Chapitre 12

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Bien entendu, le retour de la meute fut bruyant. Bien entendu, les filles furent infernales, posant des questions plus gênantes les unes que les autres. Mais en réalité, ce fut Peter qui fut le plus intenable. Le problème n'était pas tellement les questions qu'il leur posa, mais plutôt ses commentaires face à leurs réponses.

La première excuse fut donc la bonne pour s'échapper du loft, non sans la promesse de revenir le lendemain pour qu'ils passent la soirée tous ensemble. Et cette fois, c'est en compagnie de Roscoe qu'ils regagnèrent le studio de Stiles.


Une fois la porte passée, Isaac assis sur le lit et Stiles appuyé conte le comptoir de la cuisine, ils laissèrent le silence s'installer quelques instants. Juste le temps d'assimiler, de digérer toute cette journée. Tout à coup, Isaac fut pris d'un fou rire, vite rejoint par son petit ami. C'était un rire entre le soulagement et l'incongruité du comportement de leurs amis. Décidément, on a les amis que l'on mérite.


- C'était intense !
- C'est le moins que l'on puisse dire ! Peter est un pervers !
- On en parle de Lydia qui m'a menacé ?
- Oh non ! Je ne vais pas dire que ça me surprend, mais j'aurais adoré voir ça !
- Elle m'a menacé de castration si je te faisais du mal !
- Aïe
- Comme tu dis...


La nécessité de contact avait beau avoir été temporairement levée, cette absence de contact ne leur plaisait ni à l'un, ni à l'autre. Stiles se rapprocha donc de son lit et s'assit tout contre son loup, ses deux jambes en travers de celle de son petit ami. Il posa son nez contre son épaule et inspira son odeur, réaffirmant leur proximité.

- Et donc... la revendication ?
- Mouais...
- On a encore quelques jours devant nous... Je ne reprends le boulot que la semaine prochaine, et tu as encore droit à plusieurs jours de congés...
- J'ai pas envie d'attendre juste pour attendre. Je voulais ... je ne sais pas... que ça ait une signification.
- Il y aura d'autres étapes qui auront de la signification... Partir en vacances en amoureux pour la première fois, décider de vivre ensemble...
- Oui, je suppose...
- On peut quand même essayer de rendre ça spécial...
- à quoi tu penses ?
- Il me semble me souvenir qu'on m'a promis un rendez-vous très romantique ?
- On peut toujours essayer...
- Par contre, j'ai rien de classe à me mettre
- Pas besoin pour ce que j'ai en tête !


******


Après avoir empaqueté de grands draps dans un sac à dos sous le regard suspicieux de Isaac, Stiles emmena son amant à travers les rues de leur ville. Ils firent un premier arrêt dans un restaurant de sushi et repartirent avec leur commande sous le bras.

Plus les rues défilaient, moins Isaac comprenait leur itinéraire. Il leur fallut un bon quart d'heure pour arriver devant le portique de fer forgé d'une énorme maison. Stiles le franchit sans hésitation, tirant la main d'Isaac derrière lui. Ils ne se dirigèrent pas vers l'habitation mais s'enfoncèrent à travers les arbres.

- Où est ce qu'on est ?
- Tu verras...
- Stiles...
- Ne t'inquiète pas, le proprio m'a donné les clefs et m'a autorisé à utiliser les lieux quand il est absent.


Ils finirent par arriver devant un bâtiment ressemblant à une serre art déco. On pouvait apercevoir un léger miroitement malgré l'obscurité. Stiles ouvrit la porte sans difficulté mais tâtonna un peu pour localiser l'interrupteur. Quand il enclencha ce dernier, une lumière tamisée faite de centaines de petites ampoules se rependit dans la pièce qui accueillait une magnifique piscine couverte de mosaïque bleue, verte et or. De gros fauteuils et quelques plantes à l'allure tropicale terminaient le tableau. C'était vraiment magnifique.

- Tadam !
- Whoaw !
- Ça te plaît ?
- C'est superbe !
- Je savais que la pièce est chauffée tout l'hiver. J'engueule le proprio à chaque fois que je le croise, mais pour une fois, j'admets que ça m'arrange !


Stiles se dirigea vers les fauteuils et posa leur repas sur la table en fer forgé qui complétait le salon.

- Tu veux manger ou piquer une tête d'abord ?
- J'avoue que j'ai la dalle !

Ils s'installèrent confortablement et entreprirent de profiter de ce premier rendez-vous. Ça ne ressemblait pas vraiment à ce qu'ils avaient envisagé, mais au final, ce n'était pas plus mal. Il n'y avait ni stress inutile, ni nervosité, ni silences malaisants. Ils profitaient juste de l'ambiance romantique que cet endroit hors du temps leur offrait et de la présence de l'autre. Les minutes s'égrainaient sans qu'ils y prêtent attention.

- Je suppose que tu n'as pas prévu de maillots pour la suite de ton programme ?
- Tu supposes bien.
- Dans ce cas...


Isaac se redressa et entreprit d'enlever ses vêtements sous le regard gourmand de Stiles. Quand le loup entra dans l'eau, le jeune homme eut un léger sursaut avant de se déshabiller à son tour pour rejoindre l'étendue d'eau. Ils évoluèrent dans un premier temps chacun de leur côté, profitant de l'eau chaude pour détendre leurs muscles et nettoyer leurs esprits des tracas provoqués par ces derniers jours. Ils finirent par se rejoindre et furent bien entendu incapables de garder leurs mains pour eux. Ils s'embrassèrent paresseusement laissant leurs mains vagabonder.

Bientôt leurs baisers se firent plus urgents alors que leurs corps se pressaient l'un contre l'autre. Les doigts de Stiles caressaient avec bonheur la peau de Isaac pendant que ce dernier semblait prêt à dévorer morceau par morceau l'espace contenu entre la mâchoire et l'épaule de son petit ami. La seule chose qui semblait les freiner était la résistance de l'eau qui les empêchait de donner l'intensité voulue à leurs mouvements. La frustration finit par être trop lourde à supporter pour Stiles qui s'éloigna vers le bord à reculons. Son loup le suivit en le dévorant des yeux. Le jeune homme s'immobilisa au niveau de son sac à dos et toujours en prenant garde de maintenir le contact visuel, attrapa un tube lubrifiant qu'il tendit à Isaac.


- Tu n'as pas pensé aux maillots, mais tu n'as pas oublié le lubrifiant...
- Il faut savoir reconnaître ses priorités...

Stiles s'installa sur un des gros fauteuils et Isaac le rejoignit aussitôt. Leurs baisers reprirent de plus belle. Il y avait de l'urgence dans leurs caresses. Ils étaient impatients, hébétés dans leur désir de l'autre. Quand enfin Isaac s'enfonça lentement en Stiles, ils laissèrent tous les deux échapper un soupir de bien être.

Leurs gémissements redoublèrent d'intensité quand Isaac intensifia ses va-et-vient, si bien qu'il fut difficile pour le loup d'entendre la supplique de son amant... Mors-moi, répété entre chaque halètement. Et quand enfin les crocs du loup s'enfoncèrent dans la peau tendre du cou de Stiles, ils furent tous les deux terrassés par le plaisir.

MalédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant