Juillet

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Juillet un peu arrogant, juillet qui me toise, juillet qui me fait perdre ma naïveté et découvrir le terrible monde du travail, le vrai. Des collègues et des clients affreux, l'impression d'être nulle, m'en vouloir de ne pas savoir « prendre sur moi » comme on me dit de le faire. Crise d'angoisse sur crise d'angoisse, larmes au sous-sol, mais ça on essaie toujours de le cacher, une nouvelle touche de maquillage et hop on ne voit plus rien. Je m'accroche aux midis doux, aux midis bien trop courts au sein de la canicule, sur l'herbe qui longe les Champs Elysées, à lire et manger des fraises, oui encore. Une obsession, malsaine me dit-on alors, sur le nombre de calories. Voir Harry une nouvelle fois, puis dire adieu à une amie. C'est douloureux mais nécéssaire, je le sens. Une escapade à la mer pour le 14 juillet qui me soulage, comme un grand bol d'air frais. Il n'y a pas de soleil mais mes orteils se confondent avec le sable et l'air marin m'effleure le visage alors je respire, enfin. La chose la plus folle de juillet, peut-être même de l'année: je monte sur scène devant 50 000 personnes avec les italiens. Ça fait peur les dix premières secondes puis après on oublie la foule, c'est de l'adrénaline pure, je me dis que peut-être dans une autre vie j'étais une rockstar. Retrouver Hugo, souffrir au travail, combler les sacrifices par des pique-niques tous les soirs. Rien ne vaut ça, étendre une nappe sur la pelouse du champ de mars, rester là avec mes amis jusqu'à la nuit noire à écouter la musique et à rire. Départ à cinq heures du matin pour aller à Vienne, ce petit village de France qui m'était inconnu. Là-bas, je vois Lomepal pour la première fois avec Victoria. J'ai la gorge serrée, les cils mouillés, j'ai le coeur en furie d'entendre les chansons qui m'ont tant aidé au début de l'année. Il fait chaud, il y a des étoiles partout dans le ciel, des étoiles partout dans mes yeux. 

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