❖NOVEMBRE.

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Une promenade d'été.

Elle se promenait dans l'hiver, couverte de la tête aux pieds. Ce n'étaient pas des vêtements qui la réchauffaient, mais des tâches sur sa peau dorée. Un crépuscule semblait l'envelopper. Une impureté qui était en capacité de la garder éveillée sous la morsure d'un froid meurtrier.

Elle ne tremblait pas de froid. Elle tremblait de culpabilité. Elle avait honte d'encore aimer sa voix. Elle ressentait l'indignité d'avoir été ensorcelée. Un petit sourire, un petit rire. Un peu d'alcool et de beauté. Le sortilège était parfait. Désormais, les regrets paraissaient bleus sur sa peau dorée et gelée.

Elle se promenait dans l'hiver comme on se promène dans une forêt hantée. Le pied léger. La frousse à ses trousses. L'espoir de ne pas rester dans le noir. La réalité brutale et endurante la rattrapait. Elle savait que le crépuscule de cette soirée était le dernier.

Ainsi, un hiver, sous un crépuscule ressemblant à celui d'un été, cette femme aux yeux parfaits venaient de s'envoler.

Bʀᴏᴋᴇɴ BᴏʏsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant