|La fille maudite|

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J'ai toujours vécu seule, sans l'aide de personne. Mes parents m'ont abandonnée rapidement après ma naissance à cause de mes yeux car ils sont rouges. Pour les Na'vis c'est signe de destruction car la plupart d'entre eux ont les yeux oranges ou jaunes. Cela signifie que très jeune, j'ai appris à m'occuper de moi-même seule car j'ai vite compris qu'il n'y aurait que moi pour m'aider. Je chassais ma propre nourriture et vivais dans les fins fonds de la forêt. Quelques fois, en secret, je me rendais dans le village Na'vi. J'essayais d'apprendre leurs langues et leur tradition. C'était compliqué mais j'y suis arrivée. Je voyais mes parents parfois, ils avaient eu d'autres enfants normaux et avaient tourné la page me concernant. Petit à petit, j'ai arrêté de pleurer en les voyant et me suis faite une raison.

Cela faisait plusieurs jours que je chassais le même animal. À chaque fois que je m'approchais il partait en courant et je m'éloignais continuellement de mon camp. Mais cet animal en valait la peine car il était assez gros pour une semaine minimum. Je me cachai derrière un arbuste et le vit. Il buvait l'eau de la rivière. Je préparai ma lame et m'apprêtai à lui sauter dessus quand une flèche l'atteint à l'estomac et il s'écroula. Je restai cachée et vit une jeune Na'vi s'approcher de ma proie. Il était grand, avait les yeux jaunes et une sorte de couronne sur la tête. Je sortis en criant de ma cachette et me mis entre l'animal et l'inconnu. Cela faisait une bonne semaine que je chassais cet animal et je n'allais pas laisser un inconnu me saisir cette opportunité. Je posai ma lame sur le cou de l'inconnu tout en avançant.

???: Attends s'il te plaît ! Tu veux cet animal n'est-ce pas ?

Je montrai mes dents et grognai. Il leva les mains en l'air.

???: Oui ? Alors tu sais quoi prend le. Je te le laisse.

Je retirai lentement ma lame de son cou et m'accroupis près de l'animal. De toute façon s'il ne me le laissait pas, j'allais l'abattre sur place. Je n'avais sûrement pas besoin de sa pitié.

???: Je m'appelle Neteyam et toi ?

Je continuai d'inspecter l'animal faisant mine de ne pas l'avoir entendu.

Neteyam: Tu es toute seule ? Tu fais partie de quel clan ?

Moi: Aucun

Neteyam: WoW tu parles !

Il rigola seul et je levai les yeux au ciel. Je portais l'animal sur mes épaules et commençai à marcher. Je remarquai rapidement que le garçon me suivait et je grognai, mécontente.

Neteyam: Mais comment ça aucun ?

Je ne répondis pas et continuai mon chemin.

Neteyam: Tu as été exclue ? Personne ne peut appartenir à aucun c-

Je m'arrêtai et le regardai droit dans les yeux. Il remarqua mes yeux rouges et fit un pas en arrière. Je baissai donc la tête et partis en courant.

Après quelques heures, j'arrivais enfin à mon campement. Je préparai la bête et rangeai mes affaires. Je repensais au garçon de tout à l'heure. Il avait eu peur de moi. Je criai de frustration et soupirai. J'espère ne plus le recroiser et dégustai mon repas. Je m'allongeai ensuite et m'endormis en coin du feu encore allumé.

Je me réveillai le lendemain par un bruit venant des bois. Je fis semblant d'être endormie et sortit ma lame lentement sans gestes brusques. Bientôt, les bruits se rapprochaient de plus en plus et la personne se trouvait maintenant à côté de feu. Je pris une grande inspiration et me retourna. Je sautai sur la personne et plaçai le couteau sous sa gorge. Je soupirai en voyant que c'était le garçon d'hier qui m'avait sûrement suivi. Je me levai et rangeai ma lame.

Neteyam: Quelle manière de dire bonjour ! C'est très accueillant sérieux !

Je le fusilla du regard et continuai de remuer le liquide de la casserole.

Neteyam: Quand j'étais petit, ma grand-mère nous racontait ton histoire. Je l'avais oublié et j'ai demandé à ma mère de me la raconter à nouveau et elle l'a fait. Tu vas tous nous détruire c'est ça ?

Moi: Si tu es venu pour me tuer fais le rapidement.

Neteyam: Je pensais vraiment pas que tu parlais mais bon, je ne suis pas venu pour ça. Tu m'intrigues toi comme tes yeux.

Je sortis deux bols et en remplis un que je tendis à Neteyam. Il le prit et commença à manger.

Neteyam: Tu cuisines vraiment bien.

Moi: Merci.

Neteyam: Ça t'arrive de sourire ? Les émotions autres que la colère, tu connais ?

Moi: Qu'est-ce que tu veux ?

Neteyam: Savoir ton histoire, apprendre à te connaître.

Moi: Je ne parle pas de mon passé et certainement pas à un inconnu.

Neteyam: Très bien comme tu veux. Je peux très bien aller dire à mon père, Jake Sully, ce que tu es. Tu dois le connaître, il-

J'écarquillai les yeux.

Moi: Ton père est Jake Sully ?

Neteyam: Exactement. Donc ta décision ? Dépêche toi le temps s'écoule.

Je soupirai et le regardai.

Moi: Très bien. Je change d'endroit chaque deux jours. À toi de me trouver pour que je te raconte mon passé. En échange, tu ne parles de moi à personne et certainement pas à ton père ni à ta mère. À personne c'est clair ?

Neteyam: D'accord. Tu ne m'as toujours pas dit ton prénom d'ailleurs ?

Je secouai la tête.

Neteyam: T'en as pas ?

Je secouai encore la tête.

Neteyam: T'en dis quoi de T/P ?

Moi: C'est un beau prénom.

Neteyam: Je trouve aussi. T/P la destructrice.

Neteyam rigola et je souris. C'était la première fois que je souriais en 15 ans. Espérons qu'il ne me trahisse pas, ce serait malheureux de devoir le tuer.