Avengers'School

Chapitre 8

TW ; chapitre un peu plus dark, aborde une fatigue psychologique

Chapitre 8

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Je me réveille en panique. Je cherche mon téléphone en tâtonnant sous ma couette. après un coup d'œil à l'heure -et surtout à la date, je me frappe mentalement. Bravo Alin, de t'être réveillée à 7h un putain de samedi matin. Je pousse un soupire que je veux discret mais j'entends tout de même Kitty se retourner dans son lit pour se rendormir.  Aussi silencieusement que possible, je sors de mon lit et me dirige vers la salle de bain. De toute façon, je ne peux pas me rendormir. Je suis beaucoup trop stressée. Et je n'arrive pas vraiment à faire le vide dans ma tête. 

La lumière du spot me brûle les rétines et je cligne plusieurs fois des yeux pour chasser la douleur soudaine. En attrapant un verre je croise mon reflet dans le miroir. Sans m'en rendre compte, je laisse le verre glisser d'entre mes doigts. Heureusement pour le sommeil de Kitty, ma fidèle  fumée bleue le rattrape avant qu'il ne s'éclate par terre. 

Tout ce temps, je ne me suis pas quittée des yeux. De grandes cernes violettes s'étalent sous mes pupilles noires. Des veines bleues ressortent sous ma peau translucide. D'habitude, je ne suis pas autant pâle. Je ne reconnais pas la fille qui me fait face. Ses bras trop grands ne sont pas les miens. Ses yeux étirés et, surtout, vitreux, ne sont pas à moi. Mais quand elle bouge, c'est car je bouge. Alors je réalise toute la fatigue que j'ai accumulée, presque sans m'en rendre compte, ces derniers temps. D'un mouvement de poignet, je remplie mon verre d'eau et le bois sans me quitter des yeux. Je ne veux pas oublier -encore une fois-, ce à quoi je ressemble. Ce que les autres voient lorsqu'ils me regardent. 

Je reste là, à fixer mon reflet dans le miroir de la salle de bain commune pendant je ne sais pas combien de temps. Jusqu'à ce que je sente le reste de l'Institut lentement émerger. Mais je reste là à me regarder.

"Alin ?" fait une voix derrière moi. Je détourne enfin les yeux. 

"Hey. Salut Malicia." 

Elle est en pyjamas. Moi aussi, sauf que le mien se résume à un short et un t-shirt. Sans doute tous deux volés à Logan. Le sien la recouvre du menton aux chevilles. Mes yeux rencontrent les siens et je me retiens de la serrer dans mes bras. 

"Tout va bien ?" demande-t-elle en déposant ses affaires de douche sur l'un des lavabos.

Je soupire et lui lance un regard du style "t'as vu ma tête ?" et elle me sourit gentiment. 

"Je suis dans le même état." elle répond en retirant délicatement ses gants. 

Mon cœur se serre un peu. Evidemment, avec ce qu'il se passe entre Bobby et Kitty. Je me déplace pour me mettre juste à côté d'elle, juste assez loin pour que je ne sente pas son pouvoir. Mais assez près pour qu'elle sente mon soutient. 

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Lorsque j'arrive à la prison Raft, je suis prise du même sentiment de terreur que les trente autres fois où je suis venue. L'avion me dépose gentiment sur la zone désignée à cet effet, deux soldats m'attendent déjà sur le tarmac et m'emmène à l'intérieur. Il se met à pleuvoir dès que je passe la porte. J'essaie de me convaincre que c'est une simple coïncidence, et pas du tout  mon pouvoir qui part en vrille. Mes mains tremblent, je serre les poings dans mes poches. Ce n'est vraiment pas le moment de perdre le contrôle. Pas maintenant et, surtout, pas ici. 

Je passe le premier contrôle de sécurité haut la main, je n'ai même pas sourcillé lorsqu'ils m'ont fouillé beaucoup plus longtemps que nécessaire. En même temps, je les comprends. C'est pas tous les jours que la fille du terroriste le plus dangereux de la planète vient rendre visite à son papounet. Bordel, qu'est-ce que je déteste ce mot. Tout autour de moi, je peux sentir le métal s'étendre et m'enfermer. Plus l'ascenseur dans lequel je me trouve descend dans les entrailles de la prison, plus ma claustrophobie me serre la gorge. Je sais qu'Erik est gardé au tout dernier étage de Raft, tellement profondément sous le niveau de la mer que je me demande comment  il n'est pas encore mort d'angoisse. Il n'est pas claustro, idiote.