Chapitre 2

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Un jour, pendant le mois d'août, alors que j'étais seule dans ma chambre, quelque chose d'extraordinaire allait se passer, mais je ne m'en doutais pas encore...

J'étais énervée et en colère, car ma mère m'avait punie pour une minuscule bêtise : j'avais juste fait une bataille d'eau avec ma grande sœur dans la cuisine. Malheureusement, ma mère est arrivée au moment où j'avais enfin réussi à voler le pistolet à eau de ma sœur. La cuisine toute inondée avec des fruits tombés sur le sol énerva ma mère qui me prit comme coupable. Alors, directement, elle s'était mise à crier : « Tu es privée de sorties, tu as intérêt à bien nettoyer la cuisine avant d'aller dans ta chambre !!! ».

Quoi ?! Maman ne nous punit presque jamais ! Elle devait être sacrément en colère ou alors, elle tenait vraiment beaucoup à sa nouvelle cuisine. Célia n'avait même pas dit qu'elle était dans le coup et c'est cela qui m'énervait le plus.

Et voilà, maintenant je suis enfermée dans ma chambre pendant que mes sœurs et leurs amis s'amusent dehors sous un grand soleil.

Par ma fenêtre de chambre, je vois Célia et Sara faire des plongeons dans la piscine. A ce moment, mon vœu le plus cher était qu'il se mette à pleuvoir, à grêler et qu'il y ait même des orages qui gronderaient dans le ciel comme un signe des dieux en colère. Mais ce n'était pas possible, je ne suis pas Zeus, mais juste une simple humaine.

Je continuai à regarder par la vitre et au bout de quelques secondes, je remarquai que le ciel avait changer d'aspect, soudain il se mit à pleuvoir des cordes. Mes sœurs et leurs amis, étonnés de ce changement de temps rentrèrent en courant par la porte d'entrée laissée ouverte. Ils avaient évité de peu l'autre catastrophe qui suivait. Ce n'était plus de la pluie qui tombait du ciel, mais de la grêle. La fenêtre de ma chambre s'ouvrît à la volée et claqua contre le mur.

Quelque chose me picotait le dos.

Le picotement devint de plus en plus atroce au point de me brûler le dos.

Quelque chose me dicta de sauter par la fenêtre pour que tout aille mieux. Alors, sans me poser une seule question, je pris de l'élan et fit un bond par-dessus le bord de la fenêtre.

Mais au lieu de tomber, comme toute personne normalement constituée, mon corps resta suspendu dans l'air comme si des fils transparents le tenaient. La grêle qui tambourinait le sol s'arrêta net. Le soleil réapparut et les nuages se dissipèrent. La douleur qui m'avait envahi le dos s'était arrêtée elle aussi.

Je restai quelques instants suspendue dans l'air sans bouger puis me mis à foncer haut dans le ciel. Une question importante tournait en boucle dans ma tête : était-ce le fruit de mon imagination ou bien une réalité étrange ?

Mais cela ne pouvait pas être un rêve sinon je n'aurais pas eu mal quand je me suis pincée...

Ça m'était déjà arrivé de faire des choses inquiétantes dans ce genre. La peur que je n'avais pas ressentie depuis plusieurs semaines m'atteignit.

Peut-être que j'étais une e ? Je me regardai dans la vitre pour voir s'il y avait des ailes dans mon dos. Mais il n'y avait rien.

Et si je n'étais pas une fille normale...une sorte de monstre...une anomalie... Que diront mes parents et Lucien quand ils l'apprendront ? Ils ne voudront plus de moi ? Ils me tueront ?

Environ une heure plus tard, je descendis du ciel en pic et rentrai dans ma chambre par la fenêtre laissée ouverte. J'avais fais le tour des environs, vu des montagnes et des étangs tout en restant au- dessus des nuages pour ne pas être remarquée.

J'ai peur de ce que je suis. Peur de moi.

Ma mère cria dans l'escalier :

« Flavia, ta punition est levée ! Viens vite manger ta glace avant qu'elle ne fonde ! »

Les Élines Tome 1 - Le monde cachéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant