Seigneur ! N'était-elle point son élève ?
Avec laquelle il partageait son savoir ?
N'était-elle point comme ces philosophes , ces amoureux de la sagesse ?
Ah ! Que le temps est éphémère !
Point de rimes et des rimes et de longs vers
Ah ! Que le temps est éphémère !
Je croyais qu'il...
Qu'il ne se détournerait point ?
Il semblait pourtant différent des autres
À présent , quelle différence entre lui et ces traîtres ?
Quelle différence entre lui et ces ignorants ?
Ne dis point cela !
Il est et restera toujours mon professeur
Ton professeur ? Et puis quoi encore ? Malgré son acte , tu le considères toujours comme professeur ?
Femme ! Ne sois pas sotte !
Il s'est détourné , n'est-ce point clair ?
Femme ! Vois la vérité en face et cesse de te voiler la face
J'ignore les raisons de son acte
Mais je sais qu'il avait de bonnes raisons de le faire
Femme ! Ne sois pas sotte !
Je ne suis pas sotte ! J'essaie simplement de raisonner
Cela ne servira plus à rien maintenant
Va et oublie
N'oublie pas qu'il a toujours été généreux envers moi
Tout a été mensonge et tromperie
Une mascarade
Même de la part d'un professeur ?
Évidemment ! Il reste un homme et tout homme a une part de malice en lui
Nous savons bien que l'humain est gouverné par ce que Freud appelle le « ça » et le « surmoi »
Quelle différence entre lui et ces autres ?
L'humain est corrompu , accepte-le !
Je ne l'accepterai point
L'humain a une part de bonté en lui
Et mon professeur ne fait point partie de ces traitres
Je le refuse
Je pense qu'il a bon cœur
Et que tôt ou tard il finira par s'expliquer
Point d'explication de la part d'un traitre
Son acte n'est point pardonnable
Le seigneur demeure miséricordieux
Je pardonne son acte ainsi que son être
Je ne le hais point
Que sont-ce donc que ces absurdités ?
Ô toi Femme ! Ne m'as-tu pas comprise ?
Comment peux-tu pardonner son acte et son être ?
Serais-tu attirée par le faux-semblant ?
Jusque-là tu ignores ses véritables raisons alors comment peux-tu le pardonner ?
Tu me déçois !
Navrée de penser ainsi
Je ne décèle que sa bonté jusqu'à présent
Jamais il n'a été grossier envers moi
Alors pour quelle raison devrais-je le haïr ?
Peu importe ses raisons , elles restent justifiables
Tout comme les miennes le sont
Et laisse-moi te dire que peu importe ce qu'il ait fait , il restera tout de même mon professeur à mes yeux
Celui qui a su tendre l'oreille et écouter ce que son élève lui narrait
Un professeur s'intéressant à la philosophie
Voilà le véritable ami
À présent laisse-moi Poète avec tes discours plein d'artifices
Laisse-moi m'en aller à mon tour
Laisse-moi dans ce long silence
Laisse-moi pardonner , aimer , désirer et invoquer
Et ne te mêle point de ma vie
Tu n'as rien à me dire Poète
Va avec tes rimes
Tes vers , tes strophes
Tu ne m'es d'aucune utilité
Et puis que sais-tu de lui dis moi ?
Tu ne le connais point
Tout comme moi je l'ignore
Ne sommes-nous alors pas égaux Poète ?
Tous deux plongés dans l'illusion
Le faux-semblant !
Femme ! Tu ne cesseras de me surprendre
Et toi que sais-tu de lui hein ?
Tu n'y connais rien toi non plus
Alors cesse de t'enorgueillir
Femme ! Retourne dans la réalité
Et cesse de te tourmenter
Tu n'as pas encore goutté à l'amertume et à la souffrance
Lorsque l'être aimé te brise le cœur
Tu ne connais point cela n'est-ce point ?
Ton professeur a été le premier à t'avoir brisé le cœur en te laissant philosopher seule
Et pourtant il n'est point l'élu de ton cœur
Il est simplement ton professeur
Avec qui tu partageais ton savoir
Cet unique ami de la sagesse s'est détourné
Qu'en penses-tu dis-moi ?
Arriveras-tu à le supporter ?
Poète ! Un professeur reste un professeur
Et peu importe ses erreurs il reste un professeur
Je ne connais point l'amour romantique
Mais je connais l'amour agapê , l'amitié
Ma source d'inspiration
Je l'aime et puis c'est tout