𝟎𝟏 ¦ 𝐋𝐄𝐒 𝐂𝐇𝐀𝐔𝐒𝐒𝐄𝐓𝐓𝐄𝐒 𝐎𝐑𝐏𝐇𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄𝐒

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𝐉𝐎𝐔𝐑 𝟎𝟏 ━ 𝟑,𝟓𝐊 𝐦𝐨𝐭𝐬
cadeau, chaussettes, voleur

     En cette matinée du vingt-quatre décembre, jour de réveillon, Jean s'activait à l'intérieur de son logement

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     En cette matinée du vingt-quatre décembre, jour de réveillon, Jean s'activait à l'intérieur de son logement. Enfin, s'activer était peut-être un grand mot, car il ne disposait que des neuf pauvres mètres carrés qu'il louait au sein de la résidence du CROUS de sa ville universitaire. Lorsque son espace de vie était relativement rangé, Jean avait vite fait de le parcourir en quelques pas seulement. Ceci dit, en habitant seul, l'étudiant avait rapidement réalisé qu'il était franchement bordélique. La plupart du temps, rien n'était à sa place, si bien qu'il perdait toujours un temps fou à se préparer.

     Comme chaque matin, Jean cherchait donc ses affaires dans tous les recoins d'un logement pourtant très petit, sans oublier de prendre garde à enjamber les choses non identifiées qui traînaient parfois au sol. L'entreprise était d'autant plus complexe qu'il se trouvait en pleine conversation téléphonique avec Connie, lequel le sonnait de se dépêcher. Fidèle à lui-même, Jean était en retard. La ponctualité n'avait jamais été son fort mais, aujourd'hui, il avait sérieusement l'impression qu'une puissance divine s'acharnait sur lui. Car lorsqu'il farfouilla dans le placard où il rangeait ses vêtements, Jean fut incapable de trouver deux chaussettes identiques.

     — Putain ! l'entendit-on rouspéter. Fait chier !
     — Ça va, mec ? T'as l'air un peu tendu.
     — Connie, c'est toi qui prend toutes mes chaussettes ?!
     — Hein ? Et pourquoi je ferais un truc pareil ?

     Jean n'en avait aucune idée, mais il était au moins sûr d'une chose : ses chaussettes disparaissaient. À force de réflexion, il avait replacé l'origine de cet étrange phénomène, dont il était la victime directe, au début de ce mois de décembre. Jour après jour, semaine après semaine, son placard se vidait et le voilà qui n'avait plus que des chaussettes dépareillées à se mettre !

     — Loin de moi l'envie de te vexer, reprit la voix de Connie, mais ta chambre est un tel bordel que ça ne m'étonnerait pas qu'elles soient simplement tombées quelque part.

     Jean ronchonna pour la forme. Il reconnaissait volontiers qu'il n'était pas l'humain le plus ordonné sur cette planète, mais il n'était pas fou pour autant. La mystérieuse disparition de ses chaussettes ne pouvait donc signifier qu'une seule chose : il y avait un‧e voleur‧se dans sa résidence. Et Jean tenait beaucoup trop à ses orteils pour lae laisser sévir alors que l'hiver ne faisait que commencer. Tandis qu'il se résignait à enfiler deux chaussettes complètement différentes, Jean se jura de découvrir la vérité derrière cette étrange affaire.

     Un peu plus tard, il rejoignit enfin Connie et Sasha qui l'attendaient en centre-ville depuis une bonne demi-heure. Enfin réunis, les trois compères débutèrent aussitôt leur périple dans les différentes enseignes du coin. Car en adultes parfaitement organisé‧e‧s qu'iels étaient, iels n'avaient évidemment pas acheté le moindre cadeau pour leurs proches. À la veille de Noël, les rues étaient bondées de gens qui, comme elleux, se livraient à des emplettes de dernière minute. En ce qui le concernait, Jean passerait le vingt-cinq seul, dans sa résidence, car sa mère devait travailler à l'hôpital. Il ne rentrerait pas avant la semaine suivante, alors il pouvait se permettre d'avoir un peu de retard, contrairement à Connie et Sasha qui fêtaient Noël dans moins de trente-six heures.

𝐋𝐀 𝐕𝐈𝐄 𝐄𝐒𝐓 𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant