Chapitre 1 : Faux numéro

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18 décembre 2022 :

+336******** à moi : Bonjour Monsieur Durand, après avoir fait expertiser la voiture, des réparations ne seront pas nécessaire. Aucun intérêt pour moi de déposer le constat. Bonne journée. M. H.

Moi à +33******** : Bonjour Monsieur H., vous avez dû vous tromper de numéro, il n'y a aucun monsieur Durant. Bonne journée.

« Ma chérie tu viens manger ?

- J'arrive maman ! »

Je range mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et descends rejoindre ma mère qui m'attend pour manger. Comme à chaque fois, le repas se fait dans le silence. Retourner chez sa mère à 25 ans après être  partie plus de deux ans ça laisse des traces. J'étais contente de retrouver ma mère après tant de temps même si nos relations avaient toujours été en dents de scie. J'avais toujours été la petite fille rebelle toujours en désaccord avec tout le monde et cela m'avait souvent causé des ennuis, d'abord à l'école puis à la fac mais aussi chez moi. J'avais toujours été catalogué d'élément perturbateur. Malgré ça j'avais réussi mes études avec une certaine facilité et j'étais sortie major de ma promo. Puis j'étais partie à l'autre bout de monde pour le travail, ne revenant que deux ou trois fois par an dans ma région natale. Moi qui n'avais jamais quittée ni ma famille ni ma petite ville, j'avais tout quitté pour m'envoler au Brésil poursuivre mon rêve de devenir photographe. Et cela avait plutôt bien marché, jusqu'à il y a trois semaines où j'avais démissionné.

FLASH BACK :

« Écoute Flora, ton travail est super et tes photos sont les meilleures qu'on est jamais eu à oublier.

- Mais ? Il y a toujours un mais avec toi.

- Mais, tu devrais peut-être changer de sujet. La misère et la pauvreté ça va bien 5 minutes.

- Ben', je ne suis pas photographe de mensonge. Je ne capture que ce que je vois, et ici les seules choses à voir ce sont justement la misère et la pauvreté. Mais si tu sortais un peu de ton bureau chicos tu t'en rendrais peut-être mieux compte. »

Je m'apprêtai à sorti du bureau quand Benjamin, mon patron se jeta sur moi pour me coller contre le mur. Il approcha son visage de mon oreille en m'entourant de ses bras pour m'empêcher de fuir.

« J'adore quand tu fais la sauvage comme ça !

- Ben', on en a déjà parlé, tu ne m'intéresse pas !

- Je pensais qu'après ta promotion, tu te montrerai un peu plus... gentille, susurra-t-il en posant une main sur ma cuisse.

- Si tu ne retires pas ta main je te l'arrache, tu m'as comprise ? répliquai-je en colère.

- Très bien, si tu veux la jouer comme ça ! »

Je ne vis pas son poing se lever ni même s'approcher à toute vitesse de mon visage. Seule la douleur m'indiqua que je venais de prendre un violent coup. Puis le trou noir.

FIN DU FLASH BACK

Je m'étais réveillée deux jours plus tard à l'hôpital. Je n'avais pas eu besoin que les médecins m'apprennent ce qu'il s'était passé pour le savoir et j'avais quitté le Brésil le lendemain de ma sortie de l'hôpital pour me rendre directement au siège du journal pour lequel je travaillais. Le directeur, visiblement au courant de ce qu'il m'était arrivé, m'avait assuré que Benjamin avait été viré sur le champ mais ça ne m'avait pas calmé bien au contraire. Après de nombreuses négociations et ne souhaitant ni l'un ni l'autre aller jusqu'à un procès, la boîte m'avait versée un énorme chèque et avait accepté ma démission sans préavis. J'étais donc retournée chez ma mère à 25 ans passés et sans travail. Je lui avais fournie une excuse bancale sur ma démission et elle n'avait pas insisté. Après tout, comme le disait si bien, ce n'était pas la première fois que je lâchais un boulot pour rien. Si seulement tu savais maman...

Erreur de destinataire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant