« Orvate, sais-tu ce qui fera de toi un homme ? Ce sont les devoirs et les responsabilités que tu porteras sur toi. Arrivé à maturité, tu devras te charger de la croix des autres, ceux qui te sont chers et tu seras pour eux un roc, un bouclier. Certaines personnes sont destinées à se sacrifier pour les autres. C’est de ça qu’est faite la vie : de grands hommes et de devoirs. »
Eileen, encore sous le choc, serrait encore sa mère de toutes ses forces. Anneliese, faisant de tout son possible pour calmer son enfant. C’était son devoir en tant que mère. Elle ne pouvait permettre à personne de s’en prendre à sa précieuse progéniture. D’autant plus s’il s’agissait de Lemrina, cette femme qui avait toujours été à la botte d’Orvate.
Puis Eileen, enfin calmée, Anneliese la fit rasseoir, et s’accroupissant à son niveau et essayait de réarranger ses cheveux.
-Ne t’inquiètes pas ma chérie. Hans va t’apporter une tasse de thé. J’ai des affaires à régler. Dit-elle, en caressant la joue d’Eileen.
Eileen, peu rassurée, baissait les yeux en serrant la main de sa mère. À ce moment-là, elle ressentait une profonde envie de ressentir cette chaleur maternelle à ses côtés. Mais Anneliese pour le bien de sa fille ne pouvait pas rester là. Elle se devait d’accomplir un devoir primordial en tant que mère, celui de protéger sa progéniture. Pour cela, elle devait d’abord la laisser.
-Si tu as besoin de quelque chose, fais-le signe à Hans.Voyant qu’Eileen ne fut pas toujours rassurée, Anneliese écarta ses longs cheveux bruns qui reposaient sur l’arrière de son cou et ouvrit le fermoir du pendentif qu’elle avait autour du cou. Elle le mit dans sa paume de main et prit celle d’Eileen où elle déposa le bijou doré.
-Tiens, saches que tant que tu auras ce pendentif avec toi, je serai toujours près de toi.
Eileen prit le bijou, le serra dans sa paume de main les larmes aux joues et hocha la tête, en signe d’acceptation. Anneliese se leva aussi promptement et s’en alla vers le couloir.
Pour le bien-être de ses enfants elle le devait. Elle ne pouvait plus rester dans ce mutisme qui la rongeait de l’intérieur. Et à cet instant-là, même son époux Eurysthe ne l’empêchera pas de faire ce qui se doit. Les êtres humains dans leur vie se doivent d’accomplir ce qui est juste, ce qu’ils pensent être juste non seulement pour leur propre bonheur, mais aussi pour celui de ce qui comptent pour eux.
C’est ce qu’Anneliese pensait.
Eileen, qui était restée dans sa chambre contemplait l’extérieur de sa fenêtre comme à son habitude. Elle repensait à ce jour où elle avait rencontré Orvate. Elle ne le savait pas exactement pourquoi, mais elle ressentait une attraction, un lien qui existait entre eux.Soudainement, elle suivit des bruits de pas qui s’introduisirent dans la pièce. Eileen se retourna toute apeurée mais constata avec plaisir qu’il ne s’agissait que d’Hans, qui entra avec un plateau comportant une théière accompagnée d’une tasse autour de laquelle était disposé des petits gâteaux colorés.
-Mademoiselle, votre tasse de thé. Dit le valet en versant délicatement le thé orangé dans la tasse blanche, ornée de motifs orientaux bleu-roi.
Ayant fini son service, le valet se redressa et la main au torse annonça son départ :-Voilà Mademoiselle. Je vous prie de m’excuser. Eileen hocha la tête et il s’en alla. Il apparemment l’air plus affairé.
Sortant de la pièce, il traversa le long couloir orné de sculptures majestueuses de marbre et descendit les escaliers blanc crème, saluant les autres servants qui circulaient dans les couloirs. Puis il emprunta un couloir plus petit qui menait à la cuisine. Là-bas, les cuisiniers coordonnés à quelques servantes préparaient déjà le déjeuner.
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Là où naissent les Lucioles
FantasiLe taciturne Orvate Eldërweiss, héritier de la prospère et influente famille Eldërweiss est promis à un destin radieux avec sa femme et leur futur enfant. Mais lorsque s'enchaînent tragiquement le décès de son épouse puis de leur père, Orvate somb...