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              Cécile, de retour dans sa chambre, ôta son maillot et prit le temps de s'observe dans la psyché. Son œil critique la renseigna :la silhouette n'était pas vilaine, non.... sa taille était marquée, sa poitrine ferme et bien dessinée,ses membres bien proportionnes, mais tout cela était trop gros, trop lourd. Elle se fit souffrir un peu en pinçant entre deux doigts les capitons qu'elle débusquait sur ses hanches, sur ses cuisses. Les pinçons qu'elle s'infligeait firent des tâches rouges sur sa peau..... trop blanches. << je suis de la couleur d'un lavabo >> pense-t-elle. Depuis un moment —depuis qu'elle avait renonce à séduire un homme —elle s'était accommodee de ce physique si peu satisfaisant, mais dans la situation où elle se trouvait, obligée de s'expose, presque nue, aux regards sans indulgence de congénères sculptures, ses complexes revenaient en force. Elle prit une décision. Évidemment, l'hôtel abritait un spa et un salon de beauté. Quelques séances lui donneraient un peu de couleur, elle hésiterait moins à se montré à la plage ou à la piscine. Elle prit rendez-vous par téléphone et elle décida aussi de s'offrir une excursion quotidienne :elle n'était pas du genre à lézarder à longueur de journées :elle voulait mettre ce voyage à profit pour découvrir le pays !

          En attendant, elle commanda un sandwich (une salade aurait été plus recommandée mais elle avait très faim),et mangea dans sa chambre. Puis elle s'allongea sur son lit avec le livre de MARIE DU HAMEAU. Mais comme elle était fatiguée —par le voyage,le changement de climat et ses récentes émotions — ,le livre tomba des mains et elle s'endormit.
Quand elle se réveille, le soleil était entrain de se coucher, à l'horizon, globe rougeoyant qui, peu à peu, s'immergeait dans les eaux sombres de l'océan indien.Le spectacle était époustouflant. Une fringale la tenaille à nouveau. Elle se contraignit à s'habiller (une robe légère ainsi que le lui avait conseillé sa directrice)et à se rendre au restaurant la terrasse, celui où on servait des plats créole typique. Elle n'était pas là pour se nourrir comme à Paris et puis, selon le dépliant, ce restaurant était le moins cher des quatre qu'abritait l'établissement. Il lui fallait aussi compter avec les faux frais.

                     Sa robe ample dissimulait ses rondeurs mais elle ressemble à son sac de pomme de terre dont elle avait la couleur bise. Il faisait délicieusement doux,des lampions en guirlande éclairaient l'espace où étaient installés les tables. Sur chacune d'elles, un bouquet de fleurs inconnus. Un maître d'hôtel lui trouvera une place. Juste en face d'elle se trouvait le groupe qu'elle avait croisé quelques heures plutôt à la piscine et au milieu du quel elle avait reconnu l'illustre Chissisaifi . Elle en conçut une légère irritation. Ils étaient huit ,six femmes et deux garçons (dont l'animation vedette)puis elle détourna son regard pour le plonger dans le plat qu'on venait de lui servir. C'était une biriany, une spéciale de l'île :  poisson, riz basmati cuit à la vapeur avec quantité d'épices, le tout accompagné d'une salade de fruits. C'était succulent et Cécile se persuada que c'était très peu calorique.

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