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Les gens dans la rue se précipitaient. La pluie faisait un doux bruit apaisant derrière la baie vitrée, hors elle tombait depuis déjà deux bonnes heures alors elle passa inaperçue dans l'appartement où deux silhouettes s'étreignaient amoureusement sous un plaid. Dehors, la température avoisinait les moins trois degrés, alors autant profiter de la chaleur qu'offrait le corps de l'autre sous cette couverture. Peau contre peau, ces deux personnes écoutaient la musique jouée par le vinyle. Une musique française, plus très écoutée aujourd'hui mais toujours appréciée par Seishu. La vie en rose, une musique d'Edith Piaf qui plongeait ce dernier dans un véritable moment de luxure. Il se sentait horriblement bien en ce début de journée pluvieux. Hajime, allongé contre son torse, profitait de ces petits moments qui faisaient partie de son quotidien avec le blond. Il n'avait pas la moindre idée de ce que chantait la femme qu'ils écoutaient mais il savait que son fillancé se sentait bien, c'était largement suffisant pour son bonheur. Il n'écoutait pas plus de musique que ça. Il n'avait pas beaucoup de culture musicale, lorsqu'il voulait en écouter il se contentait habituellement de ce que la radio proposait. Hors, Seishu avait débarqué et prit avec lui toute sa galerie musicale. Il avait énormément de vinyles ou de CD de ses groupes de musique, ou ses chanteur.euse.s favorit.e.s, qu'il avait du installer tout plein d'étagères qui prenaient élégamment une bonne partie d'un mur du salon. Ceci dit la décoration de leur appartement était très agréable ! Une aura apaisante et calme s'en dégageait. En général, leurs amis s'y sentaient très a l'aise et la configuration des meubles changeait a chaque saison ou selon l'humeur du couple. Alors ce vent nouveau permettait d'éviter une sensation d'étouffement. C'était très sain.
Seishu caressait les cheveux blancs d'Hajime qui appréciait fortement ces gestes. Ce simple mouvement suffisait a le détendre.
— Je vais aller me faire du thé, tu en veux, proposa le blond.
— Je veux bien un thé noir s'il te plaît mon cœur, répondit Hajime d'un air affreusement détendu.
Seishu se leva et mit une veste. Ce n'était pas une très bonne idée de se balader torse nu alors que le chauffage n'était a peine qu'à vingt degrés en vue des économies d'énergie. Il remplit la bouilloire et la posa sur le socle servant a chauffer l'eau et prépa deux tasses. Il sortit une boîte. Elle comportait plusieurs sortes de thés, il choisit un thé à la menthe et sélectionna un thé noir pour son conjoint. Il les mit dans leurs tasses respectives ainsi que deux sucres dans la sienne. Le frémissement de l'eau qui bouillait le fit se maintenir contre le plan de travail. Il réfléchit un instant. L'atmosphère du moment était sa préférée pourtant quelque chose le tracassait. Il devait parler d'un détail a son conjoint. Mais il ne savait pas si celui-ci comprendrait...
Cela faisait trois ans que Seishu portait le nom de famille Kokonoi mais il avait découvert récemment quelque chose sur lui même. Fallait-il en parler à son fillancé ? Il pensait que oui. Il saura comprendre. Et il pourrait l'aider à mieux connaître cette nouvelle identité. Alors il versa l'eau bouillante dans les deux tasses et les pose sur un plateau. Il les apporta dans le salon. Hajime avait remis son pull a son tour et rangeait les vêtements qui jonchaient le sol. Il afficha un magnifique sourire lorsque Seishu revint a ses côtés.
— C'est prêt, mais fais attention c'est brûlant.
— Merci Seishu, dit l'homme aux cheveux blancs.
Il embrassa la joue droite du blond, puis la gauche pour terminer sur ses lèvres. Il pouvait être tellement niais parfois, c'était adorable aux yeux verts d'eau de Seishu. Ils s'assirent côte a côte et prirent leurs tasses. Impatient, Hajime porta la tasse à ses lèvres. Il pouvait sentir la chaleur de l'eau sur son visage et ses joues rougirent doucement.
— Ne te brûle pas, le prévint Seishu.
— Oui, oui.
Il souffla sur l'eau délicatement et trempa ses lèvres avant de les retirer immédiatement. De petites larmes se formèrent au coin de ses yeux.
— Tu t'es brûlé !?
— C'est rien Inupi, ne t'inquiètes pas, rit-il.
Inupi se leva et partit en trombes dans la cuisine a la recherche de quelque chose de tiède. Il ne trouva rien et revint bredouille a sa place. Hajime pouffait de rire.
— C'est toi qui te brûle et c'est de moi que tu te moques? Non mais on est où, s'exclama Seishu.
Il se jeta sur son amant et chatouilla ses hanches. Il allait voir ce que c'était de se moquer du grand Seishu Kokonoi! Hajime ria de plus belle en se tortillant dans tous les sens.
— Arrête Inupi! Arrête on va casser quelque chose!
— Ce sera de ta faute ! Tu m'embêtes toujours, répondit-il d'un air boudeur.
Il lâcha son conjoint et s'assit. Koko scruta son profil. J'ai vraiment de la chance de l'avoir. Il est magnifique se dit-il. Cela faisait des années que leur vie était très très belle a eux deux. L'homme déposa ses lèvres sur la joue du blond et lui vola un baiser. Inupi troqua cette bouille boudeuse contre un sourire niais, ce qui fit sourire son vis-à-vis a son tour. Mais il devait parler à Hajime.
— Koko, je peux te parler de quelque chose, demanda-t-il d'abord.
— Je t'écoute ?
— Je...
Il réfléchit une seconde. Il ne pouvait pas dire ça alors que lui-même n'était pas sûr de ce qu'il avançait ! Il se mit à paniquer, ce qui dut se voir car son fillancé déposa ses longs doigts fins sur ceux de Seishu. Il les caressait délicatement dans un geste délicat.
— Ça ne va pas? Tu deviens pâle mon cœur, dit-il. Il marqua une pause et reprit, son ton trahissant une certaine inquiétude. Je suis ton fillancé, ton meilleur ami, ton confident et surtout un humain qui peut entendre ce que tu veux lui dire. Je ne suis pas là pour te faire sentir mal.
Seishu se sentait mieux. Il tourna sa tête puis son corps vers Koko et plia ses jambes en tailleur. Il était venu le temps des paroles.
— Je ne suis pas sûr de ce que j'avance mais je veux que tu m'aides à comprendre. Je pense être genderfluid et/ou non-binaire. Tu sais ce que c'est ?
— J'ai entendu les termes mais je ne sais pas ce que c'est. Tu m'expliques?
— Oui, il prit une feuille et des feutres. Il dessina un segment noir et le découpa en trois traits, un rose a l'extrémité gauche, un violet au milieu et un bleu a l'extrémité droite.
— Qu'est ce que tu fais?
— J'essaye d'expliquer alors écoute. Là, c'est le genre féminin, il désigna le trait rose. Là, le genre masculin, trait bleu, et là c'est aucun des deux genres. Alors si j'ai bien compris, non-binaire c'est le trait violet, c'est ni homme, ni femme. C'est considérer quelqu'un comme un être humain tout simplement et non comme un homme ou une femme.
Il jeta un œil à Koko qui semblait plutôt comprendre les grandes lignes.
— Et être genderfluid c'est quand ça change. Des fois une personne peut se définir comme une femme et l'instant d'après homme ou aucun. Je suis pas sûr que ce soit exactement ça mais c'est peut-être environ ce que ça veut dire, tu suis?
— Oui, je crois comprendre. Et tu t'identifies a quoi?
— La plupart du temps je ne me sens ni homme ni femme, mais parfois j'ai plus envie d'être considéré comme l'un ou l'autre, mais c'est assez rare...
— D'accord, à l'instant présent tu te sens comment?
— Neutre.
— Et je dois dire il ou elle quand tu te sens neutre ?
— En fait il y a un pronom neutre ! C'est "iel"! Et si on apprenait a utiliser le vocabulaire neutre, dit Seishu soudainement très enjoué.
— C'est une bonne idée, dit Hajime, un sourire aux lèvres.
Seishu prit son thé et but une gorgée. La vie lui faisait un magnifique cadeau, et iel fut sûr.e que son fillancé était le bon lorsque le matin, il demandait comment iel se sentait afin de ne pas lae mégenrer et qu'il faisait de son mieux pour l'aider lorsqu'il faisait de la dysphorie.
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Os Tokyo Revengers
FanfictionSimplement quelques histoires courtes, généralement écrites entre une et cinq heures du matin. Que de l'amour!