lit", lui reste debout face à moi.

- Est-ce que tu as faim ?

- Pas vraiment.

- J'imagine... mais est-ce que tu veux bien juste essayer de grignoter quelque chose ?

Il s'est agenouillé devant moi, sa main tient toujours la mienne, quand il s'en rend compte il l'enlève.

- D'accord, ça vaut mieux oui j'imagine.

Je réponds la voix tremblante, il me sourit, un sourire franc et pleins de douceur en chuchotant un "merci" et joignant ses mains comme s'il priait. Il se dirige vers la "cuisine" et revient avec un bol de céréales qu'il me tend.   

L'ombre de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant