Elle entendit un rire gras derrière elle et n'osa pas se retourner.- Waouh, j'en connais une qui a abusé des boissons gratuites... Lança le rire derrière elle.
Simultanément, sa supérieure arriva. Une fausse blonde, excessivement maigre et au bronzage douteux. Son visage habituellement bronzé/carbonisé était rouge de rage. Sa haine coulait dans ses veines et sortait par tous ses pores, elle en suait de la moustache.
- Brown, tu crois vraiment que c'est le moment de faire des conneries de ce genre ? Tu te doutes bien que ça dépasse les limites et que je ne peux pas en rester là. Tu as dix minutes pour quitter les lieux et ne jamais revenir, sinon c'est la sécurité qui s'en chargera.
Quelle honte ! Mais quelle honte ! Vomir dans le château des Rendall, dans une jarre, pendant ses horaires de travail !! Et se faire virer devant un inconnu...
Elle en avait des hauts le cœur et des bouffées de chaleur ou c'était la crème épaisse, elle ne savait plus.
De ses mains nues et tremblantes de spasme, elle essuya tant bien que mal son visage où les tâches de rousseurs se noyaient entre les larmes et le régurgit.
- Tiens, ça arrive, t'inquiète pas, lui dit la voix derrière elle en lui tendant un mouchoir
Elle observa la main qui lui tendait le Kleenex. C'était une grande main, aux doigts très fins et longs. Une main d'homme, qui ne travaille pas manuellement. Une main de pianiste. Il avait les ongles longs, bien limés, elle se demanda s'il faisait fréquemment de la manucure. Elle remarqua aussi les discrètes taches de rousseurs autour des phalanges qui couraient jusqu'au dos de sa main et qui lui rappelaient les siennes, qu'on avait tant moquées.
Elle attrapa le mouchoir en restant dos à lui.
- Merci, articula-t-elle
Délicatement, elle frotta son menton, sa bouche, son nez. On ne parle pas assez du fait que lorsqu'on vomit tout notre corps se transforme en fontaine géante. Dans les films c'est beaucoup trop romancé. Ici, je vous passe les détails.
Après s'être "plus ou moins" nettoyée, elle se tourna pour voir son interlocuteur.
Elle fut surprise par sa taille. Elle qui était très grande, due lever la tête pour l'observer en détail.
Il était si long, imposant malgré son poids plume. Il portait un costume noir, avec une chemise blanche, très classique mais terriblement raffiné. On devinait à la matière et à la tombée du tissus que cela avait dû coûter cher.
Ses cheveux châtain clair étaient étrangement coiffés, plus longs sur le dessus, quelques mèches sauvages tombaient autour de son front.
Son teint porcelaine mettait en lumière sa bouche naturellement pulpeuse, rouge cerise et ses yeux bleu-vert, perçants. Il avait les traits fins, la mâchoire carrée, un nez long comme un nez grec mais bien proportionné, des pommettes légèrement saillantes. Il n'était pas beau, mais sûrement charmant.
- Je suis désolée, dit-elle
- Oh, tu n'as pas à l'être, ce n'est pas à moi donc tu peux bien vomir autant que tu veux dedans, rit-il
Il avait les dents blanches et les canines pointues. Elle se demanda un instant si c'était un vampire et elle s'esclaffa elle-même intérieurement.
Il y eut un court silence, où aucun des deux n'osait parler après la scène. Elle prit enfin la parole.
- J'ai pas bu, tu sais, c'est une intoxication au lactose, se justifia-t-elle.
- Très bien. Je pense quand même continuer à t'appeler l'alcoolo, c'est beaucoup plus drôle, tu m'excuseras...
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Madame aux yeux champagne
Storie d'amoreChoisir c'est renoncer. Et Pénélope choisir, elle, elle ne sait pas faire. Ça avait commencé très tôt, à la cantine en CP quand on lui avait demandé "yaourt ou fromage". Heureusement pour elle, son intolérance au lactose l'avait sauvée de ce choix c...