Une fois installée dans le car, Jules se place sur les doubles sièges juste en face des miens, seule l'allée nous sépare. Il s'adosse contre la vitre et me fait signe de lui donner mon téléphone, je m'exécute après l'avoir déverrouillé. Pendant ce temps Antoine a eu le temps de venir se placer à mes côtés et bien évidemment c'est lui qui doit gérer la musique. Je me retrouve donc à côté d'un gamin et d'une enceinte dont le volume dépasse la norme recommandée.
Le son de « We are one » de Pitbull retentit dans tout le véhicule, rappelant bien l'ambiance de la coupe du monde. Je me lance dans un chant à peu près maitrisé mais Antoine à côté de moi est clairement pire, ce qui me rassure. Je ne chante pas très fort n'étant pas tout à fait encore à l'aise avec tous les joueurs mais j'essaie chaque jours d'améliorer tout ça. J'ai déjà fait de gros progrès depuis que je suis arrivée à Clairefontaine mais il m'en reste plein à faire encore.
Ce n'est que le début.
Les dernières notes retentissent et je ris pour une énièmes fois accompagnée de Antoine et d'Olivier qui est placé juste devant nous. Je vois Jules sourire avant de me tendre mon téléphone, il a attendu que la chanson se termine pour me le redonner. Je reprends l'objet en remerciant très fort le métis devant moi et n'ose même plus l'allumer. Je regarderais ce soir quand je serais plus au calme que maintenant.
Je met l'appareil dans ma poche et me replonge dans l'ambiance sous l'œil attentif de brun assis sur le siège d'en face. Je lui explique par des gestes avec mes mains que je regarderai dans la soirée puis il acquiesce et se joint à la folie des joueurs dans ce véhicule qui nous transporte vers des enfants et des adultes qui rêveraient d'être à ma place en ce moment même.
Après quelques minutes de trajet, nous arrivons enfin au Parce des Princes où une horde de supporters euphoriques attendent déjà les joueurs. Je vois des centaines d'enfants et les souvenirs que je garde de ces rencontres sont plus beaux les uns que les autres. J'allais souvent voir les Girondins de Bordeaux durant leurs entraînements avec mon papa, c'est un grand fan. L'amour pour le football est héréditaire dans ma famille, les matchs de foot du samedi soir étaient sacrés.
On se gare à l'arrière du Parc pour permettre aux joueurs de descendre en toute tranquillité.
- Apres vous mademoiselle.
Antoine mime un geste de gentleman et me laisse passer devant lui. Je lui souris et descends du bus. Arrivée devant cette immense entrée je capture chaque moment avec mon appareil photo. J'envoie une photo à mon papa pour lui montrer, il rêverai d'être ici. Tous les joueurs entrent un par un et j'essaie de les photographier du mieux que je le peux. Une fois la barrière passée, les gamins hurlent de joie et des torrents de larmes s'échappent de leurs petit yeux emplis d'étoiles. Malgré leur enthousiasme, ils ont l'air vraiment fatigués. Ces petits bouts ont dû se lever très tôt pour rencontrer leurs idoles. Un jour j'amènerai Lilly à une rencontre comme ça, et si je suis encore à ce poste peut-être qu'elle pourra rencontrer les joueurs, qui sait ?
Je capture tout ces petits moments tandis que mon petit cœur est en train de fondre. Les joueurs sont tellement heureux de voir que tout un pays est là pour eux et pour les soutenir. J'ai l'impression que leurs yeux brillent autant que ceux des supporters. C'est un moment unique qui restera sans doute un moment dans ma mémoire.
Après avoir passé l'après-midi à photographier les garçons entrain de signer des autographes, faire des photos avec des enfants ou encore répondre à des interviews, on est enfin de retour à Clairefontaine où notre but principal est maintenant de faire nos valises pour ensuite décoller pour le Qatar. C'est fou et même quand ça sera passé ça le restera pour moi. Je suis dans ma chambre et essaie de ranger ma valise un peu plus correctement pour ne pas froisser mes affaires.
Maman serait contente de me voir faire ça.
Des coups sont toqués à ma porte et le visage enfantin de Antoine se glisse dans l'embrasure de la porte. Décidément les gars aime bien venir m'embêter. Il me regarde me demandant si il pouvait entrer, je suis réponds positivement et il s'installe sur mon lit.
Ils font tous la même chose ou quoi ?
Je termine de plier le pull que j'avais dans les mains et le rejoint sur mon lit, on est assis en tailleur l'un en face de l'autre et Antoine me sourit. Cet homme est tellement simple et il apporte tant de bonne humeur partout où il va, c'est un vrai rayon de soleil.
- Comment tu vas Victoire ?
Ce n'est pas une question que l'on pose tous les jours sans réellement vouloir une autre réponse que « oui » mais cette fois la question sonne irréelle, comme si on ne me l'avais jamais vraiment posée. Les larmes perlent au coin de mes yeux sans que je puisse les contrôler. J'ai toujours été quelqu'un de très sensible mais je n'ai jamais aimé exprimer mes sentiments, deux choses qui ne vont pas tellement ensemble. Antoine ne dit rien, il s'approche simplement de moi et m'enlace tendrement. Les enfants d'Antoine ont de la chance d'avoir un père comme ça dans leur vie, il me fait un peu penser au mien mais d'une manière un peu différente.
Le blondinet me serre dans ses bras où je me réfugie comme je le faisais dans les bras de mon papa. Il me caresse les cheveux et je me sent un peu mieux et en sécurité. Et il ne dit rien, il se contente de simplement me bercer et d'être là pour moi. J'aime cette relation que j'ai établie avec lui, il n'y a rien d'ambigu on dirait plutôt une relation de grand frère - petite sœur et je pense que j'en avait besoin en quelque sorte. La seule figure masculine que j'ai eu était mon papa, je n'ai grandi qu'avec des filles.
Je sens que la fatigue m'atteint, je me redresse et Antoine comprends. Il me fait un bisous sur le front et se lève du lit. Que j'aime cet homme.
- Merci.
Il se retourne vers mois et esquisse un fin sourire rassurant.
- C'est normal Vic' si t'as besoin n'hésite jamais.
Je lui répond par un petit sourire puis il quitte ma chambre. Je m'allonge dans mon lit et tombe rapidement dans les bras de Morphée.
Tout est lié.
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Et voilà le neuvième chapitre de CAMERA !!
Bon je vous l'avoue c'est pas le chapitre le plus palpitant de cette histoire mais il clôture la première partie de CAMERA !!
Maintenant on passe aux choses sérieuses ahah et direction le Qatar !!
J'espère qu'il vous aura quand même plus, j'ai essayé d'intégrer le personnage d'Antoine un peu plus dans la vie de Victoire car je ne peux PAS écrire sans parler de mon Grizou international.
Bref encore je parle trop, j'vous aime fort et prenez soin de vous.
La bise'
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CAMERA j.k.
Fanfiction« J'ai décidé d'aller au rythme de mes envies et quand je vois où tout ça m'a mené, je me dis que je n'aurais pas pu rêver mieux » Victoire Maury X Jules Koundé