Epilogue : Deux pour le prix d'un

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14 Juillet 2024 :

Malgré mon énorme ventre, j'avais insisté auprès de Didier pour pouvoir assister à la finale de l'Euro qui se jouait en ce moment même. Une nouvelle fois, l'équipe de France était en finale d'une compétition internationale et je ne pouvais clairement pas louper ça, même en étant enceinte de bientôt huit mois et ressemblant plus à une baleine échouée qu'à une photographe.
J'attrapai mon appareil photo et me levai du banc pour prendre plusieurs clichés des tribunes. Mia et Erika me firent un petit signe et je m'empressai de les prendre en photos toutes les deux avant de réserver le même traitement à tous les membres de la famille des joueurs présents dans le stade pour encourager l'équipe. Valentin qui était également présent pour encourager Benjamin me lança un regard réprobateur et je dus le rassurer en levant le pouce pour lui indiquer que j'allais parfaitement et que son futur neveu se portait à ravir. Il me restait encore plus d'un mois avant d'être à terme et je ne comptais pas accoucher tout de suite, sur la pelouse du stade de Berlin. Je me reconcentrai sur les 11 protagonistes et pris quelques clichés avant de me rassoir sous l'œil protecteur de Didier. J'avais dû lui promettre de rester assise le plus possible et c'était la seule condition qui lui avait fait changer d'avis et qui m'avait permise d'être sur le bord du terrain. La première mi-temps s'acheva et je vis trois fusées arrivées sur moi. J'avais peut-être légèrement oublié de prévenir Lucas, Antoine et Benjamin qui j'avais fait le forcing pour travailler ce soir, malgré leur refus catégorique.

« Flora qu'est-ce que tu fous là ? On t'avait dit de rester en tribune avec Erika et Valentin.
- Je fais juste mon métier les garçons, ne vous inquiétiez pas. Lucas, ça va aller, ton fils ne va pas sortir maintenant. Sauf si vous continuez à louper des occasions et à laisser les italiens se rapprocher trop des buts d'Hugo.
- On en reparle à la fin du match, mais tu ne vas pas t'en sortir comme ça Amor, c'est moi qui te le dis !
- Moi aussi je t'aime Hernandez ! »

Les joueurs étaient ressortis quelques minutes plus tard et étaient retournés s'échauffer avant de reprendre le match. La deuxième mi-temps commença et le ballon ne dépassa plus le milieu de terrain français. La peur de Lucas de voir son fils pointé le bout de son nez sur la pelouse du stade devait faire son effet car il ne laissait quasi plus rien passer. La domination des français se solda finalement par un magnifique but de Randall qui venait de rentrer quelques minutes auparavant. Je profitai du but pour me lever afin de prendre en photo la célébration du jeune international français lorsque je sentis de l'eau couler entre mes jambes et une violente douleur dans tout mon corps. Didier me regarda et comprit directement mais je lui fis signe de rien faire et d'attendre que je finisse mon travail. Il secoua la tête mais me laissa tout de même prendre quelques clichés avant de m'attraper par la main et de m'obliger à rassembler mes affaires pour partir.

« Hors de question ! Il reste 20 minutes avant la fin du match. Et puis je n'ai même pas de contraction, mentis-je. C'était juste un peu de liquide amitotique. S'il vous plait Didier, je ne peux pas louper la fin du match.
- Flora, tu ne vas pas accoucher ici ! Lucas n'acceptera jamais que son fils naisse à Berlin encore moins sur la pelouse du stade et il risque de m'en vouloir si c'est le cas. Guy, dit à William de s'échauffer rapidement, au prochain arrêt de jeu, il rentre à la place de Lucas.
- Didier, non c'est bon. Je vous jure que je ne vais pas accoucher maintenant. Hein c'est vrai mon chéri, tu vas laisser ton papa jouer encore jusqu'à la fin du match ? dis-je en parlant à mon énorme ventre. Vous voyez ? Plus rien ! m'exclamai-je, les douleurs s'étant subitement arrêtées.
- A la prochaine contraction, tu files !
- Merci beaucoup Didier ! »

Je vis Lucas au loin qui me regardait, inquiet de ne pas savoir de quoi je venais de parler avec son entraîneur et j'essayai de le rassurer comme je pus en lui souriant légèrement, malgré les douleurs lancinantes que je ressentais dans le ventre. J'essayai de me rappeler de mes cours de préparation à l'accouchement et des divers exercices de respiration pour essayer de me calmer et cela marcha quelques minutes. J'avais de plus en plus de mal à gérer la douleur et j'entendis un coup de sifflet resonner dans tout le stade, signifiant la fin du match. Je me levai difficilement de mon banc pour prendre les derniers clichés de la soirée lorsque je vis Lucas arriver comme une furie vers moi.

Erreur de destinataire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant