Epilogue

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Quand Stiles ouvrit les yeux, il lui fallut quelques secondes pour se souvenir où il se trouvait. Il bougea légèrement pour détendre sa nuque, ce qui sembla réveiller le loup endormit sous lui. Bien entendu, la pièce était chauffée, mais ils étaient nus et sans couverture, et malheureusement, avoir un petit ami qui fait aussi bouillotte n'est pas toujours suffisant.

- Ça va ?

- Oui mais je crois qu'on serait mieux dans un lit... On va avoir mal partout demain...

- Je ne t'ai pas fait mal?

- Non, c'est juste la position qui...

- La morsure, Stiles ! Est ce que je t'ai fait mal ? J'ai pas trop réfléchi, j'ai fait instinctivement...

La réaction de Isaac avait pris Stiles par surprise. Il n'avait pas su déceler cette angoisse chez son petit ami et il se sentait un peu égoïste d'avoir à ce point focalisé sur l'implication que ça avait pour lui sans penser une seconde au trouble que cela provoquait chez le loup.

- ... non... Euh... en fait, pour être totalement honnête avec toi, j'ai tellement pris mon pied hier soir que même si j'ai eu mal à un moment donné, je ne m'en souviens absolument pas...
- Oh merci mon Dieu ! J'ai cru que c'était juste moi !

Cette constatation les fit rire tous les deux. La tension qu'ils avaient ressentie à leur réveil venait d'exploser comme une bulle de savon et ils retrouvaient leur complicité habituelle. Ils remirent leurs vêtements qui avaient été éparpillés plus tôt, rassemblèrent les vestiges de leur soirée et quittèrent la douceur de la serre.



Pour une fois, leur retour vers le studio se fit en silence. Pas un silence pesant mais plutôt le genre de silence qui entoure un moment de douceur et de quiétude. La nuit était fraîche, mais collés l'un à l'autre comme ils en avaient maintenant pris l'habitude, ils n'en ressentaient pas les effets.

Une fois arrivés à destination, ils se glissèrent toujours sans un mot hors de leurs vêtements puis se blottirent sous l'épaisse couverture du lit de Stiles. Presque machinalement, celui-ci s'installa à sa place préférée, c'est à dire bien calé contre le torse de son loup, à moitié enroulé autour de lui. Le jeune homme s'apprêtait à rejoindre Morphée mais Isaac semblait en avoir décidé autrement.

-Tu sens une différence, depuis la morsure ?
- Par rapport à quoi?
- Je sais pas, en général ?
- Ben... en fait, oui... J'avais pas fait attention et c'est peut-être encore trop tôt pour le dire mais oui, j'ai l'impression que c'est moins le bordel dans ma tête... à moins que ça soit juste la fatigue due à notre intense activité sexuelle.
- Haha ! Je suis doué mais sûrement pas assez pour calmer ton cerveau !

Stiles entreprit de chatouiller Isaac mais ce dernier le maintenait fermement pour l'empêcher de bouger.

- Arrête de remuer comme ça, tu vas finir par te faire mal! Je suis sérieux Stiles, tu me jures que tout va bien ?
- Je vais mieux que bien et c'est grâce à toi.
- Promis ?
- Promis.


******


Ce fut l'horrible, mais maintenant connu, bruit du broyeur à grains qui sortit Isaac de son sommeil. Il se répéta qu'il fallait vraiment qu'il offre un nouveau robot à son petit ami. Le bruit que faisait cette machine était plus ou moins aussi agréable que des ongles sur un tableau mais Stiles semblait incapable de commencer la journée sans sa dose de caféine. Par contre l'odeur de l'omelette aux champignons qui venait émoustiller ses papilles, ça, c'était une chose à laquelle il pouvait s'habituer. C'était une facette de Stiles qu'il avait découvert ces derniers jours. Le jeune homme était contre toute attente un très bon cuisinier, à condition qu'il reste concentré assez longtemps pour ne pas tout brûler.

- Salut...

Sa voix était encore endormie et très rauque, mais le sourire éblouissant que Stiles lui renvoya en réponse le fit définitivement se réveiller (dans tous les sens du terme). Il se sentit rougir légèrement de réagir ainsi mais il fut apparemment le seul à le remarquer.

- J'ai pensé à un truc que tu as dit hier...
- J'ai dit beaucoup de choses hier. Il va falloir être plus précis...

- Tu as suggéré qu'on parte en vacances juste tous les deux...

- C'est pas une obligation, hein, c'est juste que j'ai pas souvent eu l'occasion et je me suis dit que ça pourrait être cool

- Ça me plairait plutôt bien, je crois. Tu as une destination en tête ?


Si c'était ça leur nouveau quotidien, des petits déjeuners en tête à tête, du sexe torride et cette sensation d'avoir enfin trouvé un équilibre, alors oui, ils pouvaient lui dire merci à cette malédiction !



Fin

MalédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant