Avengers'School

Chapitre 11

Chapitre 11

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Disons que je n'ai jamais été très discrète. C'est peut-être parce que j'en ai souvent rien à foutre, de faire du bruit. Comme ce soir, ou cette nuit ? J'ai un peu perdu la notion du temps. Ca doit bien faire une dizaine d'heures que je suis en bas, dans la salle d'entraînement. J'ai arrêté d'essayer de ressembler à quelque chose au bout de la douzième fois où mon élastique a lâché. La salle ressemble à une banale salle de sport. Sauf si vous oubliez les poids qui font plusieurs centaines de kilos -plus qu'un humain normal avec un gabarie comme le mien peut soulever- et si vous omettez les innombrables marques sur les murs. Bon, j'en suis peut-être la cause, je fais pas toujours hyper gaffe où mes couteaux atterrissent -tant que c'est pas dans ma gueule, ça me va. 

"Argh!" Le couteau que j'avais en main va se planter dans le mur en face. J'essuie mon front trempé de sueur avec le bas de mon t-shirt. "Bordel de merde." Je sens la fatigue s'emparer de mon corps mais je la repousse avec véhémence. J'en ai plus rien à foutre, je vais rester dans cette putain de salle jusqu'à ce que je tombe de moi-même. Un autre couteau atterri dans ma main, accompagné d'une fumée bleue, et en une seconde il va se ficher dans une cible à l'autre bout de la salle.

"Bien visé." 

Je me retourne et manque de me casser la gueule en loupant la marche pour descendre du ring. Logan esquisse un sourire qui disparaît bien vite lorsqu'il voit mes yeux. Ils doivent être super foncés pour qu'il fasse une tête pareille. 

"Désolée," j'essaie de les ramener à leur couleur d'origine, "j'suis un peu trop claquée."

"Une p'tite bière ?" J'hoche la tête, ramasse une serviette que je passe autour de mon cou et le suis jusqu'à l'ascenseur. 

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"Coupe la télé, s'il te plaît." Je dis en finissant ma boisson. D'un mouvement du poignet, j'en sors une autre du frigo, ignorant le regard désapprobateur de Logan. Je soupire discrètement lorsque les journalistes du journal télévisé la ferment enfin. 

Une dizaine de bières vides sont posées devant moi. J'évite de compter combien j'en ai bu. Je n'ai d'ailleurs toujours pas qu'elle heure il est. A vrai dire, je m'en fou. Le Professeur, qui a toujours un accès privilégié à mon cerveau, m'a fait comprendre que je ne retournerai pas au lycée de sitôt. Donc, qu'est-ce que ça peut bien faire que je me bourre la gueule pour oublier un peu mes problèmes ? 

"Vas-y doucement, je nettoie pas si tu vomis partout." 

"Charmant." Je souris en décapsulant une nouvelle boisson. Le goût acide passe bien vite et je sens l'alcool descendre le long de ma trachée jusqu'à ce qu'il atteigne mon estomac dans une douce brûlure. Bien qu'il ne semble pas ravi de mon alcoolisme juvénile naissant, Logan n'a pas rechigné lorsque j'ai commencé de descendre les bières les unes après les autres. Ses pensées, et ce surtout depuis les barrières mises en place par le Prof, sont très TRES silencieuses. Ce que j'apprécie grandement. En posant ma bière sur l'îlot de la cuisine, je réalise à quel point je suis épuisée. Les crises de ces derniers jours n'ont rien fait pour améliorer mon état de fatigue croissant -qui s'approche dangereusement d'un petit burn out. De plus, Erik est libéré demain. Ce qui ne va absolument améliorer mon angoisse. 

En finissant ma bière, je résiste à l'envie d'en ouvrir une autre. Kitty, avec laquelle je me rabiboche de plus en plus, ne va clairement pas apprécier si je rentre complètement arrachée. D'un autre mouvement du poignet, je sors un sandwich du frigo. Affamée, je mange pendant plusieurs minutes sans parler. Logan, qui n'est absolument pas abruti par l'alcool, m'observe en coin. Il semble en plein débat intérieur. D'une bonté d'âme immense, j'ouvre la bouche en première.