Je te protégerais. Je t'aimerais.

Disparu.

- Comment ça ? Vous n'avez toujours pas trouvé Izuku?! Retrouvez-le sur le champ !

Voici la première fois que Toya hurlait sur ses hommes. Eijiro et Denki eurent un sursaut face à ce changement de facette. Jamais ils n'avaient vu le chef Todoroki élever la voix sur qui que ce soit. Il était connu pour être doux, quoique froid par certains moments.

Les deux hommes finirent par être congédiés sèchement et ne cachent pas leur enthousiasme de sortir du bureau de leur boss. Boss qui, depuis une semaine, n'était plus que l'ombre de lui-même. Qui aurait cru que la simple existence d'un vendeur pourrait bousculer l'humeur d'un homme comme lui ?

Avachi sur son siège, les yeux mis clos, l'aîné Todoroki souffle de fatigue. À quand remonte donc sa dernière nuit de sommeil ? Combien de litres de café a t-il ingurgité depuis ces derniers jours ?

Bien trop absorbé par ses pensées, il n'entend pas, ou du moins ne fait pas attention à la porte qui s'ouvre lentement ou le son des pas camouflés par le rythme de sa respiration. Une ombre le surplombe mais, encore une fois, le noiraud n'en fait pas abstraction.

- Toya, commence doucement sa sœur, viens donc t'aérer l'esprit. Tu dois sortir de ce bureau avant de devenir fou.

Aucune réponse. Pas un seul regard dans sa direction. Il ne veut pas être dérangé dans ses recherches, alors pourquoi lui répondrait-il ?

- Je suis certaine que tu n'as pas dormi depuis que nos hommes t'ont annoncé sa disparition. J'ai raison n'est-ce pas ?

Absolument raison. Mais ça, jamais Fuyumi n'entendra cette réponse. Le plus âgé se relève doucement de son siège afin de s'accouder sur le meuble en bois. Il continue de fuir le regard de sa petite sœur et remarque finalement le bazar qui envahissait un peu plus chaque jour la pièce.

- Tu crois que ce vendeur apprécierait de te voir dans cet état ? Je n'en suis pas sûre moi. À l'inverse, il préférerait que tu ailles de l'avant, que tu sois-

La jeune femme n'a pas le temps de finir sa phrase. Celui que se fait nommer Crématorium dans le milieu des yakuzas resserre son emprise sur la nuque frêle de sa sœur. Les yeux emplis de rage, il la jette avec force de l'autre côté de la pièce.

Elle avait merdé. Ça elle le savait. Et les liens du sang ne lui permettrait pas d'en sortir indemne, elle en était persuadée. La jeune femme croise avec horreur les pupilles saphir empreintes d'une folie naissante tandis que leur propriétaire s'arme d'un briquet.

Mais, comme sonnée par le gong, au même moment Himiko et Shigaraki débarquent tous deux en compagnie de Kai Chisaki et d'autres représentants des clans affiliés à bout de souffle.

Kai Chisaki fut le premier à reprendre son souffle et, afin de libérer son plus vieil ami de la détresse et la folie, déballa ces quelques mots :

- On l'a trouvé. On a trouvé la planque de ce connard de Katsuki et les enfoirés avec qui il bosse.