Pénélope fit une révérence, plus modérée que celle faite juste avant à Pitt. Sa blouse était trop ample et laissa apercevoir un bout de sa poitrine ce qui fit jaser les autres jeunes femmes. Belle entrée Pénélope ! Toujours soignée...Le Prince Richard la salua et l'invita à s'asseoir auprès d'eux.
Il fit une rapide présentation des dames devant eux. Elle n'écoutait qu'à moitié bien trop occupé à détailler la pièce dans laquelle elle se trouvait : un grand Vestibule au dallage de marbre noir et blanc et en pierre blanche. On aurait dit un jeu d'échecs en taille réel.
Elle trouva cela très joli et se fit la réflexion que le dallage de marbre devait sûrement glisser en cas de pluie. Finalement pas très malin ces aristos...
Il mesurait plus de cinquante mètres de long et bien qu'il ne fasse pas spécialement beau, elle se douta qu'il dût être baigné de lumière en été. Il semblait desservir deux somptueux salons et une salle à manger donnant sur le jardin à l'anglaise côté Sud.
Autour d'eux, quelques membres de la cour les observaient, "des employés" conclut Pénélope. C'était rapidement reconnaissable, même s'ils semblaient avoir été déguisés en "personne normale" pour la journée, leur posture était bien trop guindée.
Elle remarqua qu'elle était la plus jeune, la plus grande et la seule rousse du groupe. Je vous l'accorde, pas très étonnant quand on sait que seulement 2% de la population est rousse et que la taille moyenne des femmes est d'un mètre soixante-cinq.
Physiquement, aucune des quatre prétendantes ne se ressemblait. Elle se demanda donc comment elles avaient été sélectionnées. Elle comprit rapidement en entendant le nom de l'une d'entre elle "De la Tour" que cette dernière fut choisie pour son titre de noblesse.
En effet, Marie-Charlotte De la Tour était connue pour avoir été élevée pour être la future reine. Ses parents, amis du roi et de la reine avaient très rapidement après la naissance du Prince entamé les démarches pour que leur fille soit choisie. Seul problème, elle avait 10 ans de plus que lui et la famille royale n'avait pas vraiment apprécié que leur fils à 8 ans soit convoité par quelqu'un de dix-huit.
Aujourd'hui, l'écart restait le même mais était beaucoup moins choquant. Marie-Charlotte était restée seule jusqu'à aujourd'hui n'espérant toujours qu'une chose : épouser le prince Richard. Une vie bien triste au goût de Pénélope...
C'était une femme de taille moyenne, de petits yeux enfoncés marron clair et avec de très longs cheveux jusqu'au hanche ébène. Elle n'était ni laide, ni belle, la définition même de l'ordinaire.
A la droite de Marie-Charlotte se cachait, presque sous ses jupes, une brune aux yeux ronds et dont on devinait des origines coréennes. C'était Li Joo-eun, un petit bout de femme, fille de médecin qui devait approcher les vingt-trois ans.
C'était une des seuls qui n'avait encore jamais approché le Prince. Elle avait été invitée par le biais d'Eugénie, la sœur du Prince, avec qui elle avait pu parler lors de son anniversaire le mois dernier. On raconte qu'elles se sont très bien entendues et qu'Eugénie avait repéré en elle toutes les qualités d'une bonne reine.
La dernière femme était Maddison. Une jeune avocate issue d'une grande famille d'aristocrates. Dont rien d'important ne retint l'attention de Pénélope.
Il était quatre heures de l'après-midi. Un homme en costume vint les chercher pour leur montrer leur chambre respective. Aucune des filles ne partageait la même.
Pénélope remercia le domestique et entra dans sa chambre : une grande pièce qui sentait les fleurs et la poudre. Sûrement du talc, conclut-elle en humant une dernière fois l'air ambiant comme un chien de chasse.
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Madame aux yeux champagne
RomansaChoisir c'est renoncer. Et Pénélope choisir, elle, elle ne sait pas faire. Ça avait commencé très tôt, à la cantine en CP quand on lui avait demandé "yaourt ou fromage". Heureusement pour elle, son intolérance au lactose l'avait sauvée de ce choix c...