CHAPITRE 4

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Je recouvre mon corps de jaune. Je finis par faire de fins traits sur mon visage.

Comme j'ai l'habitude, le stresse ne m'envahit pas.

C'est une soirée comme les autres.

Ou presque.

Je sors de ma tente, enfin prête. Je rejoins les autres au camp. Ils sont déjà là, chantant de tout leur cœur.

Je souris alors.

J'adore mon peuple.

Ma pia.

Mon sourire s'éteint lorsque je vois la famille Sully assise vers père et mère, regardant les autres chanter et essayer de suivre le rythme.

J'observe Lo'ak qui refuse de chanter, et Neteyam lui mettant une claque derrière la tête pour l'inciter à faire comme tout le monde. Il lui fait les gros yeux.

Je soupire d'exaspération.

Et j'avance vers ma famille.

Je me place entre Ao'nung et Tsireya. Cette dernière me sourit.

- Tu es magnifique comme ça, Zitaya.

Je souris à moitié.

- Merci, tsmuke.

Son sourire brille.

La chanson terminée, il y a un silence profond.

C'est l'heure.

Je me lève alors.

Tout le monde me regarde. Je prends une grande inspiration.

Mon chant n'est pas le plus beau, mais on peut dire qu'il fait son effet.

Mère avait l'habitude de dire qu'il me rendait plus lumineuse. Il « émerveillait » ses oreilles, et que le son des tambours, du vent et de ma voix étaient en parfaite harmonie.

Alors j'y crois.

Tout le monde se tait, mais fait des mouvements vagues avec leurs mains.

Nous ne faisons plus qu'un.

Je remarque le regard profond et insistant de Neteyam sur moi. Je ne sais pas ce qu'il veut mais je ne fais pas attention à lui et continue mon chant.

Sur le refrain, les Metkayina me suivent. Je peux sentir ma satisfaction et la leur.

Eywa est avec nous,

elle est si proche.

Sentir son énergie si facilement, sa respiration si forte et puissante.

Elle est là, j'en suis certaine.

J'observe quelques instants les Sully, Kiri...

Elle brille.

Pourquoi ?

Elle a l'air d'avoir une connexion particulière avec la mer, Tsireya m'en a parlé.

Elle est spéciale.

Je finis mon chant, sereine. A chaque fin, je suis toujours détendue. Ça m'apaise.

J'ai senti son regard brûlant du début à la fin.

N'avait jamais t- il entendu un chant na'vi de sa vie ?

Tous, crient et chantent de joie. Ce soir est une belle soirée.

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Après avoir mangé, je sors et décide d'aller la rejoindre.

Je la trouve bizarrement allongée sur le sable, contemplant les étoiles.

Elle ne m'a sûrement pas vue arriver.

Je m'allonge alors à côté d'elle.

Après un long moment plongé dans le silence, elle demande :

- Zitaya, c'est ça ? elle demande, sans même m'avoir jeté un regard.

- Dans le mille.

On reste un moment sans rien dire, on est juste là. Admirant la beauté des étoiles.

Je décide enfin d'ouvrir la discussion. J'observe son visage.

- Tout à l'heure, pourquoi étais tu comme ça lors des chants ?

Elle me regarde enfin, l'air songeur.

- C'est à dire ?

Je contemple à nouveau notre ciel azuré.

- Tu étais comme... connectée. Je ne sais pas comment l'expliquer. Mais il y'avait un lien entre toi et notre grande Mère.

Je la sens frissonner à mes propos.

- Tu... trouves ? Toi aussi tu l'as senti ?

Je réponds « mmh ». Elle a l'air surprise.

Il est vrai que je ne l'avais pas vraiment remarquée au début, mais maintenant je peux bien voir qu'elle est spéciale.

Je me lève d'un bond. Je devrais aller dormir, j'ai comme l'impression d'en avoir trop fait.

Elle se redresse sur le sable, m'observant.

- Bon sur ce, adieu. j'annonce.

Elle sourit faiblement.

Décidément...

Ces Sully sont pleins de surprise.

Oel Ngati KameieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant