Toxique.

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Une semaine s'est écoulée depuis la petite escapade de Toya. Une semaine que ce dernier insistait auprès de son personnel de le laisser les accompagner au réapprovisionnement quotidien. Il avait également ordonné que les achats de nourriture se feraient à la boutique que possédait Izuku, l'aidant à augmenter son chiffre d'affaires. Ainsi, les deux compères se voyaient fréquemment et avaient passé le stade de vouvoiement. Désormais ils se considéraient comme des amis, même si secrètement ils souhaitaient tous deux passer à un stade supérieur.

Izuku ouvrit comme chaque matin son petit commerce. Cependant, il fut surpris de reconnaître la silhouette qui attendait patiemment le propriétaire des lieux. Le verdâtre se surprit à trembler devant le regard rubis qui le scrute intensément.

– Kacchan... Qu'est-ce que tu fais ici ?

Le dit Kacchan ne répondit point mot. Pourquoi le ferait-il à vrai dire ? Il n'avait rien à se reprocher. Pourquoi devrait-il dire à son ex la raison de sa venue ? N'avait-il pas le droit de se balader tranquillement dans les ruelles de Musutafu ?

Le cendré passa son bras autour de la nuque blanchâtre de son ex-amant et avança jusqu'à l'intérieur de la petite boutique. Les évènements de leur dernière entrevue toujours en tête, il continue de fixer son Deku, comme pour essayer de se souvenir de la raison de leur querelle. Il caresse doucement ses cheveux bouclés et descend jusqu'à ses lèvres rosées qui l'appellent tant. Katsuki s'approche du visage de son ami d'enfance avec pour but de l'embrasser, mais ne reçoit qu'une gifle qui réussit à lui faire tourner la tête.

Furieux, il leva son bras et, prêt à asséner un violent coup, il l'abattit sur le mouton vert. Ou du moins, c'est ce qu'il crut. Il sentit une main lui serrer le poignet gauche et par automatisme, il lança son regard meurtrier sur l'être qui l'empêchait de régler ses comptes.

Mais par malheur, ce fut le chef du clan Todoroki qui, par mégarde, avait entendu du bruit provenir de la boutique de son bien aimé et dans un éclair de lucidité avait supposé que ce dernier avait des problèmes.

– Toya... Tu peux le lâcher.

– Tu rigoles Izuku ? Il a essayé de te frapper. Juste pour ça il mérite que je lui tranche le bras. Et d'ailleurs je vais le faire sur le champ !
– Tu vas dans des extrêmes voyons. Il ne m'a pas touché puisque tu es intervenu. Alors-

– Certes, mais la dernière fois il ne s'est pas privé pour te mettre la misère.

Pourquoi se tutoient-ils ? De quel droit ce mec défiguré ose-t-il parler à sa propriété ? SA PROPRIÉTÉ ! Deku était sien. Il a toujours été sien. Et depuis que ce gugusse aux cicatrices est devenu chef yakuza, son Deku n'a d'yeux que pour lui. De quel droit se permet-il de lui parler ? Pire encore. De quel droit se permettait-il de le toucher lui, grand Katsuki Bakugo.

– Lâche moi.

– Qu'est-ce que t'as dit le morveux ?

– Je t'ai dit de me lâcher. J'ai pas envie d'être contaminé par un monstre comme toi. Et n'approche plus Deku aussi. J'ai pas envie qu'il devienne aussi horrible que toi.

Katsuki sentit la prise de son pseudo-agresseur se desserrer et en profita pour se libérer de son emprise. Cependant, une fois fait, il se vit frapper au visage une seconde fois. Deku l'avait encore frappé. Mais pourquoi donc ? Qu'avait-il fait de mal à nouveau ?

– Ne t'approche plus de moi Katsuki.

Le jeune Izuku avait prononcé ces simples paroles, pourtant si déchirantes pour son ex, de manière froide et sèche. Jamais il n'avait vu son tendre Deku lui parler de la sorte.

– Tu déconnes j'espère ? Rappelle-moi qui t'a protégé durant toute ta putain de vie ! Rappelle moi qui t'a hébergé quand tes putains de parents t'ont flanqué à la porte UNIQUEMENT parce que t'es gay ? T'as aucun droit de me virer d'ici, ni même de ta vie. Que tu le veuilles ou non, on est liés enfoiré de Deku !

– ON MAIS TU T'ENTENDS PARLER ?! T'ES UN PUTAIN DE MALADE !

– Moi, MALADE ?! MAIS TU T'ES VU PAUV' TÂCHE ?! JE SUIS SÛR QUE C'EST CE GRAND TARE QUI T'A MIS CES IDEES STUPIDES DANS TON CRÂNE DE MERDE ! DEPUIS QUE TU L'AS RENCONTRÉ, TU TE REBELLES CONTRE MOI !

Katsuki accompagne ses paroles par une tentative d'étranglement. Contrôlé par sa folie, il poussa son bien-aimée contre une des armoires de stockage. Le jeune Izuku se cogna si violemment la tête que du sang sortit de la récente blessure et entraîna chez lui un repos forcé, mais pourtant paisible. 

Je te protégerais. Je t'aimerais.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant