Janvier

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La nouvelle année qui démarre au Portugal. Je me sens bien, je suis heureuse, comment ne pas l'être dans ce pays ? Puis c'est un livre vierge qui s'ouvre, celui de mon emménagement à Paris. La découverte de l'appartement qui sera ma maison pendant deux mois. Les larmes aux yeux le tout premier soir en réalisant que ça y est, j'habite dans ma ville préférée. En fait non, les larmes aux yeux tout le temps, à chaque promenade sur les quais, à chaque scintillement de la tour Eiffel, à chaque coin de rue, être émerveillée par la ville de l'amour toutes les minutes de chaque journée. On porte encore les masques, ça fait bizarre de l'écrire tant ça semble appartenir à une autre réalité. Je rencontre mes premières désillusions, celles de l'amour qui ne se contrôle pas, celles d'un stage qui n'est pas celui que j'espérais mais ça ne m'importe que peu à ce moment là. Aller au Starbucks tous les jours, le début de cette routine que j'aime tant. Passer devant l'Opéra Garnier et ne pas m'en lasser, jamais, me demander comment un bâtiment peut-il procurer autant d'émotions, comment peut-il incarner la beauté et la musique mêmes. Un soir, on décide d'aller boire un chocolat chaud à Montmartre, et c'est comme ça qu'on se retrouve à écouter une dame chanter jusqu'à pas d'heure. Être là dans ce restaurant à danser sur une reprise d'I will survive, mesurer, encore, ma chance d'être ici. Les premiers jours de la fashion week masculine se dessinent, je ne sais pas encore que je vais y rencontrer des personnes qui changeront le cours de mon année. Je m'habille bien, du moins j'essaye, même si on ne sait pas trop ce que ça veut dire "bien", je me fais prendre en photo, je suis contente. Il fait froid, mais le froid n'est pas un problème à cette période de l'année. Camille puis Juliette viennent passer le week-end à Paris, et qu'est-ce que je suis fière de les héberger, de leur montrer mes coins préférés de la ville, de jouer à la vraie parisienne. Janvier s'achève sur un ciel rose, quelques larmes s'échappent encore, doucement. 

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