PROLOGUE

138 11 5
                                    



- Quand tu seras une Tsahik, après ma mort, tu devras apprendre à diriger ton peuple dans le droit chemin.

Les pieds au bord de l'eau, je sens les petits poissons rose et bleu qui s'amusent entre mes jambes.

Je regarde maman, déboussolée par les mots qu'elle vient de prononcer.

- Tsa-chik ?...

Son rire puissant et doux à la fois me parvient aux oreilles.

- Non Zitaya, une Tsahik, l'épouse du Olo'eyktan.

Je la regarde avec des gros yeux. Effectivement, une petite Metkayina de 6 ans n'a pas un vocabulaire très développé.

Je la vois soupirer, elle rapproche sa main près de mes cheveux pour les caresser.

- Si tu veux, une Tsahik est la femme du chef du village, l' Olo'Eyktan.

Je fronce les sourcils.

- Mais je veux être comme papa moi ! Je serai la prochaine Olo'Akatan ! je dis triomphalement.

- C'est impossible, ma fille. L'Olo'Eyktan ne peut être qu'un Na'vi mâle. m'informe t-elle en souriant avec bienveillance.

Je ronchonne. Ce n'est pas logique.

- Mais je suis l'ainée ! C'est à moi de commander ici, je dis en bafouillant, vexée.

Ma mère s'approche de moi et me prend dans ses bras.

- Tu dirigeras ton peuple, mais tu devras te trouver un mari capable de te soutenir et de t'aider dans tes choix. elle me prend les deux joues et me regarde tendrement.

Beurk. Je fais la grimace, sans parler, ce qui l'a fait pouffer.

- Je disais, m'observe t elle d'un air accusateur. Tu devras apprendre à guider ton peuple.

Elle prend ma main et la caresse délicatement.

- Tu apprendras à te battre, à savoir protéger ton peuple en cas de danger.

Je l'observe de mes yeux globuleux, intriguée.

- Pourquoi mon peuple serait en danger ?... je demande, innocemment.

Sa main cesse de bouger. Son visage se ferme et elle me regarde sérieusement.

Elle met un moment à me répondre.

- Il y a un peu plus de trente ans, une espèce inconnue a envahi Pandora. Ils ont détruit une grande partie de tout ce qu'Eywa avait pu créer pour nos frères les Omaticaya. Ils ont tué nos Ikran et encore bien d'autres espèces.

Mes yeux deviennent automatiquement brillants. Les mots de maman me touchent beaucoup.

Même si je n'avais jamais vu le peuple Omaticaya et les Ikran, nos  frères transmettent les histoires de génération en génération pour ne pas qu'elles ne tombent dans l'oubli.

- Mais pourquoi ils viennent chez nous maman ? je demande, pleurnichant.

Quand elle voit mes larmes, elle s'empresse de me prendre dans ses bras.

- Je ne sais pas ma Zitaya, mais on est sûr d'une chose, ces monstres sont malveillants et tentent d'anéantir tout ce que nous et Eywa avons pu créer. La guerre n'est plus, mais ils demeurent toujours une menace. Ce sont des « humains ».

Je renifle doucement et relève la tête pour la regarder.

- Mais le peuple Omaticaya a décidé de s'allier à ces monstres. Ils travaillent ensemble.

- Donc ils sont tous nos ennemis ?

Elle resserre son étreinte.

- Oui, ce sont nos ennemis.

Ennemi ?

Ennemis.

Des ennemis à tuer à tout prix s'ils s'approchent de mon peuple.

Oel Ngati KameieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant