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Le hall est légèrement plus frais que l'extérieur, mais rien n'empêche qu'avec cette peur, ce stress, cette appréhension, et surtout cette vague de honte que je tente d'enfouir au plus profond de mon être, je suis en sueur sur cette chaise grisâtre comme le serait un ouvrier sur un chantier sous un soleil de juillet.

Je suis en plein conflit intérieur, j'ai même peur de développer une autre personnalité car depuis un moment maintenant, plus précisément depuis avant hier soir, au moment où j'ai eu cette idée et que je l'ai partagé à mes camarades désespérés, j'entends deux voix, l'une qui me qui que je suis barjot et que j'allais le regretter amèrement, l'autre qui lui demande de se taire et qui m'ordonne de garder les fesses sur cette chaise si je veux un jour songé à quitter cette résidence université pourrie .

- Monsieur Moor ? Lance une voix posée et basse qui résonne néanmoins dans cet espace un peu trop vide à mon goût .

Je me lève directement, et maladroitement, puis je me racle la gorge, je suis très mauvais dans les situations stressantes, je pense l'avoir déjà notifié.

- C'est moi, ajoutai-je, pas du tout au bon moment comme le demeuré que je suis .

- Je vous prie de me suivre, hoche-t-elle simplement la tête vers l'escalier sur sa droite.

Je remet mes cheveux en arrière d'une main, il faut vraiment que je pense à les couper, par moment je ne vois plus devant moi tant les mèches bascule en avant, et étant bouclés elles se tordent dans tous les sens et me picotent les yeux pendant que je marche .

Je suis la dame en jean moulant et en talon, mettant en valeur son corps fin et élancé aux allures sportives, ainsi que sa longue tignasse blonde qui prend toute la place sur son dos .

Le bruit des talons raisonne dans mes tempes a chaque pas dans l'escalier, et encore pire une fois dans cet immense couloir d'un blanc marbré aux décorations minimales mais luxueuse, ce bruit, ce claquement représente un pas de plus vers le pourquoi je suis la, vers cette folie que jusqu'à présent je n'aurai jamais soupçonné exister en moi, vers cette grande porte d'un beige quasi blanc, et donc vers ...elle .

Je déglutit bruyamment et j'en mettrai ma main a coupé que la bonne femme devant moi se retient de pouffer un rire moqueur .

- Nerveux ? Me lance soudain sa voix d'un ton toujours aussi plat et calme.

- Très légèrement, un peu, effectivement, balbutiai-je .

- Si vous êtes ici, vous n'avez rien à craindre, alors respirez .

J'allais lui demander ce qu'elle voulait dire par "ici" et qu'elle m'explique le sens de sa phrase en général mais il était déjà trop tard, elle frappa à cette grosse porte et une voix que je ne peux que reconnaître lui lance une phrase d'un sous entendu pointue .

- Laisse le entrer.

Simple, efficace, aucun besoin de plus de détails, la blonde se retourne vers moi me lance un sourire plus cordiale qu'amicale avant de tourner les talons et de repartir par là où nous étions arrivés.

Je soupire, deux trois fois, histoire de rassembler le peu de couilles que je pensais avoir, et j'approche délicatement ma main de la grosse poignée avant de la retourner et de laisser place à un bureau immense, avec en face de moi un bureau derrière lequel une silhouette reconnaissable se tenait .

Mais une fois que mes yeux se sont adaptés à la lumière de la pièce, une nouvelle fois ce détail me frappe, le décor est trop simple, impersonnel, c'est trop propre et trop vide.

If you Wanna Use Me (IYWUM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant