CHAPITRE 1
Toujours cette odeur dans ma chambre, une odeur nauséabonde on aurait dit un rat mort, je n’en peux plus, cela fait une semaine déjà, mais je suis trop fatiguée pour le nettoyage en ce moment. Depuis que je suis rentrée je n’ai pas rappelé maman depuis mon arrivée, je sais qu’elle a tenté de me joindre à mainte reprise, j’étais très occupée par le service aujourd’hui. Je vais prendre une douche puis la rappeler après.
Je vis en colocation dans une maison de 4 chambres avec des jeunes de mon âge. Certains sont étudiants tandis que d’autres travaillent déjà. Nous partageons certaines pièces de la maison y compris la même douche.
Je prends ma serviette et mon pagne, brosse à dents à la main, mon téléphone se met à sonner, c’est encore maman. J’hésite un instant avant de prendre son appel puis je décroche….Livia (en pleure) : je n’ai pas fait exprès fah…. Je n’ai pas fait exprès je ne savais pas je n’ai rien fait… (Sans arrêt elle répétait ces mots)
Moi (perdue et en panique) : Liv c’est toi ?? Et pourquoi tu pleures ???
Livia (toujours en pleure) : je ne peux pas bien t’expliquer je suis toujours chez mon amie je ne peux pas rentrer maman va me tuer …
Moi : Mais calme toi d’abord ??? je suis perdue moi ?? comment voudrais-tu que je te comprenne si dans tout ce que tu dis tu pleures ?
Livia (plus calme) : j’ai pris ce comprimé et j’ai commencé à avoir des douleurs au niveau du bas ventre, c’est atroce fah aide moi j’ai même commencé à saigner …
Moi : tu me parles de quoi là ??? de quel médicament s’agit-il ??? Tu avais quel genre de maladie ????
Livia : c’est ma copine qui m’a dit que ça allait marcher mais, elle ne m’a pas dit que ça allait être aussi douloureux.
Moi (en colère) : Ne m’énerve pas … tu as quoi comme maladie ???
Livia (hésitante) : je…suis…… en……cein…
Je reste sans voix, plus aucun mot, on aurait dit qu’un poignard en pleine poitrine m'avait transpercé à cet instant précis. Dans quoi elle s'était mise ?
Livia est ma petite sœur, enfant j’ai toujours demandé à ma mère de m’offrir une petite sœur. La grossesse de Livia n’a pas été des plus facile. Livia et moi avons 7 ans d’écart. Elle a tout juste 15 ans en classe de première scientifique. Son père est décédé il y'a deux ans, elle en a beaucoup souffert d’ailleurs et depuis lors maman la laisse faire tout ce qu’elle veut.
J’ai toujours été proche de ma petite sœur comme une seconde mère en une version moins stricte, je comprends qu’elle ait voulu m’en parler d’ailleurs c’est souvent à moi qu’elle demande de l’aide concernant l’école ou la santé. Mais dans quoi elle s'était mise.Livia : Allo allo fah …. Tu as coupé ????
Moi (en panique totalement désorientée) : Tu tu tu saignes comment ?? tu as le vertige ??? tu es tu es tuuu …es ou là ???? ça fait combien de temps ???
Livia : ça fait un mois déjà et je suis chez mon amie qui m’a remis le médicament, ça n’allait pas je suis venue chez elle.
Moi (en colère) : ton amie n’a pas de nom ?
Elle observe un court instant avant de me répondre ….Livia : Sidonie, Sidonie OTOUMBA tu sais la fille du préfet OTOUMBA
Moi (doublement en colère) : c’est l’enfant du préfet qui te donne des comprimés pour avortement ???? Ses parents sont-ils au courant ? quoiqu’il en soit attends-moi là je viens te chercher ….
Je coupe l’appel et je me dirige vers la douche. En prenant ma douche je repense à cette conversation téléphonique, mille et une questions me traversaient la tête…. NON pas La famille OTOUMBA tout sauf eux !!
Toutefois ce n’était pas le plus triste. Pourquoi cela m’arrive-t-il, combien de fois ai-je essayé d’attraper un retard ? mais le bon DIEU semblait assez occupé pour m’accorder ne serais-ce qu’une minute afin d’accomplir mon désir insatiable d’enfanter ! Et pourquoi aujourd’hui il me met face à ce genre de situation ? Ma petite sœur qui n’a rien demandé , se retrouve enceinte et moi qui cherche ce privilège, je me retrouve à penser comment laver les mains de ma petite sœur du sang innocent. Mais encore qui l’avait enceinté ?
Je m’habille et cherche à appeler un ami qui a une voiture et qui, a priori, me dépanne très souvent quand je finis tard à l’hôpital. Je prends mon téléphone et lance l’appel
-votre crédit est insuffisant pour effectuer cet appel veuillez recharger votre compte. BIP !
Je vais à la boutique juste en face de la maison. La tête dans les nuances complètement sur mon téléphone quand j’entends une voix
-Madame, vous avez fait tomber quelque chose.
Je ne prête pas attention, ça peut être n’importe qui.
La voix s’intensifie.-madame vous avez fait tomber quelque chose
Apriori c’est un homme qui essaie d’attirer mon attention, on me l’a déjà fait celle-là, Je décide d’ignorer volontairement.
-Abou je veux les unités…
Au moment où le boutiquier me tend la main, je ne trouve plus le billet de dix mille francs qui était dans ma pomme tout juste à côté du téléphone. Je n’ai même pas eu le temps de me tourner que j’entends-madame vous continuerez à m’ignorer où vous voulez vos unités ?
Je me sens bête mais sur le coup je réagis de façon très arrogante, je prends le billet qu’il me tend et je retourne sur mon téléphone comme si de rien n'était. Je le trouve très attrayant monsieur mais hors de question qu’il retienne mon attention.
Je termine à la boutique, je rentre et cherche à joindre mon ami Ben qui ne répond pas.
Je décide de rappeler Livia, quand, soudain j’ai un appel entrant d’un numéro inconnu-allo Farah (la voix de maman)
-oui ma’a (j’étais en panique, avait-elle su ce que Livia avait posé comme acte ?)
-il est 16h ta sœur n’est pas encore rentrée ,elle est partie de la maison depuis le matin en apportant mon téléphone pour travailler son exposé… j’appelle elle ne décroche pas, là même c’est le téléphone de ma’a Betti la voisine.
- je vais essayer d’appeler pour savoir où elle se trouve comme ça après je te rappelle d’accord
BIP … l’appel coupé, il faut que je me dépêche, et si maman commence à se questionner c’est que Liv est sortie bien tôt ce matin, Ben ne décroche toujours pas,tant pis je vais prendre un taxi en course.18 heures...
Arrivée au domicile de la famille OTOUMBA un monsieur qui m’attendait devant le portail me conduit dans le salon ou le couple OTOUMBA m’attendait.
Où se trouve ma petite sœur ? c’est la question que je pose lorsqu’ils me demandent de prendre place.
-elle va bien elle se repose (Mme OTOUMBA me répond)
Je vois qu’elle est clairement agacée.
-alors je souhaite la voir
-vous la verrez mais avant sachez que je suis totalement désolé pour l’acte que ma fille a posé, j’aimerai si vous ne voyez aucun inconvénient vous dédommager.Elle me tend une enveloppe d’argent que je ne prends même pas la peine de regarder, je le jette, après tout la famille OTOUMBA a toujours été mêlé à plusieurs histoires louches, aussitôt ma peur s’intensifie je me lève et commence à crier le nom de ma petite sœur, en larme quand j’entend:
-fah je suis là, pourquoi tu cris je vais bien ?
-Idiote allons-y (je tiens son bras et nous sortons)19 heures…
Cela fait une quinzaine de minutes que nous sommes là, aucun taxi, LIVIA doit se reposer, l’atmosphère entre elle et moi a complètement changé, aucun mot, personne ne dit rien, c’est très gênant. J’appelle maman et je lui fais savoir que Liv est avec moi, elle dormira à la maison et j’irai la déposer demain.
Le couvre-feu national est fixé à 21 heures en raison de la pandémie qui frappe, il faut qu’on rentre, vingt heure moins déjà, je décide alors d’arrêter des particuliers mais personne ne va dans notre direction, ça devient fatiguant, encore une tentative de plus et une voiture s’arrête enfin mais elle me semble assez suspecte du fait de sa splendeur, le genre de voiture de publicité de Tf1, ici dans notre pays ? mais rien ne m'arrête il faut qu’on rentre c’est notre seule option.
Les vitres se baissent et qui voilà….-Bonsoir la jolie demoiselle qui m’a ignoré chez Abou en journée (avec un sourire narquois)
Non pas lui…..
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UNE SAGE-FEMME ENCEINTE: FARAH
FanfictionLa vie professionnelle et personnelle d'une maïeuticienne particulièrement réputée pour son travail est mise en jeu lorsqu'elle se rend compte qu'elle porte une grossesse de 6 mois. FARAH, personnage au cœur de cette chronique se retrouvera au milie...