Jewellery [TERMINEE]

Chapitre 9

- Phi, tu dois le supporter encore un peu, on sera bientôt dehors.
- Je... ferai comme je peux. Ne t'en fais pas pour moi.
- Sh !

Des bruits de pas résonnèrent dans le long couloir froid qui menait jusqu'à leurs salles.

L'oméga fit signe à ses amis de se taire le temps que les pas s'arrêtent devant l'entrée de leur salle.

Son père se tenait devant eux, un sourire mauvais et assez fière sur le visage. Ses yeux exprimaient une sorte de joie intense et un machiavélisme tout aussi brillant que ce côté mauvais qui le caractérisait depuis toujours. En réalité, quand avait-il tourné aussi mauvais ? Depuis l'annonce de son genre ? Ou peut-être avant. Nat ne savait pas et n'avait pas envie vraiment de le savoir, tout ce que l'oméga voulait était de mettre ses amis et son compagnon en sûreté et en finir avec son paternel qui était complètement en train de devenir comme ces fanatiques dont on parlait un peu trop souvent dans les livres comme à la télé.

- Bonjour mon fils.
- Père, gronda ce dernier en reculant vers ses deux amis.
- Oh, ne t'en fais pas, tu ne risque pas d'avoir besoin de les protéger, Tu ne les reverra pas.
- Ne les touchez pas ! gronda l'oméga le regard furieux.
- Ne joue pas au dur avec moi mon garçon, ton existence est déjà assez pénible comme ça pour que tu rende le tout compliqué pour moi !
- Je m'en fous ! Vous ne toucherez à personne !
- Mais je crois que la personne qui t'attends de l'autre côté de ce murs qui espère te protéger ou mourir à ta place.

Nat fulminait de rage. De quel droit cet homme se permettait-il de parler ainsi de son fiancé ? La colère prit entièrement le pas sur sa raison, mais Nat garda un peu de lucidité, il devait attendre le bon moment, il devait être patient. Si il se laissait faire et attaquait maintenant ça servirait à rien. Il devait entretenir cette colère pour détruire cet homme qui avait participé à sa création.
Il pouvait le remercier pour ça mais ça s'arrêtait là. Pour Nat, sa mère était celle qui avait su le guider à travers le cauchemars de sa vie. Elle avait su lui expliquer comment affronter la vie et se renforcer, malgré les attaques à répétitions de son père, que ce soit pour le rabaisser ou le détruire moralement afin de s'assurer une obéissance pleine et entière.

Pourtant, depuis sa rencontre avec P'Max, 8 ans plus tôt, il avait apprit à ouvrir les yeux à a se défendre, peu importait qui se trouverait face à lui pour se dresser sur son chemin, même si c'était son propre père, il serait prêt à répliquer. Aujourd'hui c'était le moment, mais pas encore l'instant T. Il devait se contenir,

- Je vous interdit de parler de Phi comme ça, gronda t-il pourtant, enfonçant son regard courroucé dans celui de son père dont le sourire s'élargissait encore plus.
- Tu as du répondant, j'aime ça. Dommage que tu ne le montre que maintenant.
- J'ai toujours été comme ça, grâce à Phi, j'ai appris à me renforcer, juste que vous étiez trop aveuglé et avide pour le voir.
- Je t'interdit de me parler comme si tu savais tout !
- Je ne sais probablement rien, mais je sais que votre folie vous a mené à détruire votre propre famille !

Une claque raisonna, dans tout le couloir.

- Nat ! hurla Max attaché sur sa chaise depuis trop longtemps, le corps malmené par les interrogatoires répétitifs et les coups portés alors qu'il était à deux doigts de rendre l'âme dans l'explosion. Nat !
- Je vais bien phi, le rassura une petite voix d'où l'on pouvait sentir une sorte de rage amplifiée par la gifle qui l'avait presque assommé tant elle avait été violente.
- Tu fais le fière ? s'époumona son père hors de lui.

Nat n'avait pas les mains attachées, il pouvait donc se mouvoir à sa guise. Un coup d'œil rapide, malgré l'obscurité de la pièce, vers ses deux amis lui apprit que les trois n'étaient pas attachés.
Son père était-il aussi assuré de sa propre force contre eux pour ne pas les attacher ? Que cherchait-il à prouver en réalité en les laissant ainsi libre de leurs mouvements ?
Un fou pouvait très bien cacher une arme sur lui pour mieux se défendre et s'en prendre aux autres. Il devait tenter de le déséquilibrer et de le lui subtiliser avant qu'il ne l'utilise pour les blesser ou les tuer.