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Le cœur battant la chamade, je me contente de hocher la tête face aux dernières paroles de Farah. Je la regarde sans rien dire, mais c'est déjà trop pour moi

Cette femme me fait définitivement peur.

- C'est à propos de Jules.

Ces quelques mots suffisent à faire louper un battement à mon pauvre petit cœur. Je me sens drôlement mal d'un coup, je suis quand même seule dans une pièce avec la mère de l'homme qui hante mes nuits. Je ne dis toujours rien, me contentant de hocher la tête pour une énième fois.

- Je ne suis pas bête, il m'a parlé d'une fille récemment mais il ne m'a pas dit qui c'était. Dès que je t'ai vu j'ai su que c'était de toi dont il parlait.

Je sens mes joues tourner au cramoisi, je reste muette sentant les larmes monter à nouveau. Je pleure pour rien, c'est vraiment quelque chose sur lequel je dois travailler.

- Et j'ai bien vu vos petits regards depuis que je suis arrivée. Mon Jules n'est pas toujours à l'aise pour dire ce qu'il a sur le cœur, mais je vois bien que toi tu veux réellement dire quelque chose pour lui.

- Oui...

C'est certainement la chose la plus inutile que j'ai pu dire de ma vie mais c'est aussi la seule que j'ai réussi à articuler, ne voulant pas laisser Farah faire un monologue devant moi sans rien dire ou faire d'autre que de la regarder avec un air ahuri.

Elle ne relève pas mon intervention d'une utilité grandiose et s'approche de moi pour prendre mes mains dans les siennes.

- Quoi qu'il se passe entre vous, prends soin de mon fils Victoire. Je m'en veux tous les jours de ne pas être à ses côtés alors qu'il devient un grand homme.

Les larmes sont à la frontière de mes paupières, attendant juste un simple battement de cils pour dégringoler sur mes joues. J'ai la gorge tellement serrée qu'elle m'en fait presque mal, mais c'est comme si je ne sentais plus rien.

Je hoche la tête en dirigeant mes yeux vers Farah qui me m'a pas quitté du regard une seule seconde. J'abandonne finalement ma lutte contre mes sentiments et laisse mes larmes dévaler mon visage.

Je les essuie d'un revers de main pour ne pas mouiller les mains de Farah. Elle se contente de sourire maternellement lorsque je repose mes yeux sur elle. Son visage si doux me fait bien moins peur tout à coup.

C'est comme si une femme totalement différente de celle qui est entrée dans cette pièce était devant moi. Ou peut-être que je n'ai juste pas su la voir telle qu'elle était dès le début à cause de toute cette inquiétude qui me bouffe tout les jours.

Son sourire si rassurant donne enfin envie à mes larmes de rester bien au chaud dans mes yeux. Elle se lève finalement, lâchant par la même occasion mes mains. Je la suis dans son mouvement et la raccompagne jusqu'à la porte de ma chambre.

Une fois partie, je referme la porte et m'adosse contre elle avant de me laisser glisser jusqu'à ce que mes fesses touchent le sol.

« je vois bien que toi tu veux réellement dire quelque chose pour lui »

Qu'est-ce que ça veut dire réellement. Je sais bien que Jules et moi ne sommes plus des inconnus l'un pour l'autre, c'est certain. Mais ces mots sonnent étrangement dans ma tête. Comme si ils n'étaient pas réels.

Farah a retourné mon cerveau sans dessus dessous. Mais ce n'est pas le moment pour moi de me bourrer ma tête de mauvaises pensées. Je me révèle en lissant mes vêtements puis me prépare pour le match qui aura lieu dans une minuscule heure.

Je dois être en bas dans un quart d'heure alors je me dépêche comme je le peux en prenant soin de ne pas trop bâcler les dernières taches que j'ai à faire.

Une fois prête, je respire profondément et quitte enfin ma chambre pour me diriger vers le hall d'entrée où l'on doit tous se retrouver avant de partir.

Antoine s'y trouve déjà accompagné de toute sa petite troupe. Amaro cours vers moi dès qu'il m'aperçoit, je l'attrape donc et le porte dans mes bras. Il sourit de tout ses dents, même si quelques unes on déserté sa bouche.

Une fois tous réunis, nous montons dans le bus. Je m'installe à côté de mon nouvel ami Amaro qui a vivement insisté pour que personne à part lui occupe la place à mes côtés.

Nous nous installons très rapidement, les derniers conseils sont donnés et le coup de sifflet retentit bien plus vite que je l'attendais. Je regarde mon téléphone et réponds aux messages que mes parents et Lilly m'ont envoyé comme chaque soir de matchs.

Je relève la tête et me concentre sur le match qui a lieu en face de moi. Jules n'est pas très loin de moi mais j'essaie de ne pas y penser et dégaine mon appareil photo pour immortaliser ce match.

La première mi-temps s'achève sur un score nul. Quand les bleus rentre et au vestiaire, je préfère rester dehors en voyant déjà la tête en colère du coach. Comme prévu, les joueurs ressortent la tête basse mais encore plus déterminés.

La seconde partie débute et après une vingtaine de minutes, les tunisiens ouvrent le score pour le plus grand malheur de tout les français présents dans le stade. Je vois immédiatement que les garçons sont frustrés ce qui dépose une atmosphère assez étrange sur tout le terrain.

À quelques minutes de la fin, Antoine s'approche des cages et profite d'un mauvais renvoi de la tête de Talbi dans sa surface pour reprendre la balle de volée et la planter au fond des cages. C'est l'euphorie partout dans le stade, personne n'y croyais.

- OUI ANTOINE !! je crie à plein poumons

Il se place en face de ses enfants et de sa femme et effectue la célébration la plus mignonne que j'ai pu voir. Le pingouin. Je suis tellement attendrie par cette adorable célébration que je n'entends pas le sifflet de l'arbitre qui refuse le but.

Je m'effondre sur le banc, emplie de déception après ce faux espoir. Ce match n'avait aucun enjeu sur notre continuation dans la compétition mais perdre de cette manière ça fait un petit pincement au cœur.

Les garçons sont partis trop confiants pour se match et voilà où on en est. Je suis partie bien trop confiante avec Jules, et voici où j'en suis.

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Et voilà le vingt-sixième chapitre de CAMERA !!

Disons que c'est mon cadeau d'anniversaire un peu en retard 😽

Bon bon bon, avec la blessure de grizou hier soir ça me fait encore plus mal d'écrire cette fin de chapitre...

J'espère que les oraux et épreuves se sont bien passées ou vont bien se passer à celles et ceux qui passent le bac ! Je crois en vous, vous êtes arrivés jusque là et c'est déjà quelque chose d'énorme !!

J'espère sincèrement que vous allez toutes et tous très bien.

Prenez soin de vous et de vos proches,

Je vous aime fort.

La bise'

CAMERA j.k.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant