C'est le Roi qui vint les interrompre. Il prit la jeune rousse par le bras et l'emmena dans un coin un peu plus calme.
— Je me suis dit que ce serait le bon moment pour faire votre connaissance, avoua-t-il.
Il avait des airs de George Clooney. Il était de taille moyenne, les cheveux poivre et sel, un petit ventre d'homme de plus de cinquante ans et les yeux bleus... des yeux bleus perçant, océaniques, aux multitudes de reflets les mêmes que ceux de ces enfants. Du moins, de ceux qu'elle avait rencontrés.
Il remarqua la timidité et la gêne de la jeune femme qu'il chercha à mettre à l'aise immédiatement. Ses pommettes rougissaient juste à le regarder.
Encore une fois, on lui demanda de l'appeler monsieur.
— Que faites-vous dans la vie, Pénélope ? Demanda-t-il
Ils étaient assis sur un banc à l'ombre des arbres.
— Je suis étudiante en microbiologie depuis quatre ans. J'aimerais faire un doctorat et me spécialiser plus particulièrement sur l'environnement
— Pour quelles raisons l'environnement ? Pourquoi pas la médecine ?
— Ne vous méprenez pas, je ressens souvent le besoin d'aider les gens et je pense être quelqu'un de très compatissant bien que je n'ai pas choisi la filière médicale. Nous savons que les écosystèmes sont en train de s'écrouler, cela relève de l'urgence. Comment aider les gens même médicalement si la terre n'est plus une planète habitable pour notre espèce ?
Le roi lui sourit, satisfait et comblé par la réponse donnée. Elle avait une éloquence parfaite, elle semblait sûre d'elle.
— Vous devez bien vous entendre avec Richard, il partage le même point de vue.
— Oui, nous avons échangé brièvement sur le sujet. C'est vrai que c'est un gros point commun.
— Vous vivez dans le centre de Belladonna, c'est bien cela ?
— Oui, en colocation avec trois autres amies.
— Trois ? S'étonna-t-il.
Elle fut agréablement surprise de la familiarité du Roi. Elle rit et répondit :
— C'est vrai, mais nous sommes pratiquement toutes étudiantes, alors nous savons rester studieuses. Mais vous avez fait la marine, vous connaissez alors la colocation et l'ordre bien établi, dit-elle.
Il se mit à rire, la trouva très agréable et délicieuse. Elle portait une douceur qu'elle offrait à chaque parole.
Ils discutèrent ainsi de leur vie respective pendant quelques bonnes minutes sous l'œil attentif du Prince et de la reine Vivienne.
La reine finit par arrivé et les coupa sèchement :
— Pose les bonnes questions Jean, je t'en prie !
Vivienne lâcha un soupir d'exaspération et claqua :
— Êtes-vous vierge Pénélope ?
Il y eut un silence lourd. La jeune femme devint pourpre. Mais quelle question !
Que devait-elle répondre ?
Non madame, j'ai perdu ma virginité pour un amour de vacances à dix-huit ans, c'était sympa et avant Ravi je n'avais couché avec personne d'autre ?
— hmm...non... je...je suis désolée.
Elle avait chuchoté sa réponse et se demanda pourquoi elle s'était excusée. C'était ridicule. Cesse de vouloir faire bonne impression Pénélope, tu n'as pas à t'écraser pour plaire et encore moins à t'excuser pour qui tu es.
— Formidable ! Encore une pauvre fille égarée ! S'exclama la Reine.
Au même moment, le Prince intervint en ne laissant pas le temps à sa mère de finir.
— Maman, cesse de la torturer, veux-tu ? On sait tous pour quelles raisons tu es en colère et elle n'y est strictement pour rien.
— Oh mais il m'horripile tant !
Sa mère lança sa main en l'air d'exaspération. Eugénie qui les avait rejoints, glissa à part à la jeune femme :
— Ian, notre frère. Il fait toujours des siennes, il est très désagréable. Jamais présent ou en retard. Toujours à se faire remarquer. Une catastrophe. Aujourd'hui, il clame qu'il est occupé à étudier...
Elle lâcha un rire moqueur et continua :
— Étudier quoi ? Ce garçon n'a jamais su lire correctement. Il invente des histoires pour créer des tensions et cela fonctionne très bien, tu remarqueras.
Pénélope se contenta de hocher la tête et espéra ne jamais rencontrer cet homme qu'on dépeignait comme détestable.
Le séjour des jeunes femmes se termina brusquement après ce brunch. Un homme de la cour avait ramené Pénélope à sa chambre et lui avait ordonné de faire sa valise.
— Connaît-on les raisons de ce départ précipité ? Avait-elle demandé.
Le domestique avait fait la moue. Il s'en fichait pas mal des histoires de cœur et de cul du Prince. Il l'avait laissé sans réponse, frustrée.
Alors, la jeune femme avait rangé ses affaires et bouclé son sac, sous le choc. Avant qu'on ne vienne la chercher, elle avait entendu deux servantes discutaient :
— Il parait que ça y est... elle est choisie !
— Ah bon ?! Je pensais que c'était à cause des sautes d'humeur de la reine. D'après ce que j'ai compris le Prince Ian a encore frappé !
— C'est son jeu préféré de toute façon...
Comment ça, il avait déjà choisi ? Et choisi qui ? Et si ce n'est pas ça, pourquoi on l'expédiait comme un colis suspect dont on aimerait se débarrasser ? Et Richard, pourquoi pas un mot ? Où était-il ?
>> Bonjour à tous !
J'espère que vous allez bien. De mon côté, la neige commence enfin à fondre et le soleil revient, cela fait vraiment plaisir de retrouver un peu de "chaleur" (avec beaucoup de guillemets).
Première rencontre avec le roi et la reine. Qu'en avez-vous penser ?
A jeudi prochain pour la suite !
Des bisous
Luce.
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Madame aux yeux champagne
RomansaChoisir c'est renoncer. Et Pénélope choisir, elle, elle ne sait pas faire. Ça avait commencé très tôt, à la cantine en CP quand on lui avait demandé "yaourt ou fromage". Heureusement pour elle, son intolérance au lactose l'avait sauvée de ce choix c...